Comme ils et elles sont jeunes, il leur apparaît normal d’avoir des préoccupations écologiques, de s’inquiéter du dérèglement climatique et d’être effarés devant l’incessante dégradation de l’environnement, de même que devant l’inaction de la plupart de leurs aînés.
« Durant la pandémie, l’hiver dernier, on s’ennuyait un peu et on avait le temps de réfléchir, explique Marie-Ève Bélanger, une jeune femme de Dunham. Avec mon conjoint et des amis, on a pris conscience que beaucoup de choses pourraient être faites au niveau municipal pour contrer le réchauffement climatique et préserver l’environnement en général. On s’est dit qu’il faudrait tirer parti des élections municipales du 7 novembre prochain pour prendre une place qui nous permettrait d’agir efficacement au niveau local. En parlant avec des gens d’autres régions, nous avons compris qu’il y avait, un peu partout, beaucoup d’autres groupes qui en étaient arrivés à des conclusions semblables. »
C’est ainsi que Marie-Ève et dix autres personnes ont créé le réseau Vague écologiste au municipal1 qui a pour objectif de renforcer la démocratie participative, d’accélérer la transition écologique dans le monde municipal et, pour ce faire, de stimuler l’émergence de candidatures écologistes en vue des élections municipales de l’automne prochain.
La jeune femme avait bien raison de souligner que bien d’autres ont eu la même idée, une recherche rapide ayant permis d’identifier quelques initiatives, dont la coalition Vire-au-Vert2, qui regroupe 21 organismes non gouvernementaux (ONG), et La Planète s’invite à la mairie3, qui en regroupe 18.
Tout ce beau monde s’affaire présentement à susciter des candidatures, à fournir du soutien aux candidats déclarés et à identifier diverses actions qui pourraient être entreprises au niveau municipal dans le but d’agir sans délai devant l’urgence climatique. Les objectifs poursuivis par ces regroupements ne sont pas que d’ordre écologique ou environnemental : on vise également le développement d’une démocratie participative, on veut donner davantage de place aux actions citoyennes, on souhaite atteindre une meilleure équité entre les hommes et les femmes au niveau des conseils municipaux et créer une société plus solidaire…
Il semble que près d’une centaine de candidats et de candidates issus de cette mouvance aient déjà manifesté leur intention de poser leur candidature dans l’une ou l’autre des 1100 municipalités du Québec. Le journal Le Saint-Armand a rencontré l’une d’entre elles.
Entrevue avec la candidate Alice Boulet
Alice Boulet a 26 ans, elle est originaire de Dunham, où elle a grandi ; ses parents y habitent toujours et elle est revenue y vivre une fois ses études complétées. L’environnement a toujours été une préoccupation majeure pour elle.
« Lorsque j’étudiais au cégep de Granby, j’ai été déléguée à l’environnement durant deux ans au sein de mon association étudiante. À ce titre, j’ai participé à divers projets visant à cultiver la fibre écologique chez les étudiants du collégial. J’ai ensuite complété un baccalauréat en droit à l’Université de Sherbrooke. J’y ai présidé Droit Vert l’Avenir, le comité en environnement de l’association étudiante de la faculté de droit, tandis que je complétais une maîtrise en droit notarial. En 2019, mes études étant complétées, je suis revenue vivre à Dunham. Je suis membre de la chambre des notaires du Québec et j’exerce depuis deux ans au sein de l’entreprise LES NOTAIRES MÉNARD & PAQUETTE INC., un bureau de Bedford qui offre des services dans les domaines du droit de la personne, du droit immobilier, du droit des affaires et du droit agricole. »
Impliquée dans sa communauté, la jeune femme siège au conseil d’administration de la Chambre de commerce de Brome-Missisquoi et préside l’OBNL Le sac à mots de Cowansville, qui offre des ateliers de formation en alphabétisation, en francisation et en informatique de base.
« Pour moi, le palier municipal est celui qui est le plus près des gens, c’est un lieu au sein duquel peut se développer une véritable politique de proximité. Les politiques qu’on y adopte ont un impact important dans le quotidien des citoyens. J’avoue que je suis très déçue de constater que nos élus municipaux se préoccupent aussi peu de l’environnement. J’ai décidé d’aller en politique à Dunham pour faire bouger les choses, parce que je suis consciente qu’on s’en va droit dans le mur, on est vraiment dans le pétrin sur le plan environnemental et on doit absolument adopter des mesures immédiates afin d’éviter le pire. On n’a plus le temps de remettre ces choses à demain. »
Alice Boulet appartient à cette génération pour laquelle le dérèglement climatique est une réalité qui fait peser une lourde hypothèque sur son avenir. Elle s’en va donc en politique faire bouger les choses parce qu’elle sent qu’il faut « virer de bord rapidement au niveau des transports, de la gestion des déchets, de l’alimentation, de l’urbanisme et de l’aménagement du territoire à Dunham, parce qu’on veut donner un avenir à nos familles et que le meilleur moyen d’y arriver, c’est de prendre les choses en main et de passer à l’action ensemble ».
Selon elle, il faudra notamment créer des espaces démocratiques pour permettre aux citoyens de participer, d’émettre leurs opinions, de contribuer à la réflexion quant à leur vision du développement durable sur le territoire.
« Il y a à Dunham un comité de citoyens actif, qui fait au conseil municipal plein de suggestions de projets qui auraient un impact important sur la réduction de nos émissions de gaz à effet de serre, mais je trouve que le conseil actuel n’est pas suffisamment à l’écoute et qu’il ne saisit pas la perche tendue. Je veux aider à changer ça, pour montrer aux générations qui suivent qu’il y a de l’espoir et qu’on peut construire un monde meilleur. »
Alice Boulet brigue le poste de conseillère dans le district numéro 1 de Dunham. Elle a déjà commencé à faire du démarchage pour rencontrer les électeurs. Elle précise cependant qu’elle entend représenter l’ensemble des citoyens de la municipalité.
- https://vagueecologistemunicipal.com/
- https://www.vireauvert.org/
- https://laplanetesinvite.org/la-planete-sinvite-a-la-mairie/
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Bien en accord avec les idées des »jeunes » . Mais vous savez sûrement que les problèmes d’environnement inquiètent tous les résidents jeunes ou vieux. D’ailleurs il y a l’eau verte de la baie, il y a aussi les arbres centenaires coupés, ceux qui retiennent le sol avant de s’écouler dans les drains ou ruisseaux, le bruit des motards qui passent sans cesse sur Champlain, etc. Je suis vieux mais conscient et j’ai terminé une maîtrise en sciences de l’environnement il y a plusieurs années.
Bonne journée.