Couleur locale
Je m’en souviens encore. Au milieu des années soixante-dix, mes parents, qui œuvraient dans le cinéma, n’étaient pas ce qu’on pouvait qualifier de fortunés. J’imagine que chaque dollar était soigneusement dépensé et que, par exemple, le grand jardin potager de ma mère devait impérativement subvenir aux appétits féroces de ses fils. Un jour, sans avertissement, un téléviseur couleur est apparu dans notre quotidien. Les parents voulaient regarder la remise des Oscars de cette année-là, avec…