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- Des êtres et des herbes -

Sur l’adolescence

Annie Rouleau

L’avoine

Les souvenirs d’adolescence sont aussi multiples qu’il existe d’humains depuis le début des temps. Période bénie d’expression de soi, de découverte de ses propres limites et possibilités, puis moment de doute profond, d’incertitude, de non-sens incommensurable, l’adolescence passe rarement inaperçue.

Elle n’est pas la seule période de bouleversement à orner la vie, et chacune d’entres elles mérite une grande attention. Autrefois et chez de nombreux peuples encore aujourd’hui, les changements, d’âge surtout, sont soulignés par des rituels servant de pont et marquant l’étape. L’importance de ces rites de passage est peut-être un peu sous-estimée dans notre hémisphère. Ils ont tendance à être transformés en première soûlerie, premier boulot, premier amour. Bref, avec ou sans formalité, les étapes s’inscrivent.

Dans un précédent article, je vous parlais brièvement des plantes adaptogènes1, ces grands toniques, mentionnant le reishi comme support immunitaire profond. Les adaptogènes, comme leur nom l’indique, supportent les capacités d’adaptation du corps, mais aussi de l’être tout entier. En gros, ces plantes optimisent les fonctions mentales et physiques du corps par une action sur l’axe hypothalamus-hypophyse-sur-rénales et sur l’activité cellulaire en général. Ces toniques vont « favoriser globalement la santé, augmenter l’énergie de l’organisme et régulariser ou harmoniser les fonctions physiques et psychiques ». Il va sans dire que des périodes de « grand dérangement », comme l’adolescence, gagnent à être supportées par de tels trésors ! Il en est un que j’affectionne particulièrement : l’avoine. Aussi commune puisse-t-elle être, cette plante est d’une richesse incroyable. Globalement, l’avoine remédie à la majorité des troubles courants de l’adolescence, soit les désordres de la peau, des nerfs, des hormones et des glandes, des os et des articulations. Forte d’un large éventail de constituants médicinaux, notamment de minéraux et de vitamines, l’avoine nourrit le corps en profondeur. En termes techniques, on dit que l’avoine est un trophorestaurateur, c’est à dire qu’elle restaure, ou répare, en nourrissant. Comprenez que l’explication ne se limite pas à l’aspect nutritif de la plante. Chaque cellule bénéficie de l’impact de l’avoine.

L’allégorie de l’avoine serait un grand gaillard, vif et puissant. Et l’image n’est pas aléatoire. L’avoine contribue à l’élaboration des os et des muscles, et surtout, elle tonifie le système nerveux. Elle sera calmante en période de stress, d’insomnie, d’anxiété, de dépression et d’hyperactivité. Elle sera aussi stimulante au niveau de la concentration et de la mémoire.

Autrement, la qualité de ses protéines en fait une des meilleures céréales. Même chose pour ses fibres, qui favorisent le bon fonctionnement des intestins et ont un effet reconnu sur les taux de cholestérol sanguin. Ce qui rend la plante digne d’intérêt pour la population ayant passé « l’âge ingrat ». De plus, son apport en minéraux lui confère un statut de marque pour le traitement de troubles comme l’ostéoporose.

L’avoine est un complément d’objet direct dans tous les sens du terme. Parfait pour les ados aux prises avec la question « Être, ou ne pas être » ! Elle permet de dire : je suis moi.

Parfaite aussi pour les mamans qui allaitent, les grands-mères qui ont mal aux os, les grands-pères au cœur fragile.

L’avoine peut, bien entendu, faire partie de l’alimentation de tous les jours, en gruau, en biscuits, en pain. Elle peut aller dans le bain : il suffit de mijoter quinze minutes une petite tasse de grains ou de flocons dans un gros litre d’eau, de filtrer et de mélanger à l’eau avant de s’y plonger soi-même. Extrêmement émolliente, l’avoine ainsi administrée agira sur les inflammations cutanées qui grattent et démangent. On peut aussi la boire en infusion ; l’avoine fleurie sera alors à privilégier, par opposition à la paille d’avoine un peu moins médicinale. Offerte dans certains magasins de produits naturels, il suffit d’infuser une cuillérée à thé de plante par tasse d’eau. Elle peut aussi être mélangée à d’autres pour compléter le goût un brin neutre de l’infusion, par exemple la menthe pour les jeunots ou la lavande pour les plus stressés. Le seul hic concerne les personnes intolérantes au gluten, car l’avoine en contient. Pour les autres, un litre par jour n’est pas exagéré et soyez sans crainte, c’est sans séquelles.

Santé !

1. David Winston, Adaptogens – Herbs For Strength, Stamina, and Stress Relief, Éditions Penguin Group

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