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- Édito -

L’or bleu

On connait mal l’eau souterraine
Pierre Lefrançois

Nous la croyons inépuisable, conservée dans d’immenses réserves souterraines dans lesquelles nous croyons pouvoir puiser à volonté. Comme ces ressources échappent à notre regard, nous les inventons renouvelables à l’infini. Pourtant, l’eau douce, qu’il est convenu de qualifier d’or bleu, est tout de même une ressource relativement limitée, qui pourrait, dans un horizon pas si lointain, ne plus répondre à tous nos besoins, compte tenu des énormes quantités nécessaires à nos activités.

Cet article est le deuxième de notre dossier traitant des eaux souterraines.
Le premier est paru dans notre dernier numéro*.

Selon le Centre québécois du droit de l’environnement et l’organisme Eau Secours, l’eau n’est pas une ressource inépuisable. Depuis quelques années, plusieurs municipalités sont confrontées à des pénuries ponctuelles et à des problèmes de contamination de l’eau douce. On croit que ce n’est que le début d’un problème qui va s’intensifier avec la densification démographique, l’intensification des activités agricoles et industrielles, sans compter les effets du réchauffement climatique. C’est aussi ce que pense Florent Barbecot, professeur d’hydrogéologie à l’Université du Québec à Montréal et titulaire d’une chaire stratégique en hydrogéologie urbaine. Lors de notre entretien, il nous a expliqué que 95 % des réserves d’eau douce liquide de la planète sont souterraines et qu’on ignore encore à quel rythme et dans quelles conditions ces précieuses réserves peuvent se recharger.

Florent Barbecot, professeur en Hydrogéologie.

Au Québec, c’est entre 30 et 35 % de la population qui dépend directement de la nappe phréatique pour l’alimentation en eau potable. En milieu rural, comme en Armandie, la moyenne franchit la barre des 80 %. « Si la recharge des nappes phréatiques tendait à diminuer, les conséquences sur les zones humides qu’elles soutiennent ou sur les quantités exploitables pour l’alimentation des populations et l’agriculture pourraient être dramatiques, fait ressortir Florent Barbecot. C’est pour ça qu’il faut des outils de veille à long terme. Et il faut répéter le message : Attention ! Il se passe des choses, qui sont parfois très ténues à observer, mais dont les conséquences, à long terme, sont graves. »

C’est pourquoi le chercheur s’affaire à dresser un inventaire des connaissances scientifiques récentes sur les eaux souterraines au sein de l’équipe Hydro Sciences (UQAM-ETS). Selon lui, celles-ci aideront les élus et les gestionnaires à prendre les bonnes décisions afin d’éviter de graves pénuries d’eau dans l’avenir. Cela pourrait éventuellement se traduire par un guide des bonnes pratiques à l’intention de municipalités, des agriculteurs, des industriels et des citoyens. « Il va falloir modifier nos pratiques dans plusieurs domaines », exhorte-t-il.

L’article qui suit rend compte d’une partie des travaux du chercheur, de ses collègues et de ses étudiants. Les informations qui y sont présentées restent relativement techniques et peuvent paraître arides, mais nous croyons qu’elles pourraient contribuer à nous convaincre qu’il nous est possible d’agir et éviter ainsi des erreurs qui auraient des conséquences tragiques.

* https://journalstarmand.com/une-richesse-que-lon-tient-pour-acquise-mais-qui-peut-venir-a-manquer/

 

 

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