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- Affaires municipales -

Regroupements municipaux

Bedford lance la réflexion
Guy Paquin

Voici le premier d’une série d’articles à paraître dans votre journal sur la situation des municipalités du pôle de Bedford. Dans cet article nous décrivons cette situation et la solution envisagée par le maire de Bedford. Les articles à venir présenteront les positions d’autres maires du pôle.

« Le statu quo n’est plus envisageable, affirme Yves Lévesque, maire de Bedford. Ce sont tous les services qui sont en danger, et pas seulement les services municipaux. » Il souligne que la déperdition de population affectant tout le pôle menace non seulement les services ordinaires comme l’enlèvement de la neige et des rebuts ou la lutte contre les incendies, mais aussi les services de santé ou d’éducation.

« Si je me présente au ministère de la Santé et demande des médecins ou des infirmières en plus, dit-il, on me répond que ma population ne s’accroît pas et que je n’ai pas la masse critique pour justifier du personnel supplémentaire. Pareil pour les écoles. »

De fait, entre 2001 et 2016, la population de Bedford s’est érodée de 6,3 %. « Avec mes 2560 citoyens, on me dit que j’ai le juste quota prévu de professionnels de la santé ou de l’éducation. Mais qu’arriverait-il si nous faisons une demande semblable au nom du pôle regroupé, avec ses 7453 citoyens ? L’arithmétique élémentaire n’impose-t-elle pas de corriger le quota à la hausse ? »

Main d’œuvre rare et débordée

 Selon lui, la pénurie de main d’œuvre qui affecte tout le Québec rend le regroupement encore plus nécessaire. Il rappelle que, dans ce contexte, c’est un défi majeur de trouver les personnes compétentes pour occuper les postes clés. « À Saint-Armand, vous en savez quelque chose, vous qui avez fait une grosse consommation de directeurs généraux récemment. »

Selon son évaluation, Bedford et ses sept voisines doivent chacune combler ces postes clés au moment où elles ont toutes fait un maximum de compression de personnel. Résultat, celui qui reste est absolument débordé. La solution du maire de Bedford est de regrouper certains services pour délester le personnel de certaines tâches et l’affecter à d’autres qui sont actuellement négligées.

« Pourquoi huit vérificateurs, huit comptables, huit systèmes de logiciels et huit sites internet, par exemple ? Nous proposons de faire des regroupements et ainsi libérer des talents qui pourraient regarder notre avenir collectif et s’occuper du développement, préparer le futur, prévenir les coups et s’occuper de projets capables de nous rendre plus attrayants. Ainsi, on peut renverser la tendance actuelle et augmenter le nombre de citoyens. »

Évidemment, le nombre d’élus suivrait la tendance opposée. Dans le pôle, il y a actuellement 56 élus pour environ 7500 citoyens. Le regroupement aurait pour effet de supprimer une partie de ces postes, ce qui peut expliquer que certains voient d’un moins bon œil cette approche…

Commander une étude

Pour solutionner le problème, la première étape consiste à mener une étude visant à déterminer si un regroupement permettrait de faire des économies et si oui, à quelle hauteur. Le programme d’aide financière au regroupement municipal du ministère des Affaires municipales et de l’Habitation permet justement de défrayer en partie les coûts d’une telle étude.

Au départ, il faut qu’au moins deux municipalités soient impliquées. Dans ce cas-ci, pas de problème, il y en a trois : Bedford, Stanbridge Station et Saint-Ignace ont déjà dit oui. Par la suite, on demande à une firme indépendante de réaliser l’étude et le ministère rembourse la moitié des frais.

La firme embauchée doit établir le budget de l’an 1 de la municipalité regroupée, en tenant compte du fait que personne n’a été mis à la porte. « Il s’agit de garder le personnel, mais de le spécialiser dans de nouvelles fonctions, ce qui permet d’agrandir l’offre de services aux citoyens et de faire du développement, explique Yves Lévesque. »

Si, à la suite de l’étude, le regroupement a bel et bien lieu, le ministère accorde 10 000 $ la première année et un certain montant par habitant pour les 5 premières années.

Oui, mais…

 Il y a un os. Pour avoir accès au programme, le regroupement doit se rapporter à des municipalités qui ont des frontières communes. Or, Bedford est enclavée par le Canton de Bedford, qui ne veut rien savoir d’un regroupement. Pas de frontières communes, pas d’accès au programme.

« Bien sûr que c’est embêtant, admet Yves Lévesque. Mais nous croyons que ça peut s’arranger. Nous ne sommes pas la seule municipalité québécoise désireuse de faire un regroupement et qui se trouve isolée géographiquement par une autre municipalité réticente. »

Solution : demander à la ministre des Affaires municipale et de l’Habitation, Madame Andrée Laforest, de modifier l’alinéa ou le paragraphe contrariant. Yves Lévesque a sollicité une rencontre à ce sujet.

Dans le prochain numéro, nous vous renseignerons sur le résultat des démarches ministérielles du maire de Bedford. Nous vous présenterons aussi les points de vue des maires des municipalités voisines, à commencer, évidemment, par celui du maire du Canton de Bedford.

 

 

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