L’anthropologue et professeur à l’Université de Montréal, M. Rolland Viau, celui-là même qui fut mandaté par le gouvernement du Québec en 1998 pour effectuer une étude et produire un rapport sur la question du cimetière d’esclaves de Saint-Armand, le Nigger Rock, vient de publier chez Libre-Expression un livre intitulé Ceux de Nigger Rock.
Le rapport publié en 1998 intitulé Un champ de morts oubliés avait établi qu’en 1792, le pionnier loyaliste Philip Luke avait vraisemblablement hérité six esclaves de sa mère. Une copie de l’inventaire de ses biens après décès nous apprenait que les esclaves noirs étaient inscrits en début de liste, qu’une jeune femme noire valait un peu plus qu’un homme noir, et qu’un homme noir valait autant qu’une douzaine de jeunes vaches. Les enfants étaient aussi inventoriés et valaient leur pesant d’or … en livres sterling, devise qui avait cours à New York à l’époque.
Suivent dans ce rapport plusieurs indications permettant de valider la théorie d’un lieu d’inhumation d’esclaves noirs au Nigger Rock : témoignages, recensements, tradition orale, mentions dans les journaux, etc.
Le livre sera en librairie à partir du mardi 14 octobre. Une demande a été envoyée à la maison d’édition pour que le Centre historique de St-Armand (CHSA) soit en mesure de le distribuer dans la municipalité en priorité, et dans la région ensuite.
L’illustration de la page couverture du livre est une œuvre de l’illustrateur-historien Francis Back, spécialiste de longue date des reconstitutions historiques et plus particulièrement des vêtements et habits militaires d’époque. Il est régulièrement appelé à travailler avec des historiens, archivistes, anthropologues et archéologues pour illustrer des scènes historiques, des décors de cinéma, et il s’intéresse beaucoup au cimetière d’esclaves de Saint-Armand depuis 1997.
La scène illustrant les esclaves au pied du Rocher noir, le Nigger Rock, où ces Noirs en train de peiner à dessoucher des arbres sous l’œil attentif du maître, Philip Luke, est une interprétation saisissante des plus réalistes. L’artiste s’est basé sur tout ce qu’il était possible de recréer visuellement à partir de documents d’archives qui correspondent exactement à cette période de l’histoire, lesquels décrivent ce que portaient à cette époque précise les esclaves noirs, les outils qu’ils employaient.
L’artiste, sachant que des résidents de la région s’intéressaient à cette histoire, a consenti à ce qu’on imprime des affiches aux dimensions de 24 po x 20 po, en couleur, afin d’aider le CHSA à recueillir des fonds qui lui permettent de poursuivre ses activités.
Pour de plus amples renseignements sur l’ouvrage de Rolland Viau et l’affiche de Francis Back, s’adresser au CHSA, au 248-3393.
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