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- Édito -

Paix sur terre

Pierre Lefrançois

Nous sommes en guerre ! C’est ce que ne cessent de répéter les politiciens occidentaux depuis l’horrible soirée du 13 novembre à Paris. On peut comprendre, je suis au moins aussi bouleversé qu’eux, mais je ne peux faire taire mon esprit qui me répète sans cesse cette réplique de l’un des héros de La Guerre des Tuques  : « La guerre, la guerre, c’est pas une raison pour se faire mal ! »

Oui, les horribles barbares ont tué 130 personnes, en ont blessé quelques centaines et ont traumatisé l’Occident en entier, y compris moi. Bien sûr. C’est réellement horrible. Mais cela ne change rien au fait que quelques millions de Syriens sont actuellement réfugiés dans des camps précaires ou ailleurs, dans des situations encore plus inacceptables. Ils fuient non seulement les barbares qui ont frappé à Paris, mais aussi le dictateur qui les oppresse depuis des lunes sans que nous levions le petit doigt pour les en débarrasser, même si nous savons depuis longtemps que c’est un immonde tyran, un leader sanguinaire, qui vole et moleste son peuple sans craindre les représailles. De ce côté, les morts se comptent par dizaines de milliers et les attentats insensés sont monnaie courante depuis des années.

Cela se passe en Syrie, mais également en Iraq, sans parler de l’ensemble du Moyen-Orient, véritable cocotte-minute dont le couvercle menace de nous exploser au visage d’un instant à l’autre. Ainsi qu’ailleurs, en Afrique notamment.

Mais aussi, et peut-être surtout, sur la planète, où le climat est sur le point de s’emballer de manière irrémédiable, tuant bientôt des centaines de milliers de personnes et en déplaçant des millions d’autres. Un nouveau rapport des Nations Unies met en lumière les menaces que représentent les bouleversements climatiques pour près de 700 millions d’enfants dans le monde, exposés malgré eux aux impacts de cette crise environnementale. C’est d’ailleurs pour ces raisons que les États du monde entier sont actuellement réunis à Paris, au COP21, afin de tenter de sauver les meubles.

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Et pendant ce temps, nos leaders crient à la guerre ! Il nous semble qu’ils devraient plutôt s’affairer à changer ce qui ne va pas. C’est la raison pour laquelle le journal Le Saint-Armand a résolu d’envoyer la vache Armande à Paris, afin d’aider les grands de ce monde à ne pas oublier les choses essentielles. Elle va tâcher de leur rappeler qu’il faut moins de pétrole, moins de pollution, moins d’armes, moins de haine…

On peut bien rêver un peu…

Joyeux Noël et bonne année à tous, malgré tout !

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