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- Affaires municipales -

Morses line : le maire Pelletier à Ottawa

Charles Benoit*

Réal Pelletier (Photo : Archives Le Saint-Armand)

La haute direction de l’Agence des services frontaliers du Canada faisait pitié. Le 1er novembre dernier, devant les députés du Comité permanent de la chambre des communes sur la sécurité publique, elle n’arrivait tout simplement pas à expliquer comment la fermeture de postes-frontière pourrait, c’était sa prétention, améliorer les services à la population.

La réplique des citoyens a été cinglante. Les témoins, dont Réal Pelletier, le maire de Saint-Armand, ont fait valoir l’importance de ces postes frontaliers pour les gens. Le plus dur a été le représentant de la Chambre de commerce de Plattsburgh qui a dénoncé sans ambages la décision de l’ASFC. Garry Douglas a dénoncé ces coupures à des services déjà insuffisants. « Nous venons, a-t-il expliqué, d’obtenir d’importantes améliorations au service de notre côté. L’action unilatérale du Canada mine nos efforts en vue d’une frontière plus fluide. »

Garry Douglas s’est fait un devoir de rappeler que, du côté américain, il y a des forces qui ne veulent pas d’une frontière ouverte. « Nous nous attendions à mieux du Canada », a-t-il lancé.

Barry Orr, le représentant des vergers Leahy de Franklin, a quant à lui expliqué les impacts de cette décision sur son entreprise. V e r g e r Leahy est l’un des plus importants employeurs du Haut-Richelieu. Son marché est évidemment américain et l’entreprise profite d’une frontière fluide.

L’accès au marché américain est aussi un enjeu de taille à Drummondville. Martin Dupont, de la Société de développement de Drummondville, est venu expliquer comment un bureau de dédouane ment, que le gouvernement entend fermer est, pour sa région, un outil de promotion essentiel auprès des entreprises manufacturières.

La fermeture de ces postes frontaliers ou les réductions d’horaire n’apporteront que des économies de bout de chandelle. C’était la démonstration du syndicat des agents douaniers. Il serait possible de couper ailleurs, a fait valoir son président Ron Moran, notamment dans les postes de superviseurs cadres, qui se multiplient depuis quelques années.

Le maire Pelletier de Saint-Armand a expliqué aux députés l’importance d’un poste frontière pour l’ensemble d’une communauté. Il a parlé d’économie, mais aussi d’agriculture, de la famille, du tourisme, du t issu social.

Reprenant les chiffres de l’ASFC, qui donnent une fréquentation de 84 personnes par jour à Morses Line, Réal Pelletier a clamé : « c’est comme si toute ma population passait la frontière à toute les deux semaines. »

Le maire a aussi dénoncé la logique gouvernementale à l’œuvre. « On nous coupe un service essentiel à notre développement et, plus tard, on viendra nous offrir des subventions pour communautés en besoin. Laissez-nous donc plutôt ce que nous avons ! »

Le Comité permanent des Communes est le véhicule par lequel les députés suivent l’action des ministères et peuvent recevoir l’avis des citoyens. Moins formels et souvent moins partisans que les débats en chambre, les comités sont des lieux privilégiés, où nous pouvons nous faire entendre.

Une fois de plus, nous avons pu constater à quel point les députés de l’opposition font leurs devoirs. Nous avons cependant été bien plus surpris de l’accueil de la députation conservatrice. À l’issue de la séance, le député Jacques Gourd, un agriculteur de Lotbinière, nous a même souhaité bonne chance.

* Charles Benoit a accompagné le maire Pelletier à Ottawa à l’invitation de ce dernier.

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