Il est trop tard pour préserver la vie telle que nous la connaissons. Trop tard aussi pour le développement durable. C’est le constat implacable que dresse Harvey L. Mead, vétéran de la scène environnementale. Depuis la publication, en 1972, du rapport du Club de Rome sur les limites à la croissance, véritable boussole du mouvement écologiste, loin de s’être améliorée, la situation n’a fait qu’empirer. Les belles heures du développement économique sont derrière nous, les émissions de gaz à effet de serre et la pollution continuent d’augmenter, les changements climatiques s’accélèrent, les ressources se raréfient…
Refusant de sombrer dans un pessimisme stérile, Harvey L. Mead prend le parti d’un optimisme opérationnel pour combattre l’inertie idéologique ambiante, convaincu que nous n’avons pas d’autre choix : soit nous changeons notre système par un effort communautaire massif, soit ce système s’effondrera sous le poids de ses excès, qu’ils soient économiques, sociaux ou écologiques.
L’idée d’une transition « douce » pour modifier la trajectoire délétère que nous avons prise est impossible, tout comme le maintien du paradigme de la croissance. Les défenseurs, hommes et femmes, de l’environnement et les militant(e)s pour le changement social doivent urgemment intégrer cet état de fait. Faut-il pour autant sombrer dans le désespoir ? Au contraire ! Il est impératif de définir les bases de nouveaux systèmes socioéconomiques qui survivront à la série d’effondrements à venir. Car c’est bien la fin d’un monde et le début d’un nouveau que nous devons bâtir. Retroussons-nous les manches, il est trop tard pour désespérer !
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