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- Environnement -

S’adapter aux changements climatiques

Pierre Lefrançois

La science du changement climatique, d’hier à aujourd’hui. Crédit : cultea.fr

On estime généralement qu’environ 15 % des Nord-Américains sont négationnistes, c’est-à-dire qu’ils nient formellement et publiquement l’existence des changements climatiques. Les résultats d’une étude publiée récemment par le Forum économique mondial (pas précisément une bande d’écologistes radicaux) a de quoi inquiéter davantage : le nombre de climatosceptiques, c’est-à-dire de ceux qui ne prennent pas très au sérieux les données scientifiques concernant les changements climatiques, serait beaucoup plus important que celui des négationnistes. On trouvera dans le tableau ci-dessous le pourcentage de climatosceptiques et de négationnistes dans les populations de 12 pays.

On remarquera que les populations qui sont déjà lourdement frappées par les catastrophes climatiques comptent un moins grand nombre de climatosceptiques et de négationnistes. En termes crus, nous n’y croyons que lorsque le mal est fait et qu’il est peut-être déjà trop tard.

Bref, il semble bien que près de la moitié de la population ne prenne pas au sérieux la menace climatique.

Devant ces données, on ne s’étonne pas que les progrès en matière de mesures visant à contrer les changements climatiques soient aussi timides, voire timorés, à l’échelle de la planète.

Pourtant

Alain Webster, qui préside depuis le début de 2021 le Comité consultatif sur les changements climatiques du gouvernement du Québec, admet déjà que la plupart des experts retiennent désormais l’hypothèse d’une hausse moyenne de plus de deux degrés d’ici 25 ans pour le Québec. Selon lui, c’est un scénario optimiste. Il estime que si rien n’est fait et que l’exploitation des énergies fossiles se poursuit allègrement, la hausse moyenne des températures dans le sud du Québec sera de 6 degrés et que les précipitations augmenteront de 15 % d’ici la fin du siècle, tandis que ce sera encore pire dans le nord, où la moyenne des températures grimpera de 10 degrés et les précipitations de 35 %.

Le professeur Webster possède une formation universitaire en écologie et en économie. Ses principaux champs de recherche portent sur l’utilisation d’instruments économiques dans la gestion des changements climatiques, la mise en œuvre des stratégies de développement durable et la finance socialement responsable.

Il s’apprête avec ses collègues à soumettre à Benoit Charrette, le ministre de l’Environnement, une série de recommandations que le gouvernement devrait mettre en place afin de s’adapter aux changements climatiques. Elles devraient être rendues publiques en mai ou en juin.

 

 

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