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- Édito -

La fibre optique : pas une dépense, plutôt un investissement payant

Pierre Lefrançois

Est-ce une affirmation fantaisiste proférée par une bande de pelleteux de nuages  ? Pas précisément puisqu’elle provient du Forum économique mondial, connu pour sa réunion annuelle à Davos, en Suisse, qui rassemble des dirigeants d’entreprises, des responsables politiques du monde entier, ainsi que des intellectuels et des journalistes, afin de débattre des problèmes les plus urgents de la planète. Il ne s’agit donc pas d’idées farfelues sorties de l’esprit tordu de quelque gauchiste à gogo, mais d’un constat pragmatique auquel en arrivent les analystes les mieux informés : seule la fibre optique peut réellement répondre aux besoins d’un réseau haute vitesse à très large bande, et le déploiement d’un tel réseau est non seulement rentable, il est plutôt payant en termes économiques. Les experts du monde entier s’entendent sur ce point, à la lumière des données issues d’études menées dans plus de 120 pays par diverses équipes de chercheurs.

Dans une très récente allocution donnée le 17 novembre dernier, Navdeep Bains, ministre de l’Innovation, des Sciences et du Développement économique du Canada, déclarait ce qui suit : « Il faut voir aux besoins des Canadiens qui pourraient avoir accès à Internet, mais qui n’en ont pas les moyens. Nous ne voulons pas que les travaux scolaires, les recherches d’emploi ou les idées de nouvelles entreprises soient limités par la géographie. Nous ne voulons pas non plus que les services à large bande et les forfaits de services cellulaires soient hors d’atteinte. Je pense aux Canadiens qui ont du mal à joindre les deux bouts. Certains fournisseurs ont déjà pris des mesures pour rendre l’accès à Internet plus abordable pour les Canadiens à faible revenu. Et je les en remercie. Ces efforts doivent cependant s’étendre à tout le pays. »

Un programme de subvention fédéral

Le ministre poursuivait son allocution en présentant le Programme d’innovation inclusif de son gouvernement : « Nous devons commencer à planifier et à bâtir des réseaux dix fois plus rapides que ceux que nous avons en ce moment. Nous devrions penser en fonction de gigaoctets, et non de mégaoctets comme on le fait actuellement pour mesurer la largeur de la bande passante. Nous sommes à l’aube de l’ère des villes intelligentes. L’intégration des services municipaux entraînera une utilisation plus efficiente de l’argent des contribuables et permettra d’améliorer notre qualité de vie. Mais cette révolution fondée sur des services ultrarapides ne peut se limiter aux villes. Les réseaux doivent être étendus aux régions rurales et éloignées. Tous les Canadiens doivent avoir accès aux avantages que les réseaux rapides de prochaine génération peuvent apporter. Voilà pourquoi notre gouvernement a prévu 500 millions de dollars dans le budget de 2016 pour étendre l’accès à Internet haute vitesse aux collectivités rurales et éloignées. »

Le ministre et ses fonctionnaires estiment que la révolution numérique qui est en cours entraînera, d’ici quatre ans, une multiplication par six des volumes de données sur les réseaux et que le nombre des dispositifs branchés à Internet pourrait être multiplié par plus de 24 au cours de la même période. Ces données ont pratiquement pour effet de disqualifier les réseaux reposant sur les fils téléphoniques en cuivre et même le câble coaxial, plus efficace, mais déjà désuet. Voilà pourquoi la fibre optique constitue la seule solution qui sera utile et efficace durant les décennies à venir. N’importe quoi d’autre constituerait un investissement mal avisé qui se traduirait inévitablement, d’ici à peine 4 ans, par des dépenses accrues, pour des services médiocres.

Saint-Armand aux premières loges

vol14n03_dec_2016_janv_2017_1Étienne Gingras, de la Société de développement de Saint-Armand (SDSA), fait remarquer que c’est le cas pour les réseaux dits de « fibre hybride » actuellement offerts dans la région par quelques fournisseurs : « Ces gens proposent aux municipalités d’installer des réseaux composés d’une ligne principale en fibre optique, puis d’embranchements secondaires en câble coaxial pour le branchement aux résidences. Nous préconisons plutôt d’amener directement la fibre à la maison plutôt que d’introduire un maillon faible dans le réseau. Ce n’est pas vraiment beaucoup plus cher et c’est certain que ça va être efficace pendant quelques décennies. »

Le conseil municipal de Saint-Armand a récemment refusé une proposition pour un réseau de fibre hybride. Le maire et ses conseillers ont résolument opté pour la fibre optique qui dessert chaque résidence et un projet dans ce sens est déjà en marche. On souhaite qu’avec l’aide du Programme d’innovation inclusif du gouvernement fédéral, le réseau soit déployé en 2017. « Nous sommes prêts à aller de l’avant », a déclaré le maire Réal Pelletier.

De son côté, le député fédéral Denis Paradis donne activement son appui au projet et a notamment demandé à la (SDSA) d’élargir le mouvement à l’ensemble de Brome-Missisquoi. Le processus est en cours, des rencontres ont eu lieu et d’autres sont prévues dans le courant de l’hiver avec les responsables d’autres municipalités et de la MRC, de même qu’avec des gens d’affaires de la région. Les personnes et organisations intéressées peuvent joindre la SDSA par courriel (info@saint-armand.org) et suivre les développements sur la page Facebook de la SDSA (facebook.com/fibre.optique.bm).

 

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