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« Eau » rage ! « Eau » désespoir !

Josiane Cornillon

Par ce beau samedi de juin, je me promenais derrière le centre communautaire de Notre-Dame-de-Stanbridge bordé par la rivière, où trois bernaches semblaient poser pour moi sur un rocher à fleur de l’eau. L’EAU, justement, était la raison pour laquelle je me trouvais là puisque je venais assister au quatrième et dernier colloque de la saison, organisé par la Corporation Bassin Versant Baie Missisquoi, qui portait sur l’eau.

Ce que je ne savais pas, c’est que pour la première fois, j’allais entendre les spécialistes réunis là, presque aussi nombreux que le public, dire certaines vraies choses. C’est vrai qu’il reste encore beaucoup à faire sur le plan du traitement des eaux usées domestiques, mais l’assainissement agricole est aujourd’hui prioritaire.

Permettez-moi d’ajouter : l’aide des ministères de l’Environnement et de l’Agriculture devraient également l’être, prioritaires. Comment comprendre en effet que, dans l’état actuel des choses, le MENV ait décidé de lever bientôt le moratoire sur les mégaporcheries et qu’il recommande de modifier la loi de décembre 2001 pour permettre l’exportation d’eau en vrac (voir Le Devoir du vendredi 18 juin 2004.). À qui appartient l’eau ? Quant au MAPAQ, il semblerait, au dire d’un fonctionnaire que j’ai rencontré au colloque, que lui-même a du mal à obtenir les informations détaillées dont il aurait besoin pour prendre des décisions éclairées en matière d’aménagement du territoire. Le gouvernement a mis beaucoup trop de temps à réagir, il ne dégage pas les fonds suffisants pour appuyer le travail des chercheurs et intervenants et, notamment, de la Corporation, et pour couronner le tout, il prend des décisions irresponsables et incompréhensibles en matière d’environnement. Quant aux municipalités, elles sont chargées de faire respecter les espaces réglementaires entre les cultures et les cours d’eau. Leur donne-t-on des ressources pour les aider à le faire ?

Il existe également des solutions scientifiques pour accélérer l’assainissement des cours d’eau. Elles sont encore et toujours à l’étude. Elles ont été utilisées avec succès dans d’autres pays. Pourquoi attendre pour les appliquer chez nous ? Nous en reparlerons dans une édition subséquente du journal.

Mais je vous interpelle aussi, vous lecteurs. Les quatre colloques organisés à l’intention des citoyens ont attiré très peu de monde. Pourquoi ? C’était pourtant l’occasion de manifester notre impatience et de suggérer des solutions. Si nous ne nous mobilisons pas derrière les organismes qui sont censés nous représenter, comment allons-nous faire accélérer les choses ?

Le colloque s’est conclu sur le consensus suivant : l’eau est le bien commun des Québécois. Elle est la responsabilité de tous et de toutes individuellement, mais aussi une responsabilité collective de nos élus à tous les niveaux.

Et pendant ce temps, la soupe du lac épaissit à vue d’œil ! ! !

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