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Passage d’Oliver Jones et d’Oscar Peterson en Armandie

Claude Montagne

Le 22 juin 2014 restera une journée inoubliable dans l’esprit des veinards qui ont pu voir et, surtout, entendre le trio Oliver Jones à l’église de Saint-Armand qui, pour ce concert aussi singulier que mémorable, était remplie à pleine capacité.

C’est à compter de 14 h 30 que les participants se sont présentés pour s’assurer une place de choix au concert, qui devait commencer à 16 heures et jouait à guichet fermé.

Oliver Jones, qui aura 80 ans le 11 septembre 2014, était resplendissant. Énergique, joyeux et ludique, il a montré une maitrise achevée de son art de pianiste de jazz, entrainant tout un chacun dans son superbe jeu musical. Bravo aux organisateurs du Festifolies en Armandie pour nous avoir offert ce grand événement artistique à Saint-Armand.

Histoire

Tout cela m’a rappelé qu’ Oliver Jones a déjà donné un concert très spécial au Bar Bina de Bedford. J’en étais l’organisateur. C’était le 6 novembre 1983, le dimanche d’un long week-end. Il était accompagné de feu Charles Biddle à la basse et de feu Bernard Primeau à la batterie, ainsi que de Ranee Lee. On avait vendu environ 90 billets pour le spectacle, dont la date coïncidait avec celle du 40e anniversaire des Dunnigan dans l’hôtellerie à Bedford (Hôtel Maurice). Mme Dunnigan (mère de Jean et de Guy) était née Maurice. La soirée a été extraordinaire et le trio a vendu de nombreux disques platine dédicacés.

Comme bien des gens le savent, Oliver Jones a été formé au piano par la soeur d’Oscar Peterson, Daisy Sweeney, qui s’était aussi chargée de la formation de son frère. À maintes reprises durant le récent spectacle qu’il donnait à Saint-Armand, Oliver a parlé d’Oscar, son mentor. Il y a fort longtemps, ce dernier a d’ailleurs donné lui aussi un spectacle en Armandie, plus précisément à Bedford. Nous y reviendrons.

Rappelons d’abord qu’Oscar Peterson a été reconnu comme étant l’un des plus grands pianistes de jazz et ce, à l’échelle internationale. Duke Ellington l’avait surnommé le « Maharaja du clavier ». Il s’est mérité pas moins de dix prix Grammy, dont, en 1997, le prix pour l’ensemble de son oeuvre et a été inscrit à l’International Jazz Hall of Fame Award.

J’ai eu la chance d’assister à un concert d’Oscar Peterson à la salle Wilfrid Pelletier avant qu’il ne soit frappé par un problème de santé qui lui a laissé des séquelles à la main gauche et a compromis un temps sa carrière musicale. Je peux affirmer que, de ma vie d’amateur de jazz, je n’ai rien entendu d’aussi fort comme performance de la part d’un pianiste de jazz. On aurait dit un ordinateur déchargeant une tonne de notes instrumentales incroyablement belles et puissantes à entendre.

Oscar Peterson à Bedford

Oscar Peterson est né le 15 août 1925 à Montréal. Dès l’âge de 9 ans, il impressionne les professionnels de la musique. À 14 ans, il remporte un concours de musique organisé par CBC Radio- Canada et abandonne les études pour se consacrer à la musique, une passion qu’il poursuivra durant les 60 années qui suivront. Peu après, et malgré son jeune âge, il se joint au Big-Band de Stand Wood, groupe très connu à l’époque qui performait souvent l’été au Parc Belmont de Montréal.

La suite de l’histoire m’est racontée par mon frère Jacques, qui est né en 1930. C’est lui qui m’a fait découvrir le jazz, ayant été lui-même tromboniste jusqu’à l’âge vénérable de 80 ans. Autour de 1944, il avait environ 13 ou 14 ans quand il a vu et entendu Oscar Peterson jouer avec le Big- Band à la manufacture d’aiguilles Torrington de Bedford.

On venait d’agrandir considérablement la manufacture et les machineries n’étaient pas encore installées. Comme Noël approchait, la compagnie a décidé d’offrir une grande fête à ses employés (dont le nombre s’est élevé à un certain moment à 760 femmes et hommes, selon M. Gilles Bédard, ex-cadre aux ressources humaines). Chacun d’eux avait droit à 3 ou 4 billets. Environ 1000 personnes étaient présentes. Et mon grand frère Jacques se tenait tout près d’Oscar Peterson pour ne rien manquer. Incroyable !

Le 22 juin dernier, Oliver Jones rendait un hommage à son mentor Oscar Peterson en lui dédiant « Place Saint-Henri », une composition de ce dernier et la dernière pièce du concert donné par le trio. Je ne crois pas aux miracles, mais ce concert à l’église de Saint- Armand a été pour moi un petit miracle artistique et un évènement mémorable dans l’histoire de ce monument patrimonial. Le comité organisateur mérite un grand coup de chapeau pour nous l’avoir offert… MERCI !

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