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Sylvie Bouchard… peindre, peindre et encore peindre !

Jacques Marsot

SYLVIE BOUCHARD Sa peinture est à l’image de son sourire : radieuse ! (Photo : Peter Dare)

C’est à son atelier de Mystic que j’ai eu la joie et le privilège de rencontrer Sylvie Bouchard, une artiste aux éblouissantes peintures sur soie. Un parcours chargé de couleurs et d’expériences.

Native d’Arvida au Saguenay, Sylvie a eu l’immense plaisir de grandir entourée de familles nombreuses qui, peut-être sans le savoir, lui ont ouvert la voie vers une vie vouée à la création.  Du côté paternel, sept tantes étaient des créatrices naturelles associées à la confection de vêtements. Plusieurs membres de la famille du côté maternel étaient des artistes peintres et, de toute évidence, son enfance a été bercée par ces deux pôles d’activités créatrices.

Dès sa jeunesse, elle dessine, elle peint… et comme plusieurs Bouchard du Saguenay, elle conçoit et fabrique des vêtements qui, dans son cas, sont destinés à ses quelques centaines de poupées… Aujourd’hui, elle reconnaît que ce terreau familial et régional fertile a aiguillonné une série de choix personnels qui sont à l’origine de la belle carrière qu’on lui connaît

À douze ans, des cours de couture, puis un premier prix « Design »… Vous l’aurez compris, quelques années plus tard, elle s’inscrit au cégep de Jonquière en Arts plastiques. Là, elle touche à tout : peinture, sculpture et même, métal et bois.  Après l’obtention de son DEC, elle se dirige vers Saint-Jean-Port-Joly où, avec Pierre Bourgault et compagnie, elle se permet six mois de recherche,. d’exploration et de travaux créatifs en sculpture sur bois.

Puis, le hasard faisant comme toujours bien les choses, elle déniche un premier boulot à Québec, pour le gouvernement du Québec…comme commis de bureau ! Un boulot qu’elle qualifie de très formateur, puisqu’elle y apprend à parfaire son sens pratique, y développe un goût pour l’organisation et la rédaction. Naturellement, non seulement son côté foncièrement créateur ne la quitte pas, mais elle s’inscrit à l’université Laval pour y faire son baccalauréat en Arts plastiques. À sa grande joie, elle y découvre un milieu en pleine effervescence. Entre autres mentors, elle reconnaît la grande influence que la peintre automatiste Marcelle Ferron a eue sur elle. Comme il se doit, ses belles qualités de créatrice innée, appuyées par une formation de haut niveau, devaient bien l’amener vers un travail où elle pourrait mettre à profit tous ses talents.

Le début d’une superbe carrière de création se fait de bien belle façon : on lui offre un poste taillé sur mesure, celui de conceptrice, muraliste pour une série de projets spéciaux dans plusieurs provinces canadiennes, tout particulièrement pour des édifices religieux. Ce poste, elle le doit à l’atelier Osterrath, spécialisé dans le vitrail. Quatre années de travail créatif intense, une flèche de plus dans son carquois. Naturellement, sa soif de savoir et de perfectionnement ne s’arrête pas là, elle déniche quelques projets comme illustratrice dans le monde de l’édition.

S’ensuit également une autre année de cours à l’École nationale de théâtre du Canada, où elle fait l’apprentissage de la production de costumes et de décors auprès du costumier François Barbeau. Selon elle, une année très formatrice puisque le travail d’équipe y est essentiel, et que ces notions d’entraide et de collaboration lui seront ultérieurement très utiles dans sa carrière professionnelle.

Nous voilà déjà au début des années 80. Un couple de Français amènera à Montréal la technique de la peinture sur soie sous l’étiquette « Caméléon » ; elle travaille pour eux et, du coup, s’initie aux techniques de ce médium.  Le hasard, toujours le merveilleux hasard, lui fait rencontrer un jeune Australien qui roule sa bosse ici et là…c’est Peter Dare, le globe-trotteur multidisciplinaire, et… celui qui allait, quelques années plus tard, devenir son mari. Puis, Peter doit rentrer mais, peu de temps après son retour, il l’invite à le rejoindre dans son merveilleux pays du bout du monde ! Elle n’hésite pas, accepte l’invitation mais, en femme pratique qu’elle est devenue, remplit une valise de ses plus récentes créations textiles en guise de « fonds de voyage ».  Naturellement, elle vendra tout et, sans s’en rendre compte, introduit la technique en Australie. Voyages et encore voyages sur cet immense continent, puis l’Indonésie se rajoute à la liste. À Bali, le berceau ancestral du batik, elle s’initie à cette technique. Décidément, elle ne rate jamais une occasion de parfaire sa formation.

Comme il fallait bien un jour rentrer, elle ramène Peter et ils décident ensemble d’aller explorer l’Ouest canadien. Y naîtra une petite Albertaine, Nola-Fay, leur fille unique.  C’est à ce moment que sa carrière en art textile prend un réel départ, avec des expositions qui s’enchaînent à Vancouver, Winnipeg, Calgary et Edmonton…quatre années de travail intense.  De retour au Québec, des amis et un concours de circonstances les amènent à Mystic. Charmés par le hameau, ils louent, puis achètent une maison. À partir du superbe atelier qu’elle y installe, elle travaille sans relâche pour présenter ses créations sur une base annuelle au One of a Kind de Toronto, l’équivalent du Salon des métiers d’art du Québec de Montréal, mais à l’échelle canadienne. C’est de cet atelier que naîtront, entre autres, des kimonos en soie, des cravates, des foulards et différentes pièces de soie, tous peints à la main, d’une élégance et d’une beauté insurpassée, des tableaux avec lesquels on se drape et on se pare. Sylvie s’avoue très heureuse de cette « fonction » qui, à son avis, renforce les liens humains et apportent bonheur et beauté. Tout ce travail et quand même en parallèle, une dizaine d’années d’enseignement à l’École de recherche en design et en impression textile de Montréal.  Sans oublier les grandes leçons de prise en main de son développement économique que feu Maya Lightbody a inculquées à plusieurs artistes et artisans de la région.  De Maya, elle a appris qu’il fallait collaborer, s’entraider, unir nos forces pour mieux se faire connaître et, s’il le faut, inventer de nouveaux outils pour se rapprocher du grand public : coopérative de vente, tournée des ateliers, regroupements et événements divers.  Sylvie est co-fondatrice de la Tournée des 20 et membre de longue date de la coopérative Farfelu de Montréal.  Elle n’a pas hésité à mettre en application ces précieux conseils et à se nourrir de la maxime de l’écrivain Henry Miller : « Peindre, c’est aimer à nouveau ».

Mille mercis à Sylvie pour la beauté qu’elle nous apporte et son implication soutenue des 15 dernières années dans la Tournée des 20. Quant à l’avenir, comme elle le dit si bien, toutes les options sont ouvertes, en autant qu’il s’agisse de peindre…

Vous êtes invités à consulter son site internet : www.designmystic.com.

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