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- Des êtres et des herbes -

Piqûres d’été

Annie Rouleau

Photo : Wikipedia

Aux premières douceurs, Lamine, Tu sembles festif et décidé !De front en front tu rebondis, Faisant bizarrement danser l’humain !
Qu’a Lamine ?

C’est la sollicitude du maringouin ! Non pas cette attention soutenue et affectueuse, mais bien la forme poétique du terme !Remarquez, je n’ai aucun trouble à reconnaître et admirer la sollicitude des insectes butineurs, mais les maringouins ne bénéficient pas de cette aura de bienveillance.

Sans être aux prises avec la horde surnaturelle de « bibittes » des autres régions québécoises, les Cantons de l’Est sont tout de même fréquentés par de nombreuses bestioles aux dards menaçants. Les vêtements pâles et les chapeaux sont des stratégies simples pour se prémunir des attaques, mais qu’en est-il des multiples produits disponibles sur le marché ?

Le N,N-diethyl-3-methyl-benzamide, communément appelé DEET, laisse une petite place aux produits naturels. Le DEET est un répulsif qui bloque les récepteurs olfactifs des insectes, les empêchant ainsi de détecter l’acide lactique et le dioxyde de carbone sécrétés par leurs proies. Son efficacité est prouvée mais il demeure synthétique et n’est pas entièrement inoffensif. Les chasse-moustiques naturels, principalement composés d’huiles essentielles, affectent aussi les sens de détection des insectes mais sans les influencer chimiquement. Ils vont plutôt « tromper » le moustique, camoufler la nature du potentiel garde-manger par une odeur à ses sens repoussante. Étant très volatiles, ces produits ont tendance à ne demeurer actifs qu’une trentaine de minutes. Il est donc primordial de se badigeonner régulièrement pour bénéficier de leur impact.

Outre la citronnelle, les huiles essentielles de plusieurs plantes sont particulièrement efficaces, comme la lavande, les Pelargoniums spp (aussi appelés géranium) et le thuya. Il est possible de fabriquer un produit répulsif maison. Je vous donne une recette, pour 100 ml de lotion à vaporiser ou à appliquer du creux de la main :

40 gouttes d’H.E.* de citronnelle, puis 20 gouttes d’H.E. de chacune : lavande, thuya et pélargonium. 20 ml d’alcool (vodka), 80 ml d’eau florale d’hamamélis, de lavande ou de géranium et 5 gouttes d’extrait de pépins de pamplemousse (facultatif). Mélanger vigoureusement les H.E. avec l’alcool et l’extrait de pamplemousse, puis ajouter l’eau florale. Agiter avant l’utilisation.

Les bouteilles à pompe vaporisatrice sont difficiles à trouver par chez nous. Le plus simple sera de récupérer celle de l’eau florale. Notez que cette préparation est également apaisante pour les piqûres. Aussi pour ces dernières, si vous n’aimez pas la lotion calamine, les feuilles de plantain dont regorgent les pelouses sont extraordinaires pour calmer les démangeaisons et éviter l’infection. Il suffit de les broyer entre les doigts ou de les mâchouiller quelques instants. On applique ensuite la boulette verte sur la piqûre, répétant aux 15 minutes jusqu’à amélioration.

Un dernier truc, légué par les Amérindiens : le crottin séché de chevreuil ou d’orignal ! Nos ancêtres le brûlaient comme encens. Il remplace gratuitement les serpentins à la citronnelle. Pour modérer le dégoût qu’une telle idée pourrait susciter, souvenez-vous que ces animaux mangent surtout des plantes, dont beaucoup d’écorce de thuya… L’odeur de la fumée de crottin ressemble à bon nombre d’encens en bâton.

Essayez-le, vous serez surpris !

* H.E. : huile essentielle

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