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Les Jardins de Tessa font peau neuve

Paulette Vanier

Fred, dans Le nouveau monde paysan au Québec de Stéphane Lemardelé, la Boîte à bulles, 2019

Fils de producteurs agricoles lui-même, Frédéric Duhamel, dit « Fred », est tombé dans les légumes quand il était petit et n’en est jamais vraiment sorti… Bref, les végétaux comestibles, c’est son truc.

Ses débuts, il les a faits auprès de ses parents en 1997 pour, en 1999, s’installer sur le chemin Ballerina de Frelighsburg et fonder l’entreprise Les Jardins de Tessa. Peu désireux d’investir dans le fonds de terre, qui, selon lui, coûte plus qu’il ne rapporte, il choisit de mettre ses sous dans la construction d’une maison, dans des infrastructures et dans de l’équipement agricole. Une entente avec des voisins lui permet de louer la terre à un prix raisonnable pour des périodes renouvelables de cinq ans, solution qu’il continue de privilégier vingt ans plus tard.

D’année en année, l’entreprise croît, le nombre de paniers augmentant régulièrement pour atteindre les 300. Pendant quelques années, ce seront même 450 clients-partenaires que desserviront Les Jardins de Tessa, avant que leur propriétaire opte pour la décroissance et revienne au chiffre plus modeste de 300. C’est que le maraîchage représente un énorme boulot : de la préparation du sol à la mise en marché, en passant par les semis, les travaux d’entretien, l’emballage et la livraison, sans compter la comptabilité et les autres tâches administratives.

La formule des paniers bio, Frédéric Duhamel l’apprécie particulièrement parce que, selon lui, il n’y a pas plus stable d’un point de vue pécuniaire, étant donné qu’elle permet un revenu prévisible en début de saison, quand il est nécessaire d’investir dans le personnel, dans l’équipement et dans les semences. Pour les clients-partenaires, c’est l’assurance de recevoir une variété de légumes bio de saison toutes les semaines du début juin à la fin octobre et toutes les deux semaines, en novembre et décembre.

De l’entreprise individuelle à la coopérative

Au bout de tout ce temps à cultiver et livrer des légumes, une certaine lassitude se fait sentir et le patron des Jardins de Tessa éprouve le besoin de se décharger d’une partie de ses lourdes tâches. L’idée de former une coopérative germe alors. Après quelques recherches et rencontres inspirantes avec les membres de diverses coopératives de producteurs, il décide de tenter l’expérience et, en 2019, lance un appel dans ce sens auprès de la communauté agricole. Neuf personnes se montrent intéressées dont sept qui finiront par s’engager dans la création de la coopérative. Aujourd’hui, ils sont donc huit coopérateurs, dont cinq hommes et trois femmes. Trois employés les aident dans leurs tâches.

Bien que la formule coopérative ne convienne pas nécessairement à tous, elle présente aux yeux de Frédéric Duhamel nettement plus d’avantages que d’inconvénients : allègement de ses tâches et responsabilités, hausse de la motivation chez les travailleurs coopérateurs et implication à plus long terme dans l’entreprise, équité absolue entre les membres, qui reçoivent tous le même salaire et sont tous également responsables de la dette de la coopérative, disparition des tensions inévitables entre patron et employés, bonne conciliation famille/travail…

Côté inconvénients, il y a la multiplication des rencontres et réunions nécessaires au bon fonctionnement de l’entreprise, l’obligation pour le propriétaire unique qu’il était de lâcher prise et d’accepter que chacun fasse ses propres apprentissages et erreurs ainsi que la complexification du processus décisionnel. « Tout doit être décidé en commun et donc, demande beaucoup de temps, explique-t-il. Quand tu es seul, les décisions se prennent rapidement, mais quand tu es huit, c’est une autre histoire… » Cependant, ces petits désagréments sont peu en regard des bienfaits qu’il dit en retirer tant sur le plan de ses tâches que de celui de sa qualité de sa vie, laquelle, confie-t-il, est désormais beaucoup plus légère. Ah !, la très soutenable légèreté de l’être libéré du fardeau patronal…

La bande des huit

Les membres de la coopérative sont issus de divers horizons, dont l’économie, l’histoire, l’écologie et l’horticulture, ce qui reflète l’attrait que le maraîchage bio exerce aujourd’hui chez bon nombre de jeunes. Aux Jardins de Tessa, sont d’ailleurs passés au fil des ans une foule d’entre eux venus de partout apprendre le métier auprès d’un Fred aguerri aux techniques et pratiques de la production bio pour ensuite lancer leur propre entreprise. Des jeunes femmes et des jeunes hommes conscients des enjeux environnementaux actuels, déterminés, ouverts, désireux de réussir sans se tuer au travail et d’offrir à leurs enfants un milieu de vie sain et riche en expériences de toutes sortes.

Pour en savoir plus sur Les Jardins de Tessa, sur la composition des paniers et sur l’inscription comme client-partenaire, consultez le site

https://www.jardinsdetessa.com

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