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- Des nouvelles de Notre-Dame-de-Stanbridge -

Le Marché Gendreault

Une histoire familiale ancrée dans le paysage stanbridgeois
Carole Dansereau

Il nous reste de moins en moins de ces entreprises familiales qui perdurent dans le temps. Plusieurs d’entre elles ont succombé à l’appât du gain et ont liquidé leurs actifs à de plus grosses entreprises ou à des firmes étrangères, évacuant ainsi un pan de notre histoire et, par le fait même, de nos racines. Il n’est pas facile de résister à la tentation pécuniaire, mais les Gendreault ont réussi à ce jour à faire en sorte que leur entreprise reste à échelle humaine.

Cela est tout à leur honneur. N’est-ce pas ce nous recherchons ? Un service personnalisé et attentionné !

Arthur Gendreault et Marguerite Ouimet ont fait preuve de cette vision en achetant en 1944 une petite épicerie-boucherie située à l’époque en face de celle d’aujourd’hui. Ils s’installent alors dans le petit logis adjacent au magasin. De cette union naissent Élise, Laurent et Gaétan. Une longue aventure commence alors par l’ajout au commerce des articles de quincaillerie et des peintures CIL. Les heures sont longues. Le magasin ouvre tôt le matin et ferme tard le soir, aux environs de minuit.

Pourquoi de si longues heures ? Parce qu’à l’époque, les gens ne possèdent pas de télévision et se rassemblent à l’épicerie pour l’écouter… jusqu’à la fin de la programmation ! C’est le rendez-vous des jeunes et, le dimanche après la messe, les gens s’y rencontrent pour échanger sur des sujets souvent épineux. Nous pouvons imaginer que la politique devait faire partie de ces débats…

Ainsi, pendant trente-cinq ans, monsieur et madame Gendreault répondent aux besoins de la vie quotidienne des citoyens et proposent des aliments en vrac (mélasse, cassonade, arachides, etc.) Tiens donc ! Ne voyons-nous pas de nos jours réapparaitre cette manière de présenter les produits ?

Le couple diversifie également ses articles afin d’accommoder la clientèle, car les autres magasins de Notre-Dame ferment leurs portes. Puis, en 1978, monsieur Gendreault décède. Les deux fils, Laurent et Gaétan, prennent alors le relais.

En 1986, ils achètent le garage Tougas situé en face et déménagent le magasin de ce côté-là en conservant le service de vente d’essence. Les deux frères et leurs conjointes, Ginette Simard et Carole Bonneau, mettent la main à la pâte et proposent dans un espace plus grand, plus moderne, différents produits ménagers tout en gardant la boucherie comme point central de leur commerce.

Kim, la fille de Gaétan et de Carole, tente également l’aventure. Son oncle Laurent et sa tante Ginette prennent leur retraite et lui vendent leurs parts. Puis Robertyan Marini, son mari, qui est cuisinier de formation, se joint à l’équipe. Ils deviennent ainsi copropriétaires du magasin. Un service de traiteur a vu le jour et l’année dernière, on a rénové le bâtiment.

Et voilà que 75 ans plus tard, le rêve d’Arthur et de Marguerite se perpétue ! Aujourd’hui encore, des gens de la région font un détour pour se rendre au Marché Gendreault malgré le fait qu’il est possible de trouver les produits recherchés dans les grandes surfaces.

Mais quel est le secret d’une telle longévité ? Poser la question c’est y répondre : un service personnalisé, humain, qui a su préserver les pratiques de ses prédécesseurs.

Comme me disait l’artiste Laurent Viens, citoyen de Pike River, à qui je mentionnais que nous allions souligner les 75 ans du Marché Gendreault à l’occasion de la Fête dans l’rang, le samedi 17 août prochain, « c’est fantastique encore aujourd’hui de se faire servir par un boucher une belle tranche de bœuf de l’épaisseur désirée ! » En effet, quoi de plus réconfortant que de retrouver cet étal de boucherie et son bloc raviné racontant à lui seul l’histoire de ses ancêtres. Laurent a souligné que cette pratique ne se faisait plus et qu’il aimait se retrouver dans cette ambiance. Il n’est pas le seul à aimer ce marché et à le fréquenter. Plusieurs autres personnes sont également très heureuses de se retrouver dans un espace familial et aussi chaleureux.

Comme Obélix tombé dans la potion magique quand il était petit, les enfants de Kim et de Robertyan, Élena et Mika, âgés respectivement de 12 et de 7 ans, sont déjà à pied d’œuvre pour aider papa dans la cuisine et maman à la réception et à l’accueil des clients.

Gageons qu’une quatrième génération pourrait très bien continuer de façonner le paysage de cette entreprise qui a su, au cours de toutes ces années, évoluer tout en conservant son esprit communautaire et sa capacité à répondre aux besoins de sa clientèle.

Merci du fond du cœur d’être là !

Longue vie au Marché Gendreault !

 

 

 

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