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- Affaires municipales -

Fusions, non ! Collaborations, oui !

Guy Paquin

Dans notre dernier numéro, nous présentions un projet de regroupements municipaux mis de l’avant par le conseil municipal de la ville de Bedford et son maire, Yves Lévesque. Il s’agissait de commander une étude financée par le ministère des Affaires Municipales et de l’Habitation (MAMH) dans le but de déterminer si des municipalités regroupées du pôle de Bedford réaliseraient des économies en mettant leurs ressources en commun.

Non au projet de « regroupements » de Bedford

Or, le projet d’étude est bloqué parce que certains maires du pôle s’y opposent. Comme nous l’écrivions dans notre article précédent, c’est le cas de Gilles Saint-Jean, maire du Canton de Bedford

Gilles Saint-Jean, maire du Canton de Bedford

En entrevue, M. Saint-Jean donne ses raisons : « Ça n’est pas du tout un projet de mise en commun de certains services municipaux. Je ne suis pas du tout contre ce genre d’économies. On en fait déjà avec Bedford : le service d’incendies, par exemple, nous le partageons avec Bedford et ça marche très bien.

« C’est qu’il s’agit de fusions pures et simples et ça, pas question ! » Le maire du Canton de Bedford affirme que pour ses 18 commerces et industries, la facture de taxes municipales quadruplerait tandis que les propriétaires de maisons unifamiliales verraient leur taux de taxation augmenter de 60 %. Il ajoute que le Canton n’a pas les moyens de payer ses employés de voirie au même taux horaire que ce que paie la Ville de Bedford.

  1. Saint-Jean n’est pas seul à percevoir le projet d’étude de regroupements de la ville de Bedford comme un prélude à des fusions pures et simples et à s’y opposer. Daniel Tétreault, maire de Notre-Dame de Stanbridge, le voit aussi comme une démarche visant à fusionner. « Pas question ! » répond-il au projet Lévesque. « Je suis absolument en faveur de la mise en commun de certains services municipaux et tous les maires du pôle aussi, mais une fusion avec Bedford, non. »

La mairesse de Saint-Armand, Caroline Rosetti, a aussi perçu le projet Lévesque comme menant potentiellement à des fusions. D’où, d’après elle, les réticences de certains maires.

Voici ce qu’elle nous a écrit à ce sujet : « Nous avions donné notre accord à l’étude de regroupement demandé par la ville de Bedford. Or, cette étude visait un regroupement de services et l’analyse d​’une possibilité de fusion. Comme ce ne sont pas toutes les municipalités qui y avaient adhéré (Canton de Bedford s’y opposait, entre autres), cette étude n’aura pas lieu. »

Il serait faux, toutefois, de dire que toutes les municipalités du pôle refusent l’idée d’une étude de regroupements ou même de fusions. Dominique Martel, mairesse de Saint-Ignace voyait un intérêt pour le projet Lévesque. « On aurait attendu de voir les conclusions de l’étude, de voir s’il y avait pertes ou gains dans les regroupements ou même les fusions. Mais, bon, là, c’est sur la glace. »

Pour l’heure, donc, il est clair que si des municipalités se sont opposées au projet Lévesque ce n’est pas par refus de collaborer par principe. C’est plutôt qu’elles y ont vu, à tort ou à raison, l’ombre menaçante d’un projet de fusions municipales.

Oui à la collaboration intermunicipale

Daniel Tétreault, maire de Notre-Dame-de-Stanbridge

Daniel Tétreault, maire de Notre-Dame, vient d’obtenir une subvention de 10 000 $ grâce à Loisir et Sport Montérégie, des sous qui serviront éventuellement aux huit municipalités du pôle Bedford. Le projet vise à mettre en commun les ressources de ces municipalités dans le domaine du loisir.

« On va embaucher une personne qui va faire l’inventaire de nos ressources en sport, loisir, culture et organismes sociaux. Quand on saura exactement ce dont chacun dispose, on pourra regarder la pertinence de mettre certains outils en commun » affirme M. Tétreault.

Mais il va beaucoup plus loin. « J’ai parlé aux autres élus du pôle de la nécessité de contrer ensemble la dévitalisation dont nous sommes tous les victimes. Comment attirer de nouveaux citoyens ? Comment soutenir notre offre de services municipaux (enlèvement des déchets, déneigement, etc.) ? »

Le maire de Notre-Dame veut faire subventionner par le MAMH une étude sur ce sujet et, selon lui, les huit maires du pôle sont d’accord.

Caroline Rosetti, mairesse de Saint-Armand

Voici ce que nous écrit Caroline Rosetti, mairesse de Saint-Armand, à ce sujet : « La municipalité de Notre-Dame-de-Stanbridge a demandé aux municipalités du pôle de Bedford leur accord pour une étude de partage de services seulement en laissant de côté l’aspect fusion. Cette proposition fut acceptée de toutes les municipalités du pôle.  Cette étude est sur le point d’être mise en branle. Elle est réalisée par le MAMH et sera sous la responsabilité de Notre-Dame-de-Stanbridge. Le partage des services comprend entre autres la collecte des matières résiduelles, le déneigement, le mandat d’inspecteur municipal ou encore tout autre service auquel nous ne pensons pas mais que les municipalités auraient intérêt à regrouper afin d’en diminuer les coûts et d’en simplifier la gestion. »

Nous garderons un œil sur ce projet et vous informerons à mesure des développements. Notons pour l’instant, avec Mme Rosetti, que, premièrement, il suscite l’appui des élus et que, deuxièmement, il « laisse de côté l’aspect fusion… »

 

 

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