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Écoles de Bedford contre école de Frelighsburg

Les commissaires rejettent majoritairement une résolution visant à surseoir à la décision de revoir la carte des secteurs scolaires
Claude Montagne

Photo : Johanne Ratté

Le 24 mai dernier, lors de la séance du conseil des commissaires de la commission scolaire du Val-des-Cerfs, le litige opposant Bedford et Frelighsburg et concernant les élèves de la partie Est de Stanbridge-East qui fréquentent l’école de Frelighsburg depuis une décennie a connu tout un rebondissement.

La résolution, présentée par la commissaire Mme Jeannine Barsalou et appuyée par sa collègue Mme Sylvie Desrochers, a été rejetée par 15 commissaires sur 20. Quatre se sont prononcés en faveur tandis que un décidait de s’abstenir. La résolution comprenait huit considérations dont certaines sont en contradiction avec la position défendue par des parents du secteur Est de Stan bridge-East. Ceux-ci refusent que leurs enfants soient éventuellement forcés de quitter l’école de Frelighsburg au profit des écoles de Bedford. Un paragraphe de la résolution des commissaires Barsalou et Desrochers proposait « d’accorder une dérogation aux familles de Stanbridge-East dont les enfants ont commencé leur parcours primaire à Saint-François d’Assise » pour ne pas, dit-on, déraciner ou diviser les familles… Mais ce ne serait pas valable pour les enfants à venir…

Le litige remonte à l’an 2000, lors de la fusion des commissions scolaires. L’existence de l’école de Frelighsburg étant alors menacée, il avait été décidé d’annexer une partie du territoire de Stanbridge-East à l’école de Frelighsburg afin de lui assurer la clientèle nécessaire à sa survie. Hélas, la décision n’a jamais été entérinée par la commission scolaire fusionnée. Et ce, même si ça n’occasionnait pas de frais additionnels pour le transport scolaire, l’école Saint-François d’Assise l’assumant en conformité avec la Loi 180.

Voici qu’un récent projet de changement à la politique de transport scolaire ouvre la porte aux opposants à cette dérogation qui, depuis une décennie, est devenue un droit acquis. Cette entente particulière est encore contestée, avec une certaine vigueur, comme nous le verrons plus loin, par les parents dont les enfants sont inscrits aux écoles de Bedford. Dans un article publié dans La Voix de l’Est le 1er juin 2011,  Mme Jacinthe Boisvert, porte-parole de la commission scolaire du Val-des-Cerfs, reconnaît ce droit acquis. À noter que, selon le Petit Larousse, « acquis » signifie : qui a été obtenu, reconnu une fois pour toutes et ne peut être contesté.  Les parents des comités d’écoles de Bedford, avec l’appui des commissaires Barsalou et Desrochers, sont en désaccord total avec cette notion. Mais ils ont jusqu’ici échoué dans leur tentative d’arrêter le processus visant à confirmer le statu quo demandé en 2011 par les gens et les nombreux organismes de Frelighsburg en faveur des enfants provenant du secteur Est de Stanbridge-East.

La proposition des deux commissaires reposait aussi sur des documents déposés par des parents de Bedford et du secteur Ouest de Stanbridge-East, dont les enfants fréquentent les écoles de Bedford. Notamment quatre lettres de parents au ton plutôt vindicatif : Mme Élise Tougas se demande, par exemple, comment un commissaire responsable d’une région peut présenter une demande de changement de secteur pour une région qu’il ne représente pas ?  « Avait-il eu au préalable des conversations avec  la commissaire de Stanbridge-East ? Avait-il informé la commissaire représentant Bedford ? Ce stratagème fera-t-il boule de neige pour que d’autres écoles essaient la même manigance ? ».

Un autre document intitulé Représentations pour le respect du secteur scolaire de Bedford a aussi été déposé au conseil des commissaires le 24 mai. La page frontispice présente les auteurs comme étant : « … des parents de Stanbridge-East en collaboration avec les conseils d’établissements des écoles Premier Envol et Monseigneur Desranleau ». Le document compte 16 pages, annexe compris. On y lit : « Tous les moyens sont bons pour avoir plus d’élèves…  On ne doit pas se retrouver dans un débat de popularité entre deux milieux… Car la démarche de Frelighsburg semble en être une qui veut des élèves à tout prix ! …  Dans leur tête et dans leur cœur [les gens de Frelighsburg], c’est inconcevable que certains refusent  d’y aller…  la demande de révision des secteurs pour légaliser leur situation et nous obliger à respecter leur choix est vraiment odieuse et injuste ». Mais l’auteur anonyme affirme respecter le choix de certains parents d’avoir envoyé leurs enfants à Frelighsburg.

Il est permis de se demander pourquoi les parents qui siègent aux comités d’écoles de Bedford ne se sont pas opposés à ce discours vindicatif, enflammé et de nature à semer inutilement la panique dans le débat en cours… Bref, un grand coup d’épée dans l’eau pour appuyer une résolution majoritairement rejetée par les commissaires présents. Dans une quinzaine de jours, les écoles reprendront leurs activités et je suggère aux professeurs de français de faire découvrir à leurs élèves les trois mots suivants ainsi que leur définition dans le Petit Larousse :

1– STATU QUO : n.m. inv. dans l’état où se trouvaient les choses. État actuel des choses. Maintenir le statu quo.

2-ANONYME : dont l’auteur est inconnu…

3-PANIQUE : terreur subite et violente, incontrôlable et de caractère souvent collectif.

À suivre…

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