Le 9 mars dernier, Pierre Paradis, député de Brome-Missisquoi et ministre de l’Agriculture du Québec, annonçait le lancement d’une opération d’envergure visant à mettre à jour, en avril, son recensement de la relève agricole au Québec afin d’être en mesure d’appuyer ses actions à venir sur des données qui correspondent à la réalité des jeunes agriculteurs. Le Recensement de la relève agricole établie 2016 vise toutes les agricultrices et tous les agriculteurs du Québec qui sont âgés de moins de 40 ans et qui possèdent des parts dans une entreprise agricole.
Dans une entrevue que nous accordait Pierre Paradis au printemps 2015, il nous apprenait qu’il avait confié à monsieur Jean Pronovost le mandat de cerner les obstacles auxquels les jeunes de la relève agricole font face et d’identifier les pistes de solutions qui contribueraient au renouvellement et au verdissement de l’agriculture québécoise. Rappelons que le mandataire du ministre est celui-là même qui avait produit, en 2008, le rapport Pronovost sur l’avenir de l’agriculture. À l’époque, ce rapport avait été accueilli favorablement par une large frange des milieux agricoles, mais boudé par l’Union des producteurs agricoles (UPA) et le gouvernement de Jean Charest.
Parmi les mesures les plus explosives, il y avait certainement celle d’offrir aux producteurs agricoles la possibilité de tenir des élections tous les cinq ans dans le but de choisir une association, ou plus d’une, pour les représenter et recevoir leurs cotisations. Cette mesure aurait mis fin au statut unique que détient l’UPA depuis près d’un demi-siècle.
L’auteur du rapport et ses commissaires demandaient au ministère de faire preuve de plus de leadership et d’être moins à la remorque des groupes de pression, notamment la Régie des marchés agricoles, la Financière agricole, le programme d’assurance-stabilisation des revenus agricoles (ASRA) et l’Institut de technologie agricole de Saint-Hyacinthe. Ils disaient souhaiter un système agricole qui serait plus souple en plus d’être bon pour l’environnement, et soutenaient que l’agriculture devait « épouser inconditionnellement les principes du développement durable ».
En mandatant le même Jean Pronovost pour identifier les problèmes de la relève agricole et proposer des solutions, le ministre Paradis reprenait des idées qu’un gouvernement libéral précédent avait laissées sur une tablette. Le 28 février dernier, il nous confirmait que Jean Pronovost lui avait remis son rapport sur la relève agricole et que ses conclusions et les recommandations qu’il renferme seront rendues publiques ce printemps. Nous y reviendrons donc dans notre prochain numéro.
Par ailleurs, le ministre a aussi annoncé l’ouverture de la période de mise en candidature pour la seconde édition du Prix de la relève agricole. Rappelons que ce prix, inauguré l’an dernier, vise à honorer des jeunes entrepreneurs agricoles ayant particulièrement bien réussi leur établissement et s’étant distingués par leur esprit d’innovation, leurs compétences et leur engagement dans la communauté. L’année dernière, le prix a été décerné à Véronique Bouchard et François Handfield, de la Ferme aux petits oignons de Mont-Tremblant, une entreprise certifiée biologique qui produit plus d’une quarantaine de variétés de légumes, ainsi que des fleurs et des fines herbes, au champ et en serre. Elle est également reconnue pour avoir mis au point une technique novatrice de culture de champignons biologiques au champ. « Nos récipiendaires ont choisi de s’investir dans un secteur en plein développement, celui du biologique. Leur passion, leur détermination et leur persévérance en font des modèles de réussite qui inspireront assurément d’autres jeunes à suivre cette voie. Je les félicite chaleureusement », avait alors déclaré le ministre.
Les jeunes intéressés à courir leur chance cette année ont jusqu’au 20 juin 2016 pour soumettre leur candidature. Ce prix sera remis l’automne prochain à l’occasion de la cérémonie couronnant le concours de l’Ordre national du mérite agricole de 2016. Soulignons qu’une bourse de 1000 $ accompagnera le prix. Au besoin, les conseillers régionaux du MAPAQ peuvent accompagner les jeunes entrepreneurs qui désirent poser leur candidature. Ils sont également en mesure d’appuyer les jeunes qui cherchent à s’établir en agriculture. Pour se renseigner ou remplir le formulaire de mise en candidature, consulter le site du ministère au www.mapaq.gouv. qc.ca/prixreleve.
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