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Pigeon-Hill – le vignoble

Article paru dans la revue suisse Le Vignolant, en juin 2013

Photo : Trisha Shufelt

Perché sur la colline-aux-pigeons, le vignoble sent le neuf. Le bâtiment est tout en bois, robuste et solide, et rappelle vaguement l’accueil chaleureux et convivial des chalets des années 1950. Et pour vous serrer la pince à votre arrivée, Manon est là, généreuse et avenante. Le vignoble qu’elle a construit avec la complicité de Kevin, son mari, vous tend les bras et vous souhaite la bienvenue avant même que vous n’y ayez mis les pieds.

Manon nous raconte en long et en large comment ils ont eu l’idée du projet, les premiers moments, les premières vignes plantées en 2008 et les premières vendanges trois ans plus tard. Ils ont commencé avec 2500 pieds de vigne, nombre qui est passé à plus de 3300. On parle des cépages, dont le Marquette (le petit fils du Pinot Noir), le Frontenac gris, le Perle Noire et le cabernet franc qui entre généralement dans la composition des fameux Bordeaux. Tout est certifié biologique, affirme Manon fièrement.

Photo : Trisha Shufelt

Ces sarmenteuses sont plantées en hautins, c’est-à-dire qu’on a choisi à Pigeon Hill de faire grimper les vignes et de les laisser croître à la verticale. De cette manière, le soleil et l’air peuvent dialoguer plus facilement avec les grappes. Lors des vendanges, le travail est beaucoup plus simple et moins éreintant car les grappes sont à portée de main. Ingénieux ! Au printemps, alors que les premiers bourgeons apparaissent, on s’adonne à l’ébourgeonnage. C’est une pratique qui consiste à enlever à la main les bourgeons surnuméraires, ce qui aère la souche. Comme la culture se fait sans pesticides,  la vigne et ses fruits subissent les assauts des ravageurs, ce qui contribue à l’endurcissement de la plante. De plus, les propriétaires ont choisi de ne pas désherber autour de la plante pour qu’elle concurrence les mauvaises herbes et que les facteurs aggravants s’additionnent et la rendent plus sensible, plus généreuse et plus productrice de raisins sains et juteux.

« Tout ça est bien beau mais le vin, il à l’air de quoi ? C’est buvable ? », me demande le voisin, incrédule. On a le choix entre un rosé et deux rouges. Cette sélection s’est effectuée tout naturellement : Manon et Kevin n’étant pas de grands consommateurs de vins blancs, ils n’on pas voulu produire quelque chose qui ne les intéressait pas véritablement. Simplement !

Photo : Trisha Shufelt

Le rosé est acidulé, sec et prenant. Son nez est étonnamment bonbon, sucré. Mais tous seront d’accord pour dire que ce rosé est piquant, astringent et même acidulé.  Il est jeune mais qui ne le serait pas à cet âge ? Par contre, il nous en promet, ça tout le monde est également d’accord. Sa transparence et son rouge pâle, tirant sur l’orange brouillé ou le pêche, sont remarquables. Il fera le bonheur des amateurs de rosé sec et rafraichissant. Une remarque : si on ferme les yeux, on jurerait un blanc. Mais ouvrez les, ça vaux la peine de le savourer avec toute sa conscience.

On dit que le vin se déguste d’abord par les yeux. Avec le vin du nom de Pigeon Hill, on discerne une robe somptueuse d’un rouge cerise, aux inclinaisons de rubis indiquant qu’il est en pleine évolution et qu’il nous réserve de bonnes choses assurément. Au nez, il est teinté de l’arôme de douce fumée, et au palais, il est fruité. On y retrouve une touche de réglisse noire, de mûre subtilement perceptible, une touche de cannelle et un soupçon de vanille. Les fûts de chêne français qui entrent dans l’élaboration de ce vin, comme des autres, jouent un rôle très important dans l’élaboration des saveurs complexes de ce jeune rouge qui promet. Ils ont permis que le Pigeon Hill ait une robe imposante et grasse.

Quand on goûte au Maquette, c’est la sensation de fumée douce qui s’impose. Son arôme acidulé de framboises fermes et pas tout à fait mûres plait à certains palais. C’est un mi-corsé qui gagne à être gardé afin que son corps prenne de la maturité et de l’ampleur. Assurément, il y arrivera car il nous en offre déjà un échantillon distinct.

Tout compte fait, nos deux autodidactes passionnés ont élaboré trois vins qui ont déjà du panache et qui nous en promettent. Et les prix sont très raisonnables. Il faudra y revenir encore et encore pour les raisons suivantes : le vin évoluera très bien avec le temps, il n’y a aucun doute. On ne pourra se procurer ces vins qu’à quelques endroits bien choisis, et puis Manon est tellement gentille qu’on ne saurait s’en passer.

Remarque : les commentaires recueillis sur les vins du vignoble Pigeon Hill proviennent d’un panel de  cinq personnes y compris le voisin, désormais beaucoup moins sceptique.

Vignoble Pigeon Hill
395, Chemin des Érables Saint-Armand,
450 263-6357 / 450 830-5914  rousseaushufelt@hotmail.com
Vue aérienne du vignoble : www.vimeo.com/49529082

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