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- Chaîne d'artistes -

Maryse Messier, la Mary Poppins de Brome-Missisquoi

Esther Miquelon

Rencontrer une artisane récupératrice est assurément un événement plein de retailles, de boîtes secrètes et de projets reliés entre eux. Née sur une ferme dans le village de Saint-Armand, Maryse Messier a fait ses études en production théâtrale au cégep de Saint-Hyacinthe. S’associant à des expériences de travail des plus singulières, elle s’est engagée, dès sa sortie de l’école avec une troupe hors du commun, le Théâtre du peuple, à Bussang en France. Cette insertion a certainement été déterminante dans sa démarche artistique, mettant en avant-plan l’action culturelle au service de l’échange social. À la suite de cette expérience, la compagnie Cavalia a rapidement fait bon usage des talents de cette créatrice. Engagée comme couturière, elle a travaillé dans un premier temps avec l’équipe des décors et, par la suite, avec celle qui s’occupait des chapiteaux.

Maryse a usé ses bottines sur les routes de l’Europe, se promenant de Madrid à Lisbonne en passant par Knokke. Entourée d’une équipe dynamique, jeune et empreinte du désir d’apprendre, elle a travaillé deux ans et demi sur des infrastructures imposantes, découvrant la machinerie de travail de tournée. De retour à Montréal, elle ouvre un atelier consacré aux décors et aux costumes. Travailleuse autonome vivant dans sa camionnette, elle déniche des contrats, entre autres, pour le théâtre d’été de Saint-Jérôme, pour l’Espace 4001 et pour les Jeunesses Musicales. Alors qu’elle approfondissait ses connaissances en ébénisterie et en menuiserie, elle sent naître en elle un nouvel attrait, celui de retourner vivre dans sa région natale. En juillet 2011, elle s’installe donc à Frelighsburg et entre- prend de nouveaux projets. La rencontre avec les gens de la région l’inspire et lui permet de mener un mode de vie artistique rural mariant l’art récupéré et l’autosuffisance grâce aux produits de la terre. Elle crée sa compagnie La Main dans le sac, qui se consacre à la création d’accessoires de mode et de décor faits de matières recyclées. Parallèlement, elle se donne les moyens de se créer un mode de vie à la hauteur de ses espérances et, installée en retrait de Frelighsburg, fait l’élevage de lapins et habille son jardin d’une multitude de légumes. Cette association d’art créatif et de permaculture lui semble être la voie à suivre. Rapidement, elle forme des liens d’amitié avec d’autres artistes et s’inspire de ce qui l’entoure. Travaillant chez elle, son espace de vie devient son espace de travail. La permaculture et la Terre nourricière sont pour elle une source intarissable de matière créatrice. En 2013, elle participe à la 18e édition de la Tournée des 20.

 

 À la suite de cet événement, elle se met à la recherche d’un endroit libre ayant pignon sur rue, qui lui permettrait d’aller à la rencontre des gens de passage et des gens de la région en ouvrant une porte à d’autres artisans. Jolaine Beauregard, qui travaille avec Maryse depuis peu dans sa compagnie La main dans le sac, déniche un local tout indiqué, à Dunham au relais de La Diligence. Il devient rapidement l’excuse pour mettre sur pied une coopérative de solidarité à but non lucratif, offrant un espace de création aux gens de la région. En novembre 2013, La Factrie prend vie ! Myriam Bernier, Jolaine Beauregard et Maryse Messier, trois femmes aux talents multiples dans l’art du textile, se retrouvent pionnières de la vie culturelle de Dunham. En entrant à La Factrie, on sent tout de suite l’ambiance festive de travail qui y règne ; la création y est à l’honneur. Aujourd’hui, La Factrie regroupe deux compagnies : La Main dans le sac, de Maryse Messier et Mimi Laine d’Acier, l’entreprise de Myriam Bernier.

Les trois artisanes souhaitent que ce lieu devienne un rendez-vous pour les gens du coin qui ont besoin d’un espace de création, de partage et d’apprentissage. L’objectif de La Factrie consiste à aider les gens à se donner les moyens de faire les choses par eux-mêmes, tant au niveau de la récupération du textile que d’un mode de vie sain. Animés par ces trois complices pétillantes, ateliers, événements et spectacles font partie de la programmation. Pour l’année en cours, La Factrie veut proposer une résidence à cinq artisanes récupératrices, histoire de leur permettre d’utiliser La Factrie comme lieu de création et de partage d’idées.

Maryse Messier dans son atelier de la Factrie à Dunham
Maryse Messier dans son atelier de la Factrie à Dunham

À travers ces projets, Maryse poursuit son chemin. Elle projette d’engager des gens passionnés, lui permettant de faire grandir sa compagnie La Main dans le sac. Elle souhaite ardemment offrir des ateliers à des adolescents ayant des intérêts pour ce mode de vie créatif. Elle rêve que l’année 2015 soit porteuse de projets inspirés par l’écodesign, par la création de spectacles présentés à La Factrie et par l’intégration de la permaculture dans l’ensemble de sa vie créatrice d’artisane récupératrice.

Engagée, mystérieuse et étonnante, la Mary Poppins de Brome-Missisquoi mérite d’être connue. Rendez-vous à La Factrie pour découvrir l’auteure de ce remue-ménage créatif.

 lafactrie@hotmail.com, 3809 Principale, Dunham

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