À l’époque où elle était seule propriétaire du resto au quai de Philipsburg, Isabelle Charlebois nous avait habitués à en profiter, même durant l’hiver. C’était un tour de force remarquable, surtout après avoir vu les propriétaires précédents de ce commerce s’y casser successivement les dents. Depuis deux ans, Isabelle est une actionnaire minoritaire dans l’entreprise qui possède maintenant l’établissement. L’hiver dernier, elle avait réussi à convaincre le conseil d’administration de garder le bistro ouvert malgré l’importante baisse saisonnière de la clientèle mais, cette année, les administrateurs ont dû prendre la décision de fermer durant l’hiver, le resto n’étant rentable qu’à la belle saison. Il est rare que des gestionnaires fassent sciemment le choix de perdre sur la valeur de leur investissement.
Parmi les habitués du 8e Ciel, plusieurs se demandent si cette hibernation est une pause ou si leur bistro risque de fermer pour de bon. Nous avons demandé à Isabelle ce qu’il en était et elle s’est empressée de nous rassurer : elle est persuadée que les actionnaires, qui gèrent également le centre de villégiature Venise-sur-le-Lac à Venise-en-Québec, rouvriront Le 8e Ciel l’été prochain, puisqu’il générera alors des profits. Elle pense que s’il était possible de mousser un peu la clientèle durant l’hiver, l’établissement pourrait fonctionner à l’année. C’est une question de développement économique, en quelque sorte : plus d’activités, plus de citoyens, plus de taxes pour les services, plus de clients pour les commerces, une communauté plus intéressante…
Ce qui nous mène à penser qu’un petit travail de remue méninges réunissant les élus locaux, les gens d’affaires du coin et les citoyens intéressés pourrait être organisé en vue d’élaborer une politique globale de développement, comme on le fait actuellement pour la politique culturelle de Saint-Armand. Le maire Pelletier écrivait d’ailleurs récemment, dans La Voie municipale (le bulletin d’information de la mairie de Saint-Armand), que le développement économique se trouvait en tête dans ses priorités. Ce en quoi il a bien raison, puisque c’est la clé du développement d’une communauté.