Des modifications envisagées par l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) pourraient compromettre la production des vins de glace, dont celui du vignoble l’Orpailleur de Dunham.
À la veille de la révision par l’ACIA de l’appellation des vins de glace, trois députés du NPD ont convoqué récemment à ce vignoble une conférence de presse visant à sensibiliser la population sur la question. Chose étonnante, le Québec n’a aucune définition qui lui est propre…
Quant à l’Organisation internationale de la vigne et du vin (OIVV), elle s’en tient à la définition suivante : « Les raisins utilisés dans les productions de vin de glace doivent être gelés lors de la vendange et pressés dans cet état. » Et provenir de la région.
En Colombie-Britannique et en Ontario, on définit le vin de glace comme un vin qui « doit être produit exclusivement à partir de raisins ayant gelé naturellement sur la vigne et qui sont pressés en processus continu alors que la température ambiante est de -8 ºC (17,6 ºF) ou moins ».
L’ACIA devant uniformiser une norme nationale pour les produits étiquetés « vin de glace », la révision pourrait compromettre les vins québécois dont la méthode de fabrication diffère de celle de ces deux provinces, qui exigent que le produit soit fait uniquement à partir de raisins gelés naturellement sur la vigne. En effet, les vignerons d’ici procèdent autrement à cause, disent-ils, du climat rigoureux qui les oblige à butter les pieds de vigne pour éviter que le gel ne les détruise. Les grappes de raisin sont donc déposées dans des filets suspendus au-dessus des vignes. Ce procédé qui nous est propre serait au cœur du litige entourant la nécessité d’adopter une définition commune à l’échelle canadienne.
En 2003, le Canada signait un accord avec la Communauté européenne. L’Article 25, qui porte sur le vin produit avec du raisin gelé sur pied, s’applique notamment au pays. En 2007, une définition semblable était entérinée dans l’Accord du Groupe mondial du commerce du vin sur les règles d’étiquetage.
Les députés Pierre Jacob, Laurin Liu et Jean Rousseau du NPD ont déposé un mémoire à l’ACIA dans lequel ils proposent une définition inclusive car, selon eux, les vins québécois répondraient aux normes internationales de qualité.
En 2011, l’Orpailleur exportait environ 3000 bouteilles de son vin de glace, lequel s’est mérité plusieurs médailles dont, cette même année, la médaille de bronze dans le cadre du Decanter World Wine de l’Angleterre, la médaille d’or aux Vinalies de Chine et la médaille d’or aux Vinalies internationales de Paris pour son vin de glace millésimé 2008.
La méthode de fabrication spécifique au Québec sera-t-elle reconnue par l’ACIA et par les instances internationales précitées ?
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