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- Des nouvelles de la Baie Missisquoi -

Inondations de 2011 : que faire pour éviter que le scénario se répète ?

Anthoni Barbe (OBVBM), avec la collaboration du Saint-Armand

Les structures immergées et les autres ouvrages qu’on pourrait retirer du lit de la rivière Richelieu afin d’abaisser le niveau de l’eau du lac Champlain. Source : CMI

Au printemps 2011, en conséquence de la fonte des neiges et de quelques fortes pluies, le lac Champlain débordait, de même que la rivière Richelieu dans laquelle il se déverse. Des deux côtés de la frontière qui sépare le Québec et les États-Unis, on a dénombré des dizaines de milliers de sinistrés. La Commission mixte internationale (CMI), qui est chargée de la gestion des eaux transfrontalières, a été mandatée pour déterminer les causes et les conséquences de ces inondations et proposer des solutions permettant de limiter les dégâts en cas de situations semblables dans le futur.

Ces inondations ont fait l’objet de plusieurs rapports et consultations publiques. Le 22 décembre, la CMI publiait d’ailleurs son dernier rapport sur le stockage des eaux dans le bassin versant* après avoir livré, en mai, les résultats de son étude sur les solutions potentielles de nature structurelle dans le but de contribuer à diminuer le niveau d’eau lors des crues**.

Le stockage des eaux de crues : plus complexe qu’il n’y paraît

Vestige de piège à anguilles. Source : CMI

Les milieux humides peuvent absorber de grandes quantités d’eau lors des crues. Selon les modélisations de la CMI, les 1684 km2 de milieux humides présents dans le bassin versant ont permis de faire baisser de 12 cm le niveau de l’eau du lac Champlain lors des inondations de 2011. Parmi les solutions possibles, il serait donc avantageux d’augmenter la superficie des milieux humides dans le bassin versant.

 Cependant, la CMI estime qu’il faudrait accroître la superficie existante des milieux humides de 647 km2 pour faire baisser le niveau de l’eau de 5 cm supplémentaires lors des prochaines crues. À titre de comparaison, la superficie de l’île de Montréal est de 472 km2. Pour atteindre l’objectif ciblé, il faudrait donc aménager une étendue considérable de milieux humides au Québec, de même que dans les états du Maine et du Vermont.

Une autre solution consisterait à rediriger temporairement les eaux de crues vers des terres agricoles. Cependant, il faut savoir que pour faire baisser de 4 cm le niveau du lac, il faudrait disposer de 2256 km2 de terres où stocker temporairement ces eaux. Une fois de plus, compte tenu des importantes superficies requises, cette solution est difficilement applicable.

Les solutions structurelles les plus prometteuses

Il semble plus prometteur d’envisager des solutions structurelles qui permettraient à la rivière Richelieu de retrouver le profil naturel que présentait son lit avant les multiples interventions humaines qui ont réduit sensiblement sa capacité à drainer efficacement le lac Champlain. En effet, d’anciennes digues submergées au fond de la rivière ont pour effet d’élever le niveau de l’eau du lac, notamment les vestiges d’un piège à anguilles à hauteur de Saint-Jean-sur-Richelieu. Son retrait, de même que celui d’autres digues, contribuerait à faire baisser le niveau du lac de quelque 10 cm.

Par ailleurs, une petite partie des eaux du Richelieu pourrait être redirigée vers le canal de Chambly. Cette solution, conjuguée au rétablissement du fond de son lit, permettrait de faire baisser de 15 cm le niveau maximal estimé du lac. Ces mesures contribueraient également à limiter la baisse du niveau de l’eau en période de sécheresse.

À temps pour les prochaines inondations ?

À la lumière des mesures proposées par le CMI, on constate que la préservation des milieux humides et la bonne gestion des aménagements du lit de la rivière Richelieu permettraient d’atténuer les effets d’inondations ayant l’ampleur de celles qu’on a connues en 2011. Cependant, les études de la CMI montrent également qu’il est possible, voire probable, que nous connaissions un jour des inondations encore plus importantes que celles de 2011. La question demeure : aurons-nous pris alors les moyens pour faire face à la situation ?

*   Consulter l’étude : https://journalstarmand.com/stockage-des-eaux-de-crue

** Consulter l’étude : https://journalstarmand.com/solutions-structurelles

 

 

 

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