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Le paysage social de Saint-Armand en mutation

Urbains et ruraux unis pour le meilleur et pour le pire
François Marcotte

Partout sur la planète, les villes continuent de grandir au point de devenir de plus en plus inhospitalières du fait de la pollution et du bruit qu’elles engendrent, et de leur forte densité. À contre-courant de la tendance des récentes années, certains décident de fuir dans les campagnes. Juste retour du balancier, les villages vidés de leur jeunesse se voient alors repeuplés par ces nouveaux arrivants qu’on appelle « néo-ruraux ». Ne faisant pas exception à ce nouvel état de fait, le paysage social de Saint-Armand se transforme peu à peu. Au milieu agricole d’alors vient se greffer une nouvelle population très diversifiée qui, en s’établissant dans la communauté, contribue à la développer et à la transformer, pour le meilleur ou pour le pire, selon le point de vue où l’on se place.

La municipalité ne tient pas de statistiques sur l’origine de ses nouveaux citoyens mais un petit sondage, qui ne se veut aucunement scientifique, fait à la ronde révèle que la plupart des néo-Armandois sont venus des villes, principalement de Montréal. Or, quelles sont les incidences de cet envahissement sur le tissu social ? Les néo-ruraux ont d’abord un impact positif sur la communauté du fait qu’ils contribuent à son essor démographique et qu’ils lui permettent de conserver des services comme l’école, le bureau de poste et la Caisse populaire, et de s’en payer d’autres qui lui sont désormais imposés par l’État, comme la police et le recyclage. Comme ils n’ont pas tous du talent pour les travaux manuels plus complexes, les néo-ruraux font souvent appel à des professionnels et contribuent ainsi à l’essor économique local. Les nouveaux arrivants participent dans bien des cas à la dynamisation de la vie communautaire en y apportant des idées et des compétences nouvelles. Des artistes et artisans viennent s’installer et créent des manifestations culturelles comme la Tournée des vingt et les soirées de théâtre et de cirque organisées par le vignoble de La Sablière, par exemple. Il ne fait pas de doute que les néo-ruraux, qui sont souvent très scolarisés, enrichissent leur milieu de leurs contacts et réseaux culturels et professionnels.

Outre le fait de bousculer les traditions établies par leurs valeurs parfois divergentes, les néo-ruraux, qui n’hésitent souvent pas à acheter une propriété au double de sa valeur, contribuent à provoquer une flambée du marché immobilier, d’où la difficulté pour les jeunes de s’établir dans les limites de la municipalité. Il peut donc s’ensuivre des tensions par rapport à l’occupation du territoire, ce qui risque de rendre la cohabitation plus difficile.

Comment donc favoriser le métissage de la population et concilier les besoins des uns et des autres ? Il n’y a pas de réponse toute faite, mais il y a lieu de mettre sur pied des projets susceptibles de rassembler les gens, de créer des réseaux entre ruraux et néo-ruraux. Dans cette optique, les élus municipaux ont un rôle à jouer. Un comité regroupant des citoyens de toutes provenances pourrait, par exemple, être formé pour accueillir les nouveaux arrivants et favoriser les échanges, et une trousse de bienvenue comprenant des renseignements essentiels (historique de la municipalité, services publics, commerces, associations, etc.) pourrait leur être remise pour faciliter leur intégration à la communauté.

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