Guy Paquin et madame Heather Darch
Photos : Jacques Monté
Le 24 mars 2019, Guy Paquin1, citoyen de Saint-Armand depuis maintenant 17 ans, accueillait son auditoire pour lui faire découvrir des moments forts de l’histoire de la municipalité et de la région. Empruntant la forme radiophonique pour animer son Matin mémoire, il donne la parole à ses invités : Lise Bourdages, membre de la Société d’histoire de Saint-Armand, Heather Darch, conservatrice au Musée Missisquoi, Rolande Laduke, archiviste au Musée Missisquoi et Philippe Fournier, auteur de six ouvrages sur l’histoire de la région2.
Matin mémoire : de découvertes en surprises
Dans le contexte dynamique de l’interview, tour à tour, ces cinq passionnés d’histoire nous font découvrir le fruit de leurs recherches : des moments recueillis ici et là sur presque 235 ans, à partir de 1763… disons, autour des années 1760.
On ne peut résumer ici tout ce qui s’est dit à cette tribune, mais des faits intéressants, parfois croustillants, il y en avait en abondance. Ainsi vont les histoires :
- Malheur à Thomas Dunn qui, après avoir acheté la Seigneurie de Saint-Armand a vu sa propriété amputée de 70 % de sa superficie lors de la reconfiguration de la frontière Canada-Etats-Unis.
- Avant même que ne soient fondées l’église et l’école, des commerces se sont installés. En 1786, le Phillipsburg Store s’installe près du quai. Deux autres magasins ont suivi pour fournir les effets nécessaires à la vie de la communauté.
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Dans ces magasins, on pouvait se procurer du blé, du maïs, des aiguilles, des hameçons… et du rhum… au verre, au litre, au gallon, au baril… beaucoup de rhum ! C’est ce qu’indiquent les livres de comptes qui nous instruisent aussi sur les classes sociales. Ainsi, on y vendait des chapeaux élégants, en provenance de Montréal, mais aussi de simples bonnets pour dames.
- On pouvait y payer de diverses manières : en livres sterling, en pence, en dollars américains ou espagnols, en monnaie d’Halifax, en couronnes françaises… ou bien en journée, semaine et mois de travail… ou encore en récolte, potasse, cuir, transport, ouvrage domestique. La liste est longue et instructive quant aux moyens financiers de ceux qui achetaient.
- Les registres comptables nous apprennent aussi l’existence d’une communauté noire. Ainsi, Morris. the blackman et Flavia, the blackwoman figurant dans la liste de ceux qui achetaient et payaient avec leur travail. Aucun nom de famille ! Heureusement, les temps ont changé.
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Et le fameux Philip Ruiter, commerçant, prêteur, aubergiste et tavernier, devenu juge de paix. En 1809, il a condamné un certain William Babcock pour vagabondage alors que celui-ci était un faussaire notoire. Lorsque ce dernier a été arrêté, il a tout avoué et a demandé à récupérer les plaques servant à fabriquer ses contrefaçons. Rien de moins !
- Connaissez-vous la Cognac Street de Dunham, un haut lieu de la contrefaçon de billets dans les années 1880 ? Plusieurs faussaires y étaient installés pour fabriquer leur monnaie. C’est aujourd’hui le Chemin Hudon.
- Un train dans le coin ? Eh oui ! À compter de 1863, le Central Vermont Railway, transportant des personnes, de la marchandise et le marbre des carrières, a d’abord relié le Vermont à Saint-Armand puis a poursuivi sa route jusqu’à Saint-Alexandre.
- Et William Logan qui, cherchant du charbon dans notre région, a trouvé du marbre noir. D’ailleurs, le Parlement du Canada, la Cour suprême à Ottawa et plusieurs autres édifices célèbres contiennent du marbre local.
- Et ainsi de suite.
Le patrimoine de nos familles : le temps de belles rencontres
En après-midi, c’est au tour des gens de Saint-Armand de présenter leurs trésors, conservés précieusement au cours des décennies. De nombreux documents, des photos et des objets créent de l’animation entre les visiteurs de l’exposition qui se racontent des anecdotes, se remémorent des souvenirs, retracent des ancêtres.
Monsieur Sandy Montgomery nous a fièrement présenté ses trésors de famille, dont cette photo sur laquelle figure son arrière-grand-père, le révérend Hugh Montgomery un bien beau dimanche
Merci à Guy Paquin et à toute son équipe ainsi qu’à toutes les personnes invitées et au carrefour culturel de Saint-Armand qui a offert le déjeuner.
1 M. Paquin est l’auteur du Circuit du patrimoine bâti de Saint-Armand : 22 points d’intérêt sur un parcours de 30,31 km. http://baladodecouverte.com/circuits/468/circuit-du-patrimoine-bati-de-saint-armand
2 Le dernier livre de M. Fournier, paru en 2018, est intitulé Les Carrières de calcaire de Bedford et de Saint-Armand.https://journalstarmand.com/philippe-fournier-signe-un-autre-livre/
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