C’est en tant que simple lecteur du Saint-Armand que j’aimerais réagir à l’article de Madame Nathalie Chalifoux, intitulé « Les étranges… et nous », paru dans le dernier numéro.
Tout d’abord, je veux la féliciter et la remercier de prendre la responsabilité d’une nouvelle chronique allant dans le sens de la mission que s’est donnée le journal de refléter l’identité armandoise, qui nous fera découvrir d’autres citoyens de notre coin de pays vus, cette fois, par la lunette d’une native pure laine, nous faisant ainsi connaitre d’autres facettes de notre communauté.
Dans son article, Madame Chalifoux mentionne que le journal a mis l’accent sur les artistes (Chaine d’artistes), sur les enfants et surtout sur les personnes d’un certain âge. Pour ces dernières, en tant qu’ancien rédacteur en chef, je pourrais dire que nous avions volontairement choisi, par respect et en priorité, de faire le portrait de certains aînés car, dès que l’un d’eux disparait, c’est un pan de l’histoire du village qui s’en va. Pour la tranche d’âge intermédiaire, que Madame Chalifoux trouve ignorée ou négligée, un rapide recensement dans les archives du journal donne quand même, depuis sa création en septembre 2003, une soixantaine d’articles portant sur des personnes entrant dans cette catégorie, sans compter une quinzaine sur des jeunes adultes ayant provisoirement quitté Saint-Armand (chronique Exodus). Je crois que, pour les responsables de la publication, il a toujours été entendu que les membres actifs de la communauté avaient leur place dans le journal. Nous devons nous rendre à l’évidence que, malgré les nombreux appels, peu ont malheureusement répondu à l’invitation d’y contribuer.
Souvenons-nous que Le Saint-Armand a été créé par des gens d’ici (natifs ou non), et qu’il continue de vivre grâce à des gens d’ici. Chacun est libre de l’aimer, de le détester ou de le craindre. Comme le dit Madame Chalifoux : « Je trouve ça génial que notre village ait un journal à nous, c’est pas rien ça ! ». C’est vrai que ce n’est pas rien, encore faut-il prendre le risque d’y partager nos histoires et nos enjeux sans crainte d’être critiqué, raillé ou rejeté et, peut-être, de devenir à son tour un peu « étrange ».
Quand sortirons-nous du mythe du « eux-autres » et « nous-autres » pour entrer dans une ère du « nous-tous » ?
* Ancien rédacteur en chef et membre fondateur du journal Le Saint-Armand, Jean-Pierre Fourez est encore un collaborateur assidu du Saint-Armand, notamment à titre de caricaturiste.
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