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L’autoroute 35 sera-t-elle prolongée jusqu’à Saint-Armand ?

Pierre Lefrançois

Plus de deux ans après le dépôt du rapport du Bureau des audiences publiques en Environnement (BAPE) concernant le projet de prolongement de l’autoroute 35 jusqu’à la frontière américaine, aux portes de notre municipalité, les signaux demeurent contradictoires quant à savoir si ce projet se concrétisera un jour.

Rappelons que le BAPE concluait en 2006 à l’ inutilité du projet, soulignant qu’il risquait de causer des dommages environnementaux importants à la faune, à la flore et aux milieux aquatiques et humides de la région, de nuire aux agriculteurs riverains et que l’investissement requis n’était pas justifiable, sur les plans économique et social.

En 2007, le gouvernement du Québec autorisait tout de même, par décret, le ministère des Transports (MTQ) à aller de l’avant en soumettant le projet à l’Agence canadienne d’évaluation environnementale, l’étape suivante à franchir avant de pouvoir lancer le chantier. Les ingénieurs du MTQ ont donc concocté une nouvelle version du projet qu’il est convenu d’appeler l’« Option 5 bonifiée », qui comprend quelques mesures d’atténuation. Par exemple, le garage Lebeuf et les autres entreprises menacées par le projet initial seraient épargnées dans la nouvelle version, de même que le boisé qui fait actuellement tampon entre la 133 et les carrières. Notons qu’en cela, le MTQ a tenu compte des objections formulées par la municipalité de Saint-Armand dans un mémoire que le maire Réal Pelletier déposait au BAPE en 2006. De plus, répondant à une demande des agriculteurs, le ministère a accepté de resserrer les chaussées dans le secteur de Saint-Armand (le terre-plein central sera plus étroit) afin de réduire l’empiètement sur les terres agricoles.

Au moment d’écrire ces lignes, l’étude du dossier n’était pas complétée à l’Agence canadienne d’évaluation environnemen­tale. Dans un commentaire adressé à l’Agence fédérale, la coalition de citoyens « Mieux que la 35 », qui s’oppose à ce projet depuis 2005, rappelle que les commissaires du BAPE écrivaient dans leur rapport « les débits escomptés n’apparaissent pas suffisants pour assurer la rentabilité de l’investissement collectif » et que le BAPE concluait qu’aucun des objectifs du MTQ ne semblait justifier la construction de cette autoroute. Les membres de la coalition font remarquer à l’Agence que l’« Option 5 bonifiée » ne porte pas sur les solutions de rechange principales que le BAPE a mises de l’avant, mais « présente plutôt comme acceptable un projet inutile ».

Le MTQ ira-t-il de l’avant à l’automne 2009, comme il le prévoit si l’agence fédérale lui donne le feu vert ? Peut-être. Mais peut-être pas. D’abord, on s’apprête à refaire, dès cet automne, le pavage de la 133 entre Saint-Armand et la frontière. Le ministère entreprendrait-il de tels travaux un an avant de tout refaire ? Peut-être après tout.

Quant aux candidats des divers partis présentement en campagne électorale fédérale, aucun ne semble s’intéresser au dossier. On parle par contre beaucoup, dans cette campagne, d’amélioration du transport ferroviaire qui viserait notamment à alléger le volume des transports routiers sur la 133. Ce qui contribuerait plutôt à rendre encore moins utile (ou plus inutile) l’autoroute projetée. Ce serait peut-être d’ailleurs davantage dans le ton des préoccupations environnementales actuelles.

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