Par une belle journée printanière de mai dernier, le journal Le Saint-Armand était convié à une conférence de presse pour annoncer l’ouverture du Centre de pédiatrie sociale en communauté Main dans la Main. Cette rencontre a été comme une bouffée d’air frais dans le contexte plutôt morose où le système de santé carbure aux coupures et aux remises en question. Il était rafraichissant de rencontrer des personnes inspirantes et dynamiques qui n’hésitent pas à s’investir dans notre communauté. Leur projet est emballant et peut se résumer en une phrase : « permettre à chaque enfant de réaliser pleinement son potentiel ».
La pédiatrie sociale en communauté existe au Québec depuis 1997. À cette époque, le Dr Julien fonde le premier centre à Montréal, dans le quartier Hochelaga- Maisonneuve. Depuis, le mouvement n’a cessé de prendre de l’ampleur. À ce jour, il y a 16 centres établis ou en processus de l’être à travers le Québec. La directrice générale, Me Ysabelle Proulx, nous explique que l’idée du Centre de pédiatrie sociale en communauté Main dans la Main a vu le jour en juin 2012, que les services cliniques ont débuté leurs activités en février dernier et qu’il compte déjà 25 enfants. Le centre est situé à Cowansville dans la magnifique maison historique Nesbitt, sur la rue Sud. Il a été officiellement inauguré en présence du Dr Julien le 16 juin 2013 à l’occasion d’une grande fête avec un kiosque à limonade servant d’activité de financement.
La pédiatrie sociale mise sur une approche interdisciplinaire : médecin, travailleur social, avocat- médiateur et milieu communautaire. En somme, le centre vise à offrir aux familles particulièrement vulnérables un milieu de vie qui permettra d’identifier les stress toxiques qui nuisent au développement des enfants et à y remédier. À titre d’exemple, sont à risque les enfants qui vivent dans des logements où tout manque, qui ne mangent pas avant d’aller à l’école ou dont les parents ou ceux qui prennent soin d’eux souffrent de maladie mentale, de dépendances ou de violence.
Il s’agit d’une approche complète et résolument pragmatique de la santé de l’enfant. Dans un beau local bien aménagé, les enfants, les parents et les intervenants évaluent leurs forces et leurs faiblesses autour d’une table, mettent l’accent sur les forces de chaque enfant et tentent de les développer à leur maximum. Le centre mise sur l’apprivoisement et tente ainsi de créer une ambiance informelle et conviviale.
Comme le souligne la docteure Anne Rouleau, directrice clinique, « à partir des forces de l’enfant on peut créer toutes les forces et ainsi former des citoyens responsables ». La structure se veut la plus flexible possible ; il n’incombe pas aux enfants de s’adapter mais plutôt l’inverse. En ce domaine, comme en bien d’autres, il n’y a pas de prêt-à-porter, il faut adapter l’intervention aux besoins de chaque enfant.
Précisons que le centre ne vise pas à faire concurrence aux organismes déjà existants (CLSC – CSSS – DPJ, etc.). Il s’inscrit davantage dans une approche complémentaire et de partenariat.
Il vise à desservir une clientèle très vulnérable qui échappe parfois au système officiel. Celleci est composée d’enfants de 0 à 14 ans qui habitent dans la région de Brome-Missisquoi. De plus, le centre mettra sur pied une clinique ambulante et oui, dans un V.R. qui s’appellera probablement Garde le C.A.P. (C.A.P. pour Confiance, Amour et Partage). Cette clinique ambulante desservira les familles qui ne peuvent se rendre à Cowansville.
Éventuellement, le centre veut mettre en place des activités de musique, d’art thérapeutique, de zoothérapie et bien d’autres. En somme, ce ne sont pas les projets qui manquent ni l’enthousiasme des professionnels, bénévoles et membres du CA qui y oeuvrent.
À noter que sa survie dépend entièrement de prêts de service de personnel, de levées de fonds et de dons. Il ne pourra exister ni se développer sans le soutien de la communauté, dont celui de la grande Armandie. Les gens qui voudraient donner un coup de main ou contribuer financièrement peuvent communiquer avec madame Kathy Turcotte au 450- 260-1414. Pour sa part, le journal le Saint-Armand appuie le projet et s’engage à informer régulièrement ses lecteurs sur ses activités et son développement.
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