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- Chronique littéraire d'Armandie -

L’AVENTURE LITTÉRAIRE : UNE « PUBLIBRAIRIE » DANS LES CANTONS-DE-L’EST

Christian Guay-Poliquin

En juin dernier, lors des Festifolies, nous avons eu la chance d’accueillir à Phillipsburg la librairie mobile Le Buvard. Cette bibliothèque idéale, sans compromis et sur quatre roues, a d’ailleurs connu un franc succès à travers le Québec durant l’été 2015. Ainsi, les deux complices à la base de ce projet, Michel Vézina et Maxime Nadeau, remportent leur pari en démontrant l’existence d’un intérêt de la part des Québécois pour une littérature diversifiée et originale.

De plus, Les productions du bout du rang étendent maintenant leurs activités en ayant pignon sur rue dans le magnifique village de Gould dans les Cantons-de-l’Est, connu entre autres pour sa fête annuelle La nuit du pont couvert. Donc, si vous passez par là, vous trouverez désormais, au coin des routes 108 et 257, la publibrairie Le Salon.

Mais qu’est-ce qu’une publibrairie ? C’est un comptoir, un débit de boisson et des murs tapissés de livres. Et, dans ce cas, c’est surtout deux libraires passionnés, connaisseurs et à l’affût des nouveautés littéraires bien de chez nous. En somme, la publibrairie Le Salon, c’est surtout un endroit où l’on peut socialiser autour d’un verre tout en dénichant nos prochaines lectures. Les soirées de « hockey poétique », où un auteur est invité à lire quelques-uns de ses textes durant les entractes, ont d’ailleurs fait la renommée de l’endroit.

Mais, si le concept fonctionne aussi bien, pourquoi alors ne pas avoir choisi de l’ancrer en ville ? À cette question, Michel Vézina et Maxime Nadeau répondent à l’unisson. Le fait de s’installer en région leur donne une plus grande liberté d’action et, donc, une plus grande visibilité. Ils estiment ainsi, quelques mois à peine après leur ouverture, avoir une meilleure réponse de la population que celle qu’ils auraient eue en ville, car la publibrairie de Gould n’est justement pas un commerce parmi tant d’autres. Mais aussi, rappellent-ils, il ne s’agit pas de vendre les best-sellers que l’on retrouve jusque dans certains marchés d’alimentation, mais bien de stimuler et de favoriser l’accès à une littérature nouvelle et riche, une littérature qui préfère le risque à tout ce qui est convenu. « On est loin des étiquettes, des coups de cœurs et des palmarès, affirme Maxime Nadeau, nous, on s’intéresse simplement aux bons livres… »

Implanter un projet où tout est à faire n’est pas une mince tâche. Pourtant nos deux libraires y trouvent leur compte. Car conseiller un livre, c’est initier et nourrir un contact particulier avec les gens. Si peu de lecteurs ont eu accès, au cours de leur vie, à un service de libraire de qualité, c’est peut-être parce qu’un libraire n’est pas simplement un individu qui indique l’emplacement des livres, mais bien une personne qui sait faire des sug gestions pertinentes en fonction de la relation qu’il a établie avec son client. Le temps de lecture est un moment sacré dans la vie des gens, affirme Maxime Nadeau, d’où le fait que c’est un plaisir qu’il faut prendre au sérieux ! Autrement dit, les libraires sont des éclaireurs qui ne sous-estiment pas la curiosité et la soif de découvrir de leurs lecteurs. C’est pourquoi, les libraires du Buvard et de la publibrairie Le Salon soulignent l’importance que le Québec dispose d’un solide réseau de libraires indépendantes.

Enfin, être libraire à l’extérieur des grands centres urbains de la province est un projet de vie à la fois passionnant et difficile. Car si le milieu du livre bat un peu de l’aile dans notre province, la publibrairie Le Salon et la libraire mobile Le Buvard témoignent pour leur part de la place que peuvent prendre les entreprises culturelles en région.

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