Le 4 mars, plus d’une centaine de personnes se réunissaient au centre Georges-Perron pour célébrer le centième anniversaire de Rita Messier. Claude Dubois, maire de Bedford, et Mona Beaulac, conseillère municipale, lui ont remis un certificat d’honneur et une gerbe de fleurs. Sa grande famille, de nombreux amis ainsi que des membres des organismes au sein desquels elle a oeuvré se sont déplacés pour lui rendre hommage.
Rita Messier est né le 6 mars 1923 à Pigeon Hill, où son père Joseph exploitait une ferme. Elle est la troisième d’une famille de quatre enfants. En 1926, son père ayant été nommé agent de la paix de la région, la famille déménage sur le chemin Luke dans le village de Saint-Armand.
Elle fera ses études élémentaires à l’école de Saint-Armand. À l’adolescence, elle sera engagée comme aide familiale chez les Chabot et les Ménard. Puis, en 1941, elle sera employée par l’usine Torrington de Bedford – aujourd’hui les Bedford Lofts – où elle fabrique un modèle d’aiguille qui sert à la production de bas de nylon, travail pour lequel elle reçoit 15 sous de l’heure.
À cette époque, les activités sociales ayant lieu dans les maisons privées, les adultes se rencontrent pour des parties de cartes tandis que les jeunes dansent des « sets carrés ». C’est ainsi que, en janvier 1943, Rita fait la connaissance de Roland Coupal, le frère de ses amies Yolande et Liliane, qu’elle épousera le 2 septembre 1946. Roland restera son complice tout au long des 76 années qu’ils passeront ensemble.
Installés à Bedford, les jeunes époux s’engagent à la Torrington, Rita en tant qu’inspectrice des produits manufacturés de la « shop » d’aiguilles à tricoter et de machines à coudre. Par la suite, elle poursuivra cette activité durant trois ans, cette fois à la maison.
Dès son installation à Bedford, le désir de prendre soin des autres se fait sentir chez la jeune femme qui, pendant 25 ans, hébergera des pensionnaires. Elle offrira également le repas du midi aux travailleurs, lesquels se disent chanceux de profiter de sa bonne table.
En 1957, Roland quitte la Torrington pour se lancer dans la distribution de pain pour la boulangerie Racine de Granby. Il dessert ainsi toute la grande région de Bedford, d’Henryville à Frelighsburg en passant par Notre-Dame, Saint-Ignace, Saint-Armand, Stanbridge-Station, Stanbridge-East, Pike-River, Philipsburg. Rita l’assiste dans la comptabilité et la gestion de l’entreprise, en plus de livrer le pain aux magasins où son époux ne peut se rendre.
S’ils n’ont pas eu d’enfants, Roland et Rita ont tout de même 61 nièces et neveux, dont plusieurs ont été bercés par leur tante dans leur tendre enfance. Peu importe l’heure du jour ou le temps de l’année, celle-ci n’a d’ailleurs eu de cesse d’assister ses belles-sœurs dans leurs tâches familiales.
Elle s’impliquera également dans la communauté, devenant membre des Filles d’Isabelle en 1948 et du Club de l’Âge d’Or en 1971. Elle fera aussi partie du conseil d’administration de la FADOQ pendant plusieurs années. En 1986, cette ancienne sacristine des Dames de Saint-Anne s’investira dans la paroisse Saint-Damien, où elle sera responsable d’organiser les cérémonies liturgiques. En outre, au fil des ans, elle accueillera avec Rolland les nouveaux prêtres de la paroisse.
Danse sociale, parties de cartes, pêche, quilles feront partie des activités sociales que mènera Rita tout au long de son existence, en plus des nombreux voyages qu’elle effectuera avec Roland, que ce soit dans les Bahamas, en Colombie, en Espagne, en Arizona, en Floride ou dans l’ouest canadien. Toutefois, cuisiner restera toujours son activité préférée, particulièrement les desserts et friandises, dont son célébrissime gâteau Reine Élisabeth, son gâteau roulé et ses cornets au caramel. Quiconque la visite ne peut repartir sans l’un de ses fameux desserts.
Cette femme forte aux multiples talents a dû faire preuve de résilience tout au long de son existence puisqu’elle a traversé diverses périodes critiques de l’histoire, notamment la dépression économique de 1929, l’arrivée de l’électricité en 1948, les récessions, la deuxième guerre mondiale, l’avènement de la télévision en 1951 et, plus récemment, la pandémie de la COVID-19.
En avril 2022, elle perdait son Rolland que, quatre années durant, elle a visité quotidiennement au CHSLD où il était placé. Durant cette période, seule la pandémie est venue à bout de sa ténacité, puisqu’il lui était alors impossible de sortir de chez elle.
Depuis octobre 2016, elle habite la résidence Bedford où elle profite des bons soins du personnel et où elle a retrouvé plusieurs amies et connaissances de longue date.
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