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- Agriculture -- Environnement -

Mesurer les apports en phosphore pour mieux les réduire

La rédaction

Champ de maïs au bord de la rivière de la Roche, crédit : OBVBM

Le sous-bassin versant de la rivière de la Roche a été choisi par l’Organisme de bassin versant de la baie Missisquoi (OBVBM) pour la réalisation d’un outil de gestion du bilan de phosphore transfrontalier qui servira de modèle pour la réalisation du bilan de masse pour l’ensemble du territoire du bassin versant de la baie.

Prenant sa source au Vermont, la rivière de la Roche fait un détour sur le territoire de Saint-Armand avant de retraverser la frontière pour se jeter dans la baie Missisquoi du côté américain. Au Vermont, son bassin versant couvre 92 km2 alors que celui de la partie québécoise couvre 48 km2 et est entièrement situé à Saint-Armand, entre les chemins Luke et Pelletier Sud.

Ce bassin versant est l’une des principales sources d’apports en phosphore et en sédiments dans la baie Missisquoi, ce qui contribue au problème des fleurs d’eau de cyanobactéries qui, depuis quelques années, sont en hausse, compromettant la qualité de l’eau et le développement économique local de part et d’autre de la frontière.

La mise en place de ce projet fait suite aux recommandations de la Commission mixte internationale (CMI) émises au printemps 2020 et qui préconisent la réalisation d’un bilan de masse transfrontalier des importations et exportations de phosphore afin de mesurer précisément les quantités de ce nutriment qui sont déversées chaque année dans la baie Missisquoi.

 Une gestion éclairée des deux côtés de la frontière

 Le développement d’un outil d’analyse du bilan de masse du phosphore permettra de dresser le portrait actuel des apports, du stockage dans les sols et des exportations de phosphore dans les cours d’eau du bassin versant à l’étude. L’outil permettra également de projeter l’évolution des différentes composantes du bilan de masse de ce minéral dans le temps, dont l’enrichissement des sols et les charges à la rivière, suivant différents scénarios de gestion alternative des sources provenant des secteurs d’activités agricoles, urbaines, forestières et résidentielles.

La méthodologie et la structure de l’outil développé seront adaptées à un déploiement dans d’autres régions du Québec et du Vermont fin de soutenir des actions concertées pour prévenir l’eutrophisation des cours d’eau et la prolifération des cyanobactéries.

Vers un modèle complet pour le bassin versant de la baie

La réalisation de cet outil de gestion pour le bassin versant de la rivière de la Roche sera confiée à Aubert Michaud, chercheur à l’Institut de recherche et de développement en agroenvironnement (IRDA) tandis que la collecte des données sera réalisée par l’OBVBM. La réalisation de ce projet permettra, à terme, d’appliquer les méthodes validées pour ce bassin versant à l’ensemble du bassin versant transfrontalier de la baie Missisquoi. Le modèle de bilan de masse développé par l’IRDA dans le cadre de ce projet servira de base pour la réalisation du bilan de masse transfrontalier pour l’ensemble du territoire.

Cet outil est rendu possible grâce au programme de soutien régional aux enjeux de l’eau (PSREE) du ministère de l’Environnement, qui a octroyé un financement de 74 763 $ sur un budget de 101 413 $. Cette initiative est prévue dans le plan d’action 2018-2023 de la stratégie québécoise de l’eau, qui déploie des mesures concrètes pour protéger, utiliser et gérer l’eau et les milieux aquatiques de façon responsable, intégrée et durable.

 

 

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