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- Aînés -- Services de santé -

Les petites résidences pour aînés sont fragiles

Guy Paquin

En 2021, le territoire du pôle de Bedford comptait trois résidences pour aînés (RPA). Il en reste seulement deux depuis la fermeture de la résidence Duhamel à Notre-Dame-de-Stanbridge fin 2022. Avec cette fermeture, ce sont vingt unités de logements qui disparaissent. Ce qui nous laisse deux résidences : les Villas des Rivières avec trente places et la Résidence du Dutch avec dix-sept. Notre région est loin d’être la seule touchée. Ce recul des résidences de moins de cinquante places touche tout le Québec.

Des chercheurs de l’École Nationale d’Administration Publique (ENAP), dont Gina Bravo et Louis Demers, ont scruté à la loupe la situation des petites RPA du Québec. Le résultat ? Elles sont en déclin, face aux coûts d’administration qui montent, au refus des institutions financières de s’engager à leur endroit et à l’obligation de se doter de systèmes de prévention des incendies. Entre 2016 et 2023, 96 petites RPA québécoises ont fermé.

Les personnes âgées en perte légère d’autonomie ou aux performances cognitives déclinantes n’ont guère le choix, ni leur famille d’ailleurs. Elles migrent vers les plus grandes RPA, qui s’en tirent beaucoup mieux financièrement et qui, pour cette raison, ont moins de problèmes de recrutement de préposés/préposées. Ces dernières ont aussi mieux réussi à faire face aux critères d’obtention ou de maintien du certificat gouvernemental de conformité, en vigueur depuis 2013.

Carences

 Derrière l’expression quelque peu mystérieuse de « certificat de conformité », se cache une exigence impérieuse : se doter d’un système de gicleurs efficaces. On ne peut pas en vouloir à l’État de l’exiger. La vie même des résidents en dépend, comme le souvenir douloureux de L’isle-Verte nous le rappelle.

Cependant, cette exigence a meurtri le compte de banque déjà mince des RPA de moins de 50 places. D’où des difficultés croissantes à recruter des personnes compétentes, des dépenses d’installation de dispositifs anti-incendie et des frais d’administration à la hausse.

Cela se reflète dans des carences de services, comme le montrent les études de l’ENAP. Les petites RPA manquent souvent d’infirmières ou de préposés aux loisirs. N’allez pas croire que les résidents ne s’en rendent pas compte. L’enquête de l’ENAP auprès de certains d’entre eux révèle leur insatisfaction quant aux activités de loisir et leur conscience aigüe du manque de personnel compétent et payé correctement.

Que faire ?

On s’en rend bien compte. Nos deux RPA on de la place pour bien moins que 50 personnes. Le contexte d’inflation les affaiblit. Et la chasse aux entrepreneurs désireux d’ouvrir une résidence nécessite absolument l’aide de l’État au niveau régional ou local. En effet, l’obtention d’une subvention AccèsLogis Québec pour soutenir l’ouverture d’une nouvelle RPA exige l’appui clair de la municipalité concernée. Le soutien d’un CLD ou d’une MRC pèse également lourd dans la balance.

Dans les prochaines semaines, le Saint-Armand ira frapper à la porte de nos résidences pour recueillir le témoignage des responsables et des résidents. Nous voulons aussi rejoindre les élus locaux et principalement ceux du Pôle de Bedford pour connaître l’état de leur réflexion sur ce sujet. Nos aînés et leurs familles en seront mieux informés.

 

 

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