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Les frères Edson, des personnalités à redécouvrir

Pierre-André Côté

 

Vous connaissez sans doute les frères Lumière et les frères Wright, respectivement pionniers de la photographie et de l’aviation. Mais les frères Edson ? Il y a fort à parier que vous ne soupçonnez même pas l’existence de ces deux enfants du canton de Stanbridge qui ont, chacun à sa manière – Allan dans le domaine des arts et Marcellus, dans celui du génie alimentaire – marqué l’histoire de notre région et même celle du Canada tout entier.

Allan Aaron Edson (1846-1888), un grand peintre paysagiste

À l’époque de son décès en 1888, Allan Edson « était considéré comme le meilleur peintre de paysages qu’ait produit le Canada à ce jour » (Elizabeth Collard, Dictionnaire biographique du Canada).

Il est né en 1846 dans le canton de Stanbridge, ses parents Hiram Edson et Elvira Gilmore habitant alors une maison située sur le chemin Ridge. Vers 1855, la famille s’établit à Stanbridge East où Hiram exploite un hôtel, l’American House.

Vers 1861, la famille gagne Montréal où Allan entame des études commerciales et occupe divers emplois dans des commerces, notamment chez A.J. Pell, encadreur et marchand de tableaux, ce qui le met en contact avec des peintres réputés, tels Otto Jacobi et Adolphe Vogt. C’est autour de 1864 qu’il quitte son emploi pour se consacrer lui aussi à la peinture.

Sa passion le conduira à séjourner à plusieurs reprises en Europe, soutenu financièrement, au début, par John Carpenter Baker, un mécène qui habitait alors l’imposante maison de brique qui fait face au Musée Missisquoi, à Stanbridge East. Il a fait au moins quatre séjours en Europe, notamment en France où il a vécu cinq ans dans les années 1880. C’est alors à Cernay, dans la vallée de Chevreuse, aujourd’hui Cernay-la-Ville, qu’il a eu pour maître Léon-Germain Pelouse, celui de ses professeurs qui a exercé sur lui la plus forte influence.

Si ses tableaux des années 1880 le rattachent à l’École de Barbizon, c’est avec la Hudson River School, une école de peinture américaine, que, durant la première période de sa carrière, ses œuvres ont le plus d’affinité. Mais, comme le souligne Elizabeth Collard, « Edson se révéla capable d’adapter ce qu’il avait appris à l’étranger à la rudesse caractéristique du paysage canadien ».

Ce sont les paysages des Cantons-de-l’Est où il est né qui l’ont le plus inspiré. On ne peut lui contester le titre de plus important peintre des paysages de la région au 19e siècle.

Pendant toute sa carrière, ses œuvres seront exposées tant au Canada et aux États-Unis qu’en Europe. Mentionnons la Royal Academy de Londres, le Salon des artistes français de Paris – en 1882, 1883 et 1884 – ainsi que les expositions universelles de Philadelphie (1876) et d’Anvers (1885).

Très engagé dans la promotion des arts, il a été membre fondateur de la Société des artistes canadiens (1867), de l’Ontario Society of Artists (1872) et de l’Académie royale des arts du Canada (1880)

Ses œuvres se retrouvent dans un grand nombre de musées, dont le Musée des Beaux-Arts du Canada, le Musée national des Beaux-Arts du Québec, le Musée des Beaux-Arts de Montréal et le Musée des Beaux-Arts de Sherbrooke.

Il est décédé à Glen Sutton le premier mai 1888, d’une pneumonie aggravée par l’habitude qu’il avait de peindre « sur le motif », c’est-à-dire à l’extérieur, bravant le froid du rude printemps québécois. Il repose au cimetière du Mont-Royal.

 

Marcellus Gilmore Edson (1849-1940), l’inventeur du beurre d’arachides

On ne peut guère imaginer coq à l’âne plus extravagant que de passer de la peinture de paysages au beurre d’arachides. C’est pourtant ce qu’il nous faut maintenant faire pour évoquer brièvement la renommée de Marcellus Gilmore Edson.

Il est né le 7 février 1849 sur le rang Ridge du canton de Stanbridge et a, plus tard, exercé la profession de pharmacien à Montréal.

C’est le 21 octobre 1884 que le United States Patent Office lui délivre un brevet pour un procédé permettant de produire une pâte d’arachides. À l’époque, on savait broyer les arachides pour en tirer une sorte de farine. L’idée originale de Marcellus consiste en l’utilisation de meules ou cylindres chauffés. Au lieu d’obtenir une farine, le procédé produit une substance liquide ayant la consistance de la mélasse. Lorsqu’elle est refroidie, elle acquiert plus ou moins la consistance du beurre.

Il n’est pas venu à l’esprit d’Edson que sa pâte d’arachides puisse être consommée simplement en l’étendant sur du pain grillé. Il voyait plutôt qu’elle serait employée en confiserie grâce à l’ajout d’une généreuse quantité de sucre.

Marcellus Edson est décédé à Montréal le 6 mars 1940 et est enterré, lui aussi, au cimetière du Mont-Royal. Il aura donc survécu 52 ans à son ainé Allan.

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