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- COVID-19 et son impact -

Les commerces de la rue principale à Bedford

Guy Paquin

Les petits commerçants ayant pignon sur rue ont eux aussi souffert de la COVID-19. Le 23 mars dernier, le gouvernement Legault décrétait la fermeture de tous les commerces non essentiels. Initialement, cette mesure devait durer jusqu’au 13 avril mais, devant la progression rapide de l’infection, les autorités ont décidé de la prolonger jusqu’au 4 mai.

 Vrac dans l’Sac

Certains commerçants n’avaient d’ailleurs pas attendu la décision des autorités pour fermer leurs portes. C’est le cas de Vrac dans l’Sac, épicerie bio de la rue Principale de Bedford. « Quand la pandémie a commencé, rappelle Dominique Martel, une des associées de l’épicerie, nous avions déjà modifié nos pratiques pour prévenir la diffusion de l’infection. »

C’est ainsi que dès le début, en mars, le commerce a refusé que la clientèle utilise ses propres sacs ou autres récipients pour y déposer leurs achats. « Nous fournissions des sacs de papier brun recyclable aux clients. Mais, le 20 mars, quand nous avons vu l’ampleur de l’épidémie, nous avons pris la décision de fermer tout bonnement. »

On s’est donc adapté, en prenant les commandes téléphoniques et par courriel. Le paiement se faisait par carte de crédit sans contact, le client communiquant son numéro de carte en même temps que sa commande. Et, à l’étonnement des proprios, il n’y eut aucun fléchissement des affaires.

« Nous avons une clientèle en or, s’exclame Dominique Martel. Elle a continué à faire ses achats chez nous et la demande pour certains produits était telle que nous avons dû rationner la farine et la levure, par exemple. »

Vrac dans l’Sac a rouvert ses portes le 16 juin, avec les précautions d’usage, masques et interdiction de fournir ses récipients. Les produits désinfectants bios ont la cote, surtout les savons et les nettoyants pour surfaces. Selon la copropriétaire, le chiffre d’affaires dépasse même de 20 à 25 % les prévisions.

Chouquette et Amandine

 À la boulangerie-pâtisserie Chouquette et Amandine, on a dû modifier considérablement la mise en marché pour traverser la crise. « Au plus fort de la pandémie, vers le milieu mars, explique Maxime Thibault, copropriétaire avec sa conjointe Valérie Larose, nos ventes étaient en chute libre. Même si on a considéré notre commerce comme une épicerie et que, pour cette raison, nous n’avons pas eu à fermer, le public n’était plus au rendez-vous. »

Maxime Thibault constate tout de même que les gens aimeraient avoir les pains et pâtisseries de la boutique, mais sans avoir à y aller. Il décide alors de se transformer en garçon livreur et fait des « runs » dans les municipalités environnantes. « Le prêt-à-manger a beaucoup aidé. Au final, après le choc initial, les ventes sont meilleures que prévu. »

Cependant, la boulangerie-pâtisserie n’a eu droit à aucune subvention. « Pour y avoir accès nous aurions dû présenter nos chiffres de ventes et tous nos états financiers des années passées. Impossible ! Nous n’existons que depuis décembre 2019. Il a donc fallu licencier un de nos employés. »

Pizzéria Bedford

 Peter Iriotakis est propriétaire de la Pizzéria Bedford depuis que le père Noé naviguait. Mais il n’avait jamais fait face à une pandémie et elle a fait mal. « On a dû fermer la salle à manger le 15 mars. Le premier mois, on a perdu 60 % de nos revenus. On faisait toujours la livraison et la vente au comptoir, mais la fermeture de la salle a grugé le chiffre d’affaires. »

Depuis, la Pizzéria a rouvert en juin mais il manque l’apport estival habituel : les touristes américains. Et le resto a réduit ses heures d’ouverture : au lieu de 7 heures à 23 heures, il est ouvert de 8 heures à 21 heures.

Pub Le Belvédère

 Karine Guy, propriétaire du pub Le Belvédère, toujours sur la rue Principale de Bedford, a aussi trouvé le temps long. « On a été obligés de fermer le pub pendant trois mois, du 15 mars au 15 juin. C’est une perte sèche assez pénible. Mais depuis la réouverture, la clientèle est de retour et ça va bien. »

Pour garder sa trésorerie à flot, la propriétaire a demandé et obtenu l’aide fédérale aux entreprises. Le compte d’urgence pour les entreprises canadiennes (CUEC) offre un prêt sans intérêt de 40 000 $, remboursable en décembre 2022. Karine Guy a aussi obtenu de l’aide fédérale pour couvrir jusqu’à 75 % des salaires de ses employés. « C’est ça qui m’a permis de passer au travers de la tempête. »

Animalerie Bedford

 Animalerie Bedford a aussi demandé et obtenu l’aide du CUEC. « Nous avons touché le maximum, soit 40 000 $, explique Hugo Deragon, copropriétaire avec sa conjointe Brigitte Lavoie. Nous avons jusqu’à la fin 2022 pour rembourser et si nous le faisons, non seulement nous ne payons aucun intérêt mais nous n’aurons à payer que 30 000 $ des 40 000. » Cette aide a permis de maintenir en poste l’employé à temps plein dans la boutique.

Comme elle était considérée comme essentielle, l’animalerie n’a pas eu à fermer. « Nous vendons de la nourriture pour les animaux et cela nous a évité la fermeture. Et à cause de la pandémie, beaucoup de gens préfèrent éviter les grandes surfaces. On a donc une augmentation des affaires de 12 à 13 % en regard de l’an dernier. »

Familiprix

 La pharmacie Familiprix de la rue Adhémar-Cusson est bien entendu restée ouverte pendant la pandémie parce qu’elle était considérée comme essentielle. Cependant, selon Ghilda Bigdeli-Azari, copropriétaire, il y a tout de même eu une baisse des revenus anticipés. « Notre rayon des cosmétiques accuse un recul sensible. »

Il y a eu une période d’adaptation avec installation de plexiglas, limite d’accès à la pharmacie et au labo, service à l’auto et commandes téléphoniques. La pharmacie offre un service de livraison gratuite.

« Nous avons demandé l’aide fédérale aux entreprises, mais on nous l’a refusé. Nous avons donc offert à nos employés notre aide personnelle, une augmentation de deux dollars l’heure pour les encourager à rester au front. » À la guerre comme à la guerre !

Coiff&Nous

 Le salon de coiffure, d’esthétique et de massothérapie Coiff&Nous a perdu deux mois de revenus, selon Christine Bergeron, une des trois personnes associées dans cette entreprise de la rue Principale. « On a dû fermer du milieu mars au premier juin. Depuis, les choses vont un peu mieux qu’avant et c’est parce que deux salons concurrents ont fermé leurs portes. » Le malheur des uns, comme on dit, fait le bonheur des autres.

Vélo Évasion Sports Excellence

 Le magasin d’articles de sports Vélo Évasion n’a pas eu à fermer. « Nous faisons la réparation et l’entretien des vélos, explique Vincent Tougas, propriétaire. On nous a considéré comme service essentiel sauf pendant une semaine où nous avons dû fermer. Nos services vente et entretien de vélos marchent encore plus fort que l’an dernier, j’imagine parce que le vélo est une activité permise. »

Par contre, de l’aveu du proprio, la vente d’équipements sportifs est en baisse. « Ça s’explique facilement : les sports d’équipe n’ont évidemment pas la cote. »

 

 

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