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La situation actuelle du journal

Pierre Lefrançois

Le 24 mars dernier, 17 membres du journal Le Saint-Armand se réunissaient en assemblée générale spéciale afin de faire le point sur la situation actuelle de l’organisme à but non-lucratif (OBNL) qui gère ce média communautaire.

En avril 2023, l’équipe du journal constatait que les dépenses de production et de distribution du journal excédaient ses revenus et que les réserves financières de l’organisme seraient bientôt épuisées. Si rien n’était fait, le journal se retrouverait, à très court terme, dans l’impossibilité de payer ses fournisseurs.

Le 7 mai 2024, les membres de l’OBNL qui étaient réunis en assemblée générale, décidaient de cesser la publication papier et de créer un petit comité qui verrait à payer les fournisseurs, à produire un dernier numéro et à se pencher sur la possibilité éventuelle de poursuivre la publication du Saint-Armand sous forme numérique.

Le dernier numéro imprimé paraissait donc le 12 juin. Dans les semaines qui ont suivi, tous les fournisseurs étaient réglés et les annonceurs qui avaient payé à l’avance étaient tous remboursés.

Pour l’année fiscale allant du 1er avril 2023 au 31 mars 2024, nous nous attendions à recevoir environ 20 000 $ du Ministère de la Culture et des Communications du Québec (MCC) dans le cadre du programme de soutien au fonctionnement des médias communautaires. L’arrêt de la publication papier a entraîné une baisse des deux tiers de cette subvention, mais nous avons réussi à sauver les meubles de sorte qu’on ne doive renoncer qu’à 50 % du montant plutôt qu’à 66 %. L’organisme n’a donc aucune dette à ce jour.

Pour la suite des choses

Nos recherches nous ont montré que, pour qu’un média numérique soit viable, il doit publier minimalement sur une base hebdomadaire. D’où l’idée d’un rendez-vous numérique chaque semaine. Ce qui nécessite d’embaucher des journalistes en mesure de produire des articles d’information locale à ce même rythme.

Il est également primordial de publier une infolettre hebdomadaire envoyée par courriel, annonçant la sortie d’un nouveau numéro et contenant un hyperlien permettant d’accéder au site web du journal. De plus, ce site doit être adapté aux téléphones intelligents et aux tablettes, et permettre de vendre de la publicité aux commerces et institutions locales et régionales.

Nous estimons qu’il faut amasser entre 80 000 $ et 100 000 $ par année pour permettre à notre organisme de remplir adéquatement sa mission. Pour financer toutes ces activités, nous avons fait le tour des programmes de subventions existants et des autres modes de collectes de fonds. En voici le détail.

Ministère de la Culture et des Communications du Québec (MCC)

 Le programme de soutien au fonctionnement des médias communautaires ne nous accordera probablement pas plus de 5000 $ par année pour une publication numérique. Par ailleurs, nous ne saurons pas avant le mois de juin ou de juillet si notre demande sera acceptée pour l’année qui commence dans moins d’une semaine. Nous avons veillé à maintenir de bonnes relations avec les fonctionnaires responsables de la gestion de ce programme au MCC et avons espoir qu’une bonification sera annoncée en mai.

Nous songeons aussi à demander une subvention de 15 000 à 20 000 $ dans le cadre du programme de financement ponctuel afin d’améliorer notre site web : mieux l’adapter aux téléphones intelligents et aux tablettes, y mettre davantage de publicité, le rendre plus performant, etc. Cependant, pour l’heure, le personnel du MCC est incapable de nous dire si ce programme sera reconduit en 2024-2025. Nous ignorons quand cette information sera divulguée, mais souhaitons que ça se passe dans les trois prochains mois.

Patrimoine canadien

Nous avons rencontré la ministre Pascale St-Onge de Patrimoine canadien, qui a annoncé que le programme de soutien à l’embauche de journalistes d’info locale (JIL) sera reconduit pour une autre année, mais nous en ignorons encore les détails pour la période allant du 1er avril 2024 au 31 mars 2025. Nous nous sommes inscrits auprès de l’organisme ontarien qui gère ce programme pour le Québec et l’Ontario et attendons des nouvelles incessamment.

Nous avons parlé avec une employée et la trésorière du Val Ouest, un média numérique qui dessert sept municipalités rurales de la MRC du Val-Saint-François (Estrie) et qui reçoit une subvention dans le cadre de ce programme. Nous avons appris que le montant qui lui est accordé est de 35 000 $ qui sert à payer deux journalistes dix heures par semaine pour produire chacun deux articles chaque semaine.

Soutien municipal

Dans le passé, nous avons réussi à amasser environ 2000 à 3000 $ par année auprès de municipalités que nous desservons et pratiquement rien auprès de la MRC de Brome-Missisquoi. Ces dernières années, la plupart des conseils municipaux ont cessé de nous soutenir.

De son côté, cette année Le Val Ouest a amassé environ 18 000 $ auprès de sept municipalités et de la MRC du VAL-Saint-François à la suite d’une campagne intensive au cours de laquelle le CA de l’organisme rencontrait tous les conseils municipaux dans le but de recueillir une participation financière s’élevant à 4 $ par contribuable, par année.

Philanthropie

Notre CA a cessé de faire de la sollicitation active depuis trois ans. Par le passé, lorsqu’on prenait le temps de le faire adéquatement, on pouvait amasser de 8 000 à 12 000 $.

En conclusion

À la lumière des données exposées, il serait possible de réunir le financement nécessaire, soit de 90 000 à 100 000 $. Les membres présents à l’assemblée générale spéciale ont souhaité que l’équipe du journal fasse un dernier effort, au cours des trois prochains mois, afin de réunir quelques personnes qui assureront le suivi du travail de même que sa poursuite. Car il faudra plusieurs têtes et plusieurs paires de bras pour y pavenir.

Dans le contexte actuel, l’existence d’un organe voué à l’information locale indépendante est de première importance. Il est désormais clair pour à peu près tout le monde que le modèle d’affaires des médias d’information a été anéanti par les méga plateformes numériques et les réseaux sociaux, qui accaparent désormais la publicité qui constituait le fondement du financement du journalisme indépendant. Ces mêmes géants du web ont aussi favorisé le phénomène des fausses nouvelles et de la désinformation, mettant de plus en plus en péril la gouvernance démocratique.

La population de notre région est en train de se renouveler, elle rajeunit, créant ainsi une nouvelle dynamique dans nos campagnes en proie à la dévitalisation. Ces nouveaux venus et leurs enfants ont besoin d’un milieu de vie décent et stimulant.

C’est le moment !

Écrivez-nous ou appelez-nous si vous pensez pouvoir nous aider :

journalstarmand@gmail.com,
(450) 248-7251,
www.journalstarmand.com

La prochaine publication numérique du Saint-Armand paraîtra le 30 mars.

  • Autre
  1. Compte tenu de l’abandon de la version papier pour des raisons financières, comment s’explique le montant annuel (« entre 80 000 $ et 100 000 $* par année) que vous estimez nécessaire pour la publication de la version numérique du journal?
    * Sensiblement le même montant que pour l’édition papier…

    1. En aussi peu de mots que possible: du temps de la version papier, l’argent allait principalement vers l’infographie, l’impression et la distribution. Presque rien n’allait à la rémunération des journalistes. Nous croyons essentiel de rémunérer le travail journalistique, d’autant plus que produire de l’information sur une base hebdomadaire est plus de 8 fois plus exigeant que sur une base bimestrielle comme c’était le cas pour le papier. Et non, un média numérique qui serait publié à une fréquence moindre qu’hebdomadaire, n’aurait aucune chance de survie. Ce n’est pas nous qui l’avons déterminé, c’est connu des experts.

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