Le printemps est la saison des prix littéraires, dont le Grand prix littéraire Archambault, le prix Émile-Nelligan, le Prix littéraire des collégiens et le Prix des libraires du Québec. Voici un survol de chacun d’entre eux et un extrait des titres qui ont retenu l’attention cette année.
Le Grand prix littéraire Archambault vise à promouvoir la relève littéraire du Québec. Chaque année, dix premiers romans sont sélectionnés et mis en valeur dans toutes les succursales de la chaîne. Parmi eux, un grand gagnant est désigné et se mérite, entre autres, une importante promotion publicitaire. Rappelons au passage qu’Archambault vient tout juste d’être acheté par son compétiteur Renaud Bray, ce qui en fait le joueur le plus imposant de milieu littéraire québécois. Cette année, c’est David Goudreault qui, sans surprise, s’est mérité le prix avec son La bête à sa mère, qui raconte l’histoire d’un jeune homme, à la fois sympathique et désaxé, qui tente désespérément de retrouver sa mère. À noter que David Goudreault sera, pour une deuxième année consécutive, l’animateur du Quai des mots lors des Festifolies en Armandie.
« Ma mère se suicidait souvent. Elle a commencé tout jeune, en amatrice. Très vite, maman a su obtenir la reconnaissance des psychiatres et les égards réservés aux grands malades. […] Pendant que je collectionnais les cartes de hockey, elle accumulait les diagnostics. »
Le prix Émile-Nelligan, nommé en mémoire du poète québécois Émile Nelligan, est décerné chaque année à un poète francophone de l’Amérique du Nord qui est âgé de moins de 35 ans. Le prix est accompagné d’une bourse constituée à partir des droits d’auteur générés par l’œuvre du poète, décédé il y a plus de 75 ans. Cette année, trois finalistes étaient en lice pour ce prix : Marie-André Gill pour Frayer, Antoine Dumas pour Au monde. Inventaire et Rosalie Lessard pour L’observatoire qui, d’ailleurs, a remporté les faveurs du jury. Ce recueil de poésie, paru aux éditions du Noroît, interroge l’apport de l’imaginaire dans la conception de soi et du monde.
« Rafle d’espace chez l’antiquaire / Pour prolonger les promenades que tu fais en rêve / Poser d’autres rails au petit train des arrière-pensées / Éloigner ce bon vieux cabinet des horreurs / Ou regagner l’esprit des lieux / On ne sait plus bien. »
Le Prix littéraire des collégiens occupe une place particulière dans le milieu littéraire québécois. Il est probablement l’un des prix les plus estimés car c’est un jury composé de collégiens provenant des quatre coins du Québec qui désigne annuellement un gagnant. Ce dernier l’emporte alors sur quatre autres finalistes au terme d’un long processus de lectures, d’échanges et de discussions entre les étudiants. Cette année, le prix a été décerné à Daniel Grenier pour son ambitieux roman L’année la plus longue, paru au Quartanier, une épopée historique enlevante où défilent les territoires infinis de l’Amérique.
« À l’horizon, le ciel était menaçant, et la boue remplacerait bientôt la poussière, une boue vaseuse qui engloutirait les enfants si on ne les surveillait pas. On pouvait percevoir l’écran de pluie, au fond de la plaine infinie, […] une tempête violente s’abattait sur le sol, on n’entendait rien encore, mais ça s’en venait par ici, on n’y échapperait pas. »
Le Prix des libraires du Québec est un autre prix d’une grande importance en raison, encore une fois, de la qualité et de la diversité de son jury. En célébrant différentes œuvres dans plusieurs catégories, ce prix souligne l’apport irremplaçable des libraires en matière de culture, d’émerveillement et de curiosités nouvelles. Cette année, dans la catégorie roman, c’est la cinéaste Anaïs Barbeau Lavalette qui a particulièrement marqué les libraires avec son premier roman La femme qui fuit, paru aux éditions Marchand de feuilles. L’auteure y retrace la vie de sa grand-mère Suzanne Meloche, épouse de Marcel Barbeau et signataire du Refus Global.
« Quand tu te réveilles, il fait jour. Autour de toi, des couleurs. Tu as l’impression de te réveiller dans une forêt en automne, sous un vent fort. Seuls le bruit de caresse d’un pinceau et le souffle d’un homme habillent l’espace qui, soudainement, te semble immense. »
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