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- Des nouvelles de Saint-Armand -

La ferme MacFarlane du secteur Philipsburg change de mains

La rédaction

Autour du 10 janvier dernier, Jean Keurentjes et Fanny Delisle devenaient propriétaires de la ferme MacFarlane qui chevauche en partie la portion nord de la zone blanche de Philipsburg, cet arrondissement urbanisé de Saint-Armand qui borde la baie Missisquoi du lac Champlain. Une grande terre de plus de 300 acres, enclavée entre la baie et la route 133, majoritairement située en zone verte, c’est-à-dire en territoire agricole. Le couple l’a achetée à Hugh J. MacFarlane et à sa sœur Margaret, les descendants d’une famille qui possédait cette ferme depuis quelques générations.

Jean Keurentjes et Fanny Delisle sont agriculteurs. Ils possèdent une ferme laitière à Henryville héritée des parents de celui-ci, le cadet d’une famille de huit enfants. D’origine hollandaise, son père a immigré dans la région à la fin des années 1950. Il a rencontré ici une femme d’origine belge qu’il a épousée l’année de son arrivée. Chez les Keurentjes, c’est le plus jeune fils qui hérite de la ferme familiale.

Jean Keurentjes a étudié l’agriculture au collège Macdonald de l’université McGill tandis que son épouse est titulaire d’un baccalauréat en biologie et d’une maîtrise en aménagement du territoire. Mariés depuis 15 ans, ils travaillent ensemble en agriculture depuis plus de 10 ans. À Henryville, ils traient 250 vaches à l’aide de robots de traite et cultivent des grains à grande échelle sur plusieurs terres situées dans quelques municipalités de la région. Leur entreprise embauche un grand nombre de travailleurs agricoles provenant d’un peu partout : du Québec, bien sûr, mais aussi des États-Unis, du Mexique et des Philippines. « C’est une multinationale », lance à la blague Fanny Delisle lors d’une entrevue virtuelle qu’elle nous a donné le 17 janvier, tout juste une semaine après la signature de l’acte de vente de la ferme.

« C’est loin d’être la première ferme que nous achetons dans le cadre des activités de notre entreprise agricole, poursuit-elle, mais celle-ci représente quelque chose de très différent pour nous : il n’est pas question d’en faire une ferme laitière. Cette terre n’a pas été labourée depuis des années et on n’y a cultivé que du foin. Elle est par conséquent très riche en matière organique et on y trouve une belle biodiversité. » Elle estime que c’est l’occasion d’envisager un tout autre type d’activité agricole. « On pense à l’agriculture bio, on rêve d’une ferme à la production diversifiée, peut-être avec une boutique qui offrirait des produits agro-alimentaires locaux, mais on veut prendre le temps de bien connaître cette terre afin de pouvoir décider de ce qu’on y fera et comment on le fera. » Elle confie qu’elle et son mari rêvent d’y construire une maison d’où ils pourront regarder leurs enfants gérer la ferme à leur guise.

En fait, ce couple d’agriculteurs d’Henryville connait Hugh J. MacFarlane depuis sept ans et rêvait depuis longtemps d’en acquérir la propriété. Quand Fanny Delisle parle de lui, elle utilise le nom qui lui est donné dans l’intimité : Hugh J. se prononce plutôt « Youi ». « Nous sommes très reconnaissants envers les MacFarlane de nous avoir fait confiance pour prendre le relais de cette ferme et nous veillerons à ce qu’ils soient fiers de ce que nous en ferons ! Nous savons combien ça peut être difficile pour Youi de quitter la ferme familiale. Ses animaux sont toute sa vie… » L’ancien propriétaire y garde encore quelques vaches, le temps de décider de celles qui seront réformées et de celles qu’il vendra. Il s’est engagé à veiller à ce qu’elles restent bien attachées dans l’étable, histoire qu’elles ne se retrouvent pas sur la voie publique ou chez les voisins.

Pour l’heure, les nouveaux propriétaires font inspecter les différents bâtiments de la ferme avant de décider lesquels seront rénovés et lesquels devront être démolis. Il y a aussi cinq habitations dont l’une, inhabitée, sera certainement démolie, tandis que les autres sont présentement louées et « auraient besoin d’un peu d’amour » comme l’explique Fanny Delisle. « Nous avons rencontré quelques locataires, mais ce n’est pas facile en ces temps de confinement. Nous voulons les rassurer : nous ne brusquerons rien et nous ferons de notre mieux pour les accommoder. »

Conscients qu’il y a beaucoup de choses à réparer et de ménage à faire, ils se sont déjà mis à la tâche. « Quelques personnes se sont inquiétées du fait que nos travaux risquent de faire sortir des rats, causant un désagrément dans le voisinage. Je tiens à les rassurer : nous savons qu’il y a eu des problèmes de ce genre dans le passé, mais nous n’avons vu aucune trace de ces rongeurs pour l’instant et nous prenons toutes les mesures afin d’éviter qu’il y en ait. »

Bref, le couple est tombé en amour avec cette ferme et a bien l’intention de travailler de concert avec les voisins et les autorités municipales pour intégrer harmonieusement leurs activités agricoles aux besoins de la communauté. « Nous pensons notamment à aménager les parcelles en bordure du chemin Champlain de manière à créer un paysage accueillant et inspirant. »

 

 

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