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Borderline (2)

Les douanes à Saint-Armand
Monique Dupuis

Le bureau des douanes était connexe à la gare de Saint·Armand.  (Photo d’Archives)

Il ne semble exister rien de bien précis sur l’ouverture du bureau des douanes de Saint-Armand. Cependant, ce dernier est intimement lié à la présence du chemin de fer. Dans le document de M. R. Dupuis, il est noté que la voie de chemin de fer Swanton (VT) à la frontière internationale fut construite par la Vermont & Canada Railroad et fut ouverte le 1er novembre 1864. La voie de la frontière internationale à la jonction chemin de fer Stanford, Shefford et Chambly située au sud d’Iberville construite par la Montreal & Vermont Jonction Railroad en 1863-1864 et fut mise en service le 1er janvier 1865. Les parties américaines et canadiennes de cette voie furent louées à la Vermont Central Railroad.

De ces informations, M Dupuis conclut que le bureau des douanes a dû être ouvert le 1er janvier 1865. Le premier percepteur était M. A.E. Bourret, arrivé à Saint-Armand en 1865. M. Julien Brosseau était adjoint au percepteur et responsable des débarquements

Voici un extrait d’un annuaire de 1879-1880-1881 pour le comté de Missisquoi et  la  ville de Saint-Jean, qui révèle l’importance de ce port des douanes :

« Saint-Armand Station est un village florissant de la paroisse de Saint-Armand Ouest et une gare de la Vermont Central Railway. C’est aussi un port d’entrée et un entrepôt des douanes. Tous les trains vers ou en provenance des États-Unis s’arrêtent ici pour l’examen des bagages et du fret. Les transactions douanières sont très importantes. Pour l’année se terminant le 30 juin 1879, la valeur des exportations s’élevait à 153 406 $, la valeur des importations était de 56 061 $, dont 37 135 $ en franchise et 18 926 $ assujettis aux droits ; les revenus perçus étaient de 3 766,84 $. >>

À sa retraite en 1913, M. Bourret fut remplacé par M. W. A. Burrage, qui occupa ce poste jusqu’au 26 avril 1930. C’est sous la gouverne de M. Burrage que fut ouvert le bureau des douanes de Pigeon Hill dont nous reparlerons dans un prochain numéro.

  1. H.C. Hastings prit la charge du bureau de Saint-Armand à la retraite de M. Burrage et fut promu percepteur classe 1 le 30 septembre 1930. M. Hastings était douanier à Saint-Armand depuis le 25 juillet 1912.

Le port de douanes de Saint-Armand atteint son apogée entre 1939 et 1941, alors qu’il y passait quotidiennement cinq trains réguliers de passagers et de messageries dans les deux sens, sans compter les trains spéciaux, les trains d’excursion et les deux convois de fret. Le personnel se composait de neuf agents réguliers, et les revenus totalisaient 89 314,61 $ en 1939-1940 et 94 785,41 $ en 1940-1941.

  1. Hastings prit sa retraite le 13 décembre 1941 et fut remplacé par M. Clifford Dean, qui s’était joint au service des douanes le 1er juin 1925. Le salaire de M. Dean est alors de 1 800 $ par année.

Le début de la fin du service ferroviaire et par conséquent du port de Saint-Armand est annoncé dans une lettre de la Central Vermont Railway au percepteur des douanes et accise de Saint-Armand, le 19 novembre 1946. Voici un extrait de cette lettre

« Commençant dimanche, le 24 novembre 1946, les trains numéro 20, 21 et 332, 307 circuleront via East Alburg – Cantic au lieu de Saint-Armand ; les trains 429, 430 et tous les trains spéciaux Montréal – St. Albans (VT) continueront de circuler via Saint-Armand.

À partir du 24 novembre 1946, les trains de passagers Saint-Jean – St. Albans (VT), numéros 44, 46 en direction sud et 43, 45 en direction nord passeront par Saint-Armand. ».

Quelques agents furent alors mutés à Cantic. Le 18 janvier 1947, M. Clifford Dean fut nommé percepteur, Douane et Accise, classe 1, à Philipsburg, avec la majorité de son personnel, Saint-Armand étant fermé comme port et fait station préventive et de connaissement sous le port de Philipsburg.

Suite à un incendie au pont d’East Alburg (VT), en juillet 1950, tout le trafic ferroviaire fut ? détourné sur Saint-Armand pendant 6 semaines.

Le 18 septembre 1953, M. Dean reçoit de la Central Vermont Railway la lettre suivante

« Nous vous informons qu’à compter du 1er octobre 1953, les trains de passagers numéros 43, 44, 143 et 144 cesseront de circuler entre St. Albans (VT) et Montréal. Le dernier train sera le numéro 44 arrivant à St. Albans (VT) le 30 septembre 1953. »

Le coup de grâce fut donné lorsque la Central Vermont Railway avisa le ministère des Douanes à Ottawa que le service ferroviaire serait abandonné le 18 novembre 1955. La circulation routière étant à peu près nulle, il n’était plus nécessaire de garder un bureau des douanes à Saint-Armand.

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