Christian de la Cortina et Vanessa Caceres habitent à Bromont avec leurs trois enfants depuis 2009. Fondateurs de l’entreprise Walk of Fame Entertainment, ils ont produit et réalisé plusieurs films d’action et comédies et, plus récemment, ils se sont lancés dans la production d’œuvres qui, selon leurs mots « touchent à des sujets importants pour l’humanité ».
Né à Cowansville, Christian de la Cortina est comédien, scénariste et réalisateur. Fils d’un couple de Chiliens arrivés à Montréal dans les années 1970, il a grandi à Brigham. Dès son enfance, il rêvait de devenir producteur de cinéma. « Mes parents ne voulaient pas que j’étudie en cinéma alors j’ai fait un baccalauréat en administration à l’Université de Sherbrooke et, une fois mes études complétées, je leur ai dit : voici votre diplôme. Maintenant je vais aller faire ce que je veux : des films », confie-t-il. C’est ainsi qu’il a commencé à travailler comme comédien et à réaliser ses premières productions. « Dans la vie, on doit faire ce qui nous passionne », ajoute-t-il.
Pour financer ses films, le jeune homme a dû travailler dur, notamment comme animateur de groupes sur un bateau de croisière. C’est ainsi que, en 2001, traversant les Bahamas par une belle journée d’octobre, il rencontre Vanessa, une Colombienne qui était là avec sa famille pour célébrer l’anniversaire de mariage de ses parents. C’est le coup de foudre, mais presque deux ans s’écouleront avant leur rencontre suivante. En 2003, Christian se rend à Barranquilla, ville colombienne au bord de la mer, pour rencontrer la famille de Vanessa et annoncer à ses parents qu’elle était la femme de sa vie. Vanessa, qui parlait déjà l’anglais et avait commencé des cours de français, a décidé de le suivre à Montréal afin de poursuivre ses études de français à l’Université de Montréal.
Une fois ici, la jeune femme tombe en amour avec le Québec et les Québécois. « J’ai échangé les plages de mon pays pour les forêts d’ici ; je m’ennuie du soleil caribéen mais j’adore le froid, la neige et les changements de saisons », confie-t-elle avec, aux lèvres, le sourire doux caractéristique des gens de son coin de pays.
Dans son pays, elle a complété ses études en génie industriel mais, une fois à Montréal, elle poursuit une formation en gestion de la chaine d’approvisionnement aux HEC. Elle a ensuite travaillé pour L’Oréal, Agropur et IBM. À travers ces expériences d’emploi, elle a connu des moments difficiles. « À un moment donné, j’ai travaillé avec des gens qui n’ont pas cru en moi : ma confiance dans mes capacités et mes compétences a été mise à rude épreuve ; ce furent des moments extrêmement durs pour moi, mais j’ai fini par comprendre que l’estime de soi ne doit pas dépendre de ce que les autres pensent de nous ; chacun doit reconnaitre sa propre valeur », raconte celle qui, depuis 2016, a fait le saut pour travailler à temps plein en tant que productrice de films au sein de l’entreprise familiale.
Comme tout immigrant qui s’installe dans un autre pays, elle a dû apprendre à vivre loin de sa famille et de ses racines. « Pendant longtemps je me suis sentie seule, mais après l’arrivée de ma petite sœur et la naissance de mes trois enfants, je me sens dans mon pays ; je suis heureuse de voir grandir mes enfants dans ce beau pays. »
Plus récemment, la pandémie a amené des vents de changement dans le secteur de l’industrie du film, comme l’explique Christian. « Habituellement nous, les petits producteurs, sommes toujours en désavantage face aux grandes compagnies ; c’est comme une lutte entre David et Goliath. Mais présentement, les grandes entreprises de production ont dû arrêter leurs tournages et cela nous a donné un second souffle, nous qui continuons de travailler malgré les défis actuels. »
Même avant la pandémie, Christian et Vanessa étaient habitués à travailler de la maison la plupart du temps, mais ils reconnaissent que pendant le confinement ils se sont rapprochés de leurs enfants. « La COVID-19 nous a fait réaliser que la priorité est la famille et non pas le travail », explique le jeune papa qui, au bout de dix-sept ans de lutte et de sacrifices pour consolider sa carrière d’acteur et de réalisateur, peut désormais attaquer de nouvelles productions avec Vanessa et aller de l’avant. « Maintenant c’est le moment pour nous, les petites entreprises, de produire des films et c’est ça que nous sommes en train de faire », ajoute-t-il.
De son côté, Vanessa avait commencé une spécialisation en effets spéciaux (VFX) à Montréal en janvier, mais ses études ont été mises sur pause à cause de la pandémie. Elles reprendront quand les conditions liées à la crise sanitaire le permettront.
Actuellement, le développement d’une série télévisée et d’un long-métrage est en cours. La série Les Complices raconte l’histoire d’une famille d’immigrants chiliens vivant au Québec dans les années 1980 après avoir échappé à la tourmente politique dans leur pays d’origine. C’est l’histoire de José et Nancy de la Cortina, les parents de Christian. Un autre de leurs films, Atacama Files, fondé sur des faits réels, traite des compagnies minières qui polluent l’eau des déserts du Chili.
Main dans la main, Christian et Vanessa continuent à bâtir leur entreprise, à construire leurs rêves et à changer le monde, un film à la fois.
*Pour découvrir les productions de Christian et Vanessa : http://www.wfentertainment.com/films.html