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Place aux jeunes en région

Mathieu Voghel-Robert

Les participants du Séjour exploratoire, le sourire aux lèvres et prêts pour le départ. (photo : Mathieu Voghel-Robert)

On dit que les voyages forment la jeunesse, alors disons que, par extension, l’histoire de la naissance du projet Place aux jeunes en région (PAJR)  répond à la lettre à cette maxime. Lors d’un congrès en Italie, Gilles Desrosiers, fonctionnaire au ministère de l’Éducation, entend parler d’un projet « jamais réalisé » qu’il trouve assez inspirant pour tenter de le reproduire à son retour.

À l’époque, la situation des régions n’est pas rose, beaucoup ont un solde migratoire négatif et la rétention des jeunes est un réel problème. La vitalité du Québec rural est en déclin. Après quelques démarches,  M. Desrosiers trouve des partenaires du monde de l’éducation et de l’entreprenariat et, en 1990, trois territoires plongent dans l’aventure de Place aux jeunes du Québec qui deviendra PAJR en 2009 : Matapédia, Charlevoix et Chibougamau.

Au départ, le projet était vraiment orienté vers le retour des jeunes dans leur région d’origine. Il faut dire que la plupart des études établissent qu’environ 60 % des jeunes qui quittent leur région natale démontrent de l’intérêt pour y revenir. Un des principaux défis est donc de minimiser les inconvénients de l’éloignement pour favoriser le retour des intéressés par l’aide à l’emploi et à l’entreprenariat. La machine est lancée.

M. Desrosiers trouve du financement pour mettre en place une structure nationale dès 1995 et, graduellement, toutes les régions qui déplorent l’exode de leurs jeunes offrent les services de PAJR. Cette structure permet la mise en place de séjours exploratoires, mais aussi l’embauche d’agents de migration. Maintenant, 66 MRC offrent les services de PAJR. Celui de Brome-Missisquoi célèbre ses 15 ans d’existence cette année. « La formule s’est raffinée et complexifiée. Maintenant, c’est vraiment pour ramener tous ceux qui veulent s’installer en région, pas juste les natifs », affirme le directeur général de Place aux jeunes, Mathieu Vigneault.

« On a essaimé. Il y a maintenant un chapitre international avec des projets en France, en Afrique du Nord et depuis 2006, des communautés francophones du Canada ont lancé des projets similaires », pour- suit M. Vigneault. Il s’agit plus de transfert d’expertise que de véritables succursales, mais le projet à de quoi inspirer.

Un sondage réalisé en 2000  pour les 10 ans du programme a démontré que près des deux tiers des anciens participants qui ont terminé leurs études habitent dans leur MRC d’origine. Les dernières données relatives au solde migratoire démontrent que plusieurs régions ont éliminé leur déficit migratoire et, selon l’Institut de la statistique du Québec, la population de Brome-Missisquoi a augmenté de près de 5 % entre 2006 et 2011. « En 2011-2012, près de 1000 diplômés âgés entre 18 et 35 ans sont déménagés en région grâce au soutien de PAJR », annonce le dernier communiqué de l’organisme.

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