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Petite histoire de la construction du quai de Phillipsburg

Philippe Fournier

À la session de 1882, la Chambre des Communes, à Ottawa, vota une somme de 4 000 $ pour l’édification d’un nouveau quai dans la municipalité de Philipsburg, à la condition expresse que cette dernière verse un montant équivalent.

Ce projet visait à remplacer un vieux quai de bois dont la présence est confirmée par le texte suivant traitant du niveau des eaux : « Ainsi, du 10 au 14 septembre 1883, lorsqu’il n’y avait pas de vent, le niveau d’eau à Saint-Jean s’est maintenu à une élévation presque constante de 1,22 pied (37 cm), sur l’échelle d’eau de la rivière, et à Philipsburg à 2,37 pieds (72 cm) en dessous du zéro qui est indiqué par un clou à tête de cuivre, planté dans la pièce au sommet du quai en bois et qui nous servit de repère pour les mesurages au ruban gradué. »

La construction d’un nouveau débarcadère à cet endroit était souhaitée par les industriels et commerçants  de la région afin d’être en mesure d’exporter plus commodément par voie d’eau les marchandises produites dans la région.

Une exploration concernant la faisabilité du projet avait été précédemment réalisée au coût de 185,75 $. À cette dépense primaire s’ajouta en 1884 un déboursé de 32,79 $ pour un examen supplémentaire des lieux.

Le 12 juin 1882, le ministère des Travaux publics fit paraître sur trois semaines consécutives des demandes de soumissions dont les formulaires étaient disponibles chez M. le maire de Philipsburg, C.R. Cheeseman.

Cependant, le conseil municipal refusa de voter sa quote-part de 4 000 $. Les travaux ne furent pas entrepris et le projet fut abandonné jusqu’en 1894, année où une nouvelle exploration fut faite au prix de 108,42 $.

L’année suivante, on entreprit des sondages sur le site précis de la construction ; les déboursés furent de 165,97 $.

Le 29 juillet 1895, un contrat fut enfin signé entre M. Olivier Lefebvre et le ministère des Travaux publics pour la construction d’un nouveau débarcadère pour la somme de 9 942 $ ; les 4 000 $ réclamés de la municipalité avaient finalement été votés.

Les travaux débutèrent dans la dernière partie du mois d’août 1895.

Le 26 décembre suivant, durant une violente tempête de vent nord-ouest qui poussa les glaces d’une manière extraordinaire, le brise-lames qui venait à peine d’être placé dans la position voulue fut entraîné sur une distance de 35 mètres (115 pieds) vers le rivage et déplacé de 6 mètres (20 pieds) vers le sud.

Au 8 janvier 1896, on le remit dans sa position actuelle avec beaucoup de difficultés. Permission fut alors donnée à l’entrepreneur de le laisser à ce nouvel endroit, pourvu que le montant du contrat soit réduit en proportion de la diminution dans la longueur des travaux. Cette réduction fut estimée à 488,94 $. La profondeur de l’eau à la tête de la jetée ne fut pas affectée pour autant par ce rapprochement.

Pour une raison indéterminée, à la fin de 1896, le contracteur Lefebvre refusa de se plier à certains ordres reçus et le Ministère dû faire compléter la construction par des travailleurs rémunérés à l’heure pour une somme de 351,58 $, laquelle fut retenue lors du règlement des comptes.

La façade du large du brise-lames fait 5,3 m (17,5 pieds) d’élévation au-dessus du lit de la baie et baigne dans 2,28 m (7,5 pieds) durant les eaux très basses.

La culée fut considérablement endommagée par les glaces et les hautes eaux en avril 1897. Il fut nécessaire d’entasser des pierres sur les talus de la partie supérieure du terrassement depuis le niveau de l’eau basse jusqu’à son sommet et d’y poser 18 poteaux d’amarrage. L’entrepreneur consentit à faire ces divers travaux à un prix raisonnable, à savoir 711,79 $, et il acheva les travaux d’une manière satisfaisante.

L’ouvrage, terminé en 1897, comprend un brise-lames (ou pile de tête) de 36,5 m (120 pieds) de longueur par 7,6 m (25 pieds) de largeur, une chaussée sur chevalets longue de 92 m (302 pieds) et large de 9,1 m (30 pieds) et un terrassement formé de pierre et de terre, long de 86,8 m (285 pieds) et large de 9,1 m (30 pieds) au sommet, avec des talus latéraux disposés dans la proportion de 1 pour 1.

Les sommes dépensées pour la réalisation complète de cet ouvrage atteignirent 12 347,58 $, à savoir 11 635,79 $ pour la construction, et 711,79 $, pour les réparations.

Voilà une parcelle de l’histoire locale !

Voir aussi « Le quai de Philipsburg, quelques chiffres »

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