L’origine de la bûche de Noël remonte autour du XIIe siècle, dans presque toute l’Europe.
La bûche de Noël de cette époque-là n’était pas encore un gâteau. C’était un gros tronc d’arbre souvent conservé avec ses racines —parfois même une grosse souche— qu’on mettait dans l’âtre des grandes cheminées d’autrefois. Devant, familles et amis se rassemblaient pour célébrer l’arrivée de l’hiver.
L’idée de faire flamber une bûche était un hommage à la chaleur du soleil. Cette période de l’année, qui correspond au solstice de l’hiver et où les journées sont les plus courtes, avait bien besoin d’un rituel pour espérer des jours plus favorables et plus lumineux.
La recherche de la bûche
La bûche devait être coupée avant le lever du soleil et tirée par plusieurs hommes jusqu’à l’intérieur de la cheminée. Et quand on parle des cheminées de cette époque, on parle d’un pan de mur complet ! On pouvait marcher à l’intérieur et s’asseoir sur des bancs de pierres pour se réchauffer. Le centre était réservé aux chaudrons et à la cuisson.
Le rituel de la bûche…
La dite grosse bûche était donc installée dans l’âtre et décorée de brindilles, de feuillages, de baies et de rubans.
Les villageois réunis, le chef de famille devait bénir la bûche avec de l’eau, du sel et, paraît-il, parfois avec du vin cuit… Allumée par le plus jeune de la famille avec un tison de la bûche de Noël de l’année précédente, elle devait se consumer le plus lentement possible : 3 à 6 jours… sinon plus !
Cendres… de bûche
Une fois qu’elle était éteinte, on conservait précieusement ses cendres ainsi qu’un tison pour allumer la bûche, l’année suivante. Les cendres avaient, paraît-il, des vertus particulières : on s’en servait pour soigner certaines maladies, pour éloigner la foudre des maisons( !) et pour fertiliser les terres, ce qui me paraît beaucoup plus normal… J’ai lu qu’elles pouvaient éloigner les renards ainsi que les pucerons. Je me demande si on ne devrait pas commencer à garder les cendres de nos foyers pour éloigner les punaises de lit des villes !
La bûche des temps modernes…
Avec le temps, des gens fort ingénieux ont inventé l’électricité, et le chauffage par radiateurs a envahi nos maisons. Les cheminées ont donc rapetissé et les bûches aussi. Heureusement, le progrès ne tue pas des décennies de rituels.
À Noël, certains pays ont conservé la tradition de décorer une petite bûche, généralement un morceau de bouleau blanc, que l’on pose au centre de la table. On l’agrémente de feuilles de houx, de branches de sapins, de cônes, de bougies et de rubans rouges.
La bûche des temps modernes…
Pendant sa lente combustion, on faisait des présages de bonnes récoltes, de vendanges abondantes, de mariages et du nombre de poulets qui naîtraient dans l’année. Les prédictions, bonnes ou mauvaises, dépendaient de la forme des étincelles, des ombres sur les murs ou des couleurs de la flamme ! Souvent, la plus vieille femme du village racontait des histoires ou scandait des incantations tout en tapant la bûche avec une pelle à feu. On retrouve, dans les récits de cette époque, des paroles qu’elle prononçait parfois : « Bonne année… bonnes récoltes… autant de gerbes et de gerbillons ! ». Cette bûche flambée donnait lieu à beaucoup de réjouissances.
La bûche m…m..miam !
C’est un cuisinier gourmand et inventif qui a eu l’idée de faire un gâteau en forme de bûche et de perpétuer ainsi vers d’autres pays l’histoire de la bûche traditionnelle, d’une manière gustative. La bûche sous forme de dessert serait née au XIXe siècle. On lui attribue diverses origines : elle aurait été créée en 1834 par un ouvrier pâtissier parisien, ce serait plutôt un gâteau roulé traditionnel du Poitou français ou encore, elle serait l’œuvre d’un certain Pierre Lacam qui, en 1879, aurait eu l’idée de fourrer un gâteau roulé avec de la crème au beurre. Au final, ce qui compte, c’est que, de nos jours, on a tous droit à une bûche de Noël à la fin du repas, plus ou moins décorée, plus ou moins au beurre ! Petits et grands s’en lèchent les babines et en gardent le souvenir jusqu’au Noël suivant.
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