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Sur la trace musicale du King

Les humeurs d’Armand
Armand de Saint-Armand

Passé Brockville (Ontario), le corridor des Mille-Îles nous propulse sur la voie asphaltée qui traverse montagnes vertes et vallons panoramiques. Et le douanier américain chanta : « Long distance information, give me Memphis Tennessee », nous souhaitant ainsi la bienvenue au pays de tous les contrastes.

« Memphis Tennessee », chanson composée et chantée par Chuck Berry maintenant âgé de 80 ans et aussi interprétée en version instrumentale par Lonnie Mack.

Cette chanson d’Elvis nous introduit à Graceland qui est devenu un petit sanctuaire, style Oratoire Saint-Joseph revu à l’américaine. Maintenant situé dans un quartier défavorisé, il n’emploie que des Noirs afin de leur fournir des occasions d’avancement dans une entreprise florissante.

Rappelons-nous qu’Elvis a chanté « Don’t be cruel », « All shook up » et « Fever » tandis que Jerry Lee Lewis y allait de ses « Great balls of fire », toutes des chansons composées par Otis Blackwell, un Noir de Brooklyn.

Un exemple de la générosité exemplaire du King, outre ses dons monétaires, est le quart d’heure qu’il passa avec P. F. Sloan, alors âgé de 12 ans, dans un magasin Tower Records, à lui enseigner à jouer de la guitare. P. F. Sloan, connu pour avoir composé « Eye of Destruction », révéla dans une entrevue téléphonique qu’il avait aussi structuré la musique de « California Dreaming » et « Monday Monday », mais que la compagnie de disque, telle une mafia, l’avait menacé de mort, lui et sa famille, s’il révélait le secret. Sloan traversa une longue période accablée d’où il ne sortit que récemment.

Le studio Sun de Memphis est légendaire. Presley, Johnny Cash, Carl Perkins et Jerry Lee Lewis y enregistrèrent leurs classiques. Même U2 et BB King se servirent de ces installations pour enregistrer « When Love Comes to Town ».

Une soirée sur Beale Street nous conduit à une exposition de motos rutilantes comme un samedi soir à Montréal, angle Saint-Laurent et Sainte-Catherine. Memphis, petite sœur de la Nouvelle-Orléans, vous sert une cuisine créole agrémentée de blues tel le « Hey Joe » de Jimi Hendrix et le « The Sky is Crying » d’Elmure James, version Stevie Ray Vaughn.

Un saut à Nashville pour terminer. Elvis y puisa de belles chansons country : « I’m so Lonesome I Could Cry » de Hank Williams, une valse à l’accordéon champêtre aussi popularisée par Ray Charles, ainsi que « When my Blue Moon Turns to Gold Again » de Wiley Walker, qu’Elvis interpréta lors de son troisième passage au Ed Sullivan Show à New York, en 1957.

Ainsi, malgré les « gratte-ciel » imposants, l’océan musical nous rappelle qu’il est fait de petites rivières et de rigoles qui se croisent, s’enchevêtrent pour déboucher sur des mélodies et des rythmes entraînants. Elvis, par son bassin d’inspiration, sut explorer plusieurs genres musicaux que sa voix unique et sans prétention porta au firmament des étoiles.

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