Même si les opposants ont le sourire, ils n’aiment pas se faire rire en pleine face (Photo ; Guy Paquin)
Ça se passait le 21 août dernier à Cowansville, et si on avait filmé, ça aurait pu illustrer très bien un cours de sciences politiques : relations des élus avec les citoyens 201, leçon numéro 1 : ce qu’il ne faut pas faire. Il s’agissait des éoliennes de Stanbridge et de l’adoption par les maires de la MRC de l’entente avec SM International. Mais au fond, il s’agissait de bien plus que ça.
Dans la salle, environ 75 citoyens et citoyennes qu’on n’avait pas besoin d’avoir interviewé un à un pour savoir qu’ils étaient contre le projet d’éoliennes. Et devant, les 20 maires et le préfet de la MRC, M. Arthur Fauteux. Ça commence par le ronron habituel, adoption de l’ordre du jour, etc. Très vite on arrive à la période de questions des citoyens.
Un d’entre eux se lève et demande que l’on présente le projet de règlement aux citoyens avant leurs questions. Histoire de poser les bonnes questions sur le bon projet. Un petit amendement à l’ordre du jour, quoi. Le préfet, M. Fauteux refuse, fermement.
Ça remue dans la salle.
Autre question :
« Comment les maires peuvent-ils se prononcer sans que les citoyens se soient prononcés d’abord et avant même qu’ils aient été consultés ? » Le nœud de l’affaire. Réponse de M. Fauteux : « Les maires ont lu le projet, ils peuvent se prononcer en connaissance de cause. Ils prennent leurs responsabilités. » Ça regimbe fort dans la salle.
Un autre citoyen se lève. Lors d’une intervention qui, disons-le, ne fut pas un triomphe d’éloquence (diable !, est-ce qu’on était là pour entendre Démosthène ?) il rappelle certains articles d’un règlement cadre d’Hydro Québec sur les projets d’éoliennes, les articles 2 et 4, qui tous deux invitent vivement les municipalités à consulter la population. Le préfet reste de glace, attend que l’intervention finisse et répond : « OK. »
Là, il faut dire que le ton du préfet était un fait aussi patent que l’existence du mont Pinacle. Ce « OK », ce n’était pas « Tout à fait d’accord avec vous, cher citoyen, électeur et administré ». Non. Ce « OK » brûlant d’impatience mal contenue, c’était « As-tu fini, Charlie ? ». Rarement un « O K » a-t-il remué pareil tollé. Là on chahute carrément et lors qu’on voit une autre personne se lever, le cri le plus modéré à fuser fut : « Ça sert à rien de le questionner, il te répondra pas. »
Hélas, la suite prouva que c’était vrai. Sur la question des consultations publiques, on suggère un référendum. Le Préfet refuse, avec une économie de salive exemplaire. Seule folle dépense dans ces quelques mots : « Les gens ont été consultés. » Là, dans la salle, c’est très laid, ou très beau, c’est selon.
Devant le remue-ménage, Gilles Saint-Jean, maire du Canton de Bedford, y va d’une intervention aussi courageuse que mal avisée. En gros il rappelle qu’à deux reprises il a convoqué les citoyens. La première fois il en est venu 3. La seconde, 16.
Bon. Disons-le, ce n’est pas la faute du maire si les citoyens sont restés chez eux. Mais par quelle torsion inventive de l’expression « consultation populaire » peut-il affirmer qu’après avoir parlé à 19 citoyens il y eut telle consultation ? La salle en est restée toute égarouie.
Les maires n’ont ensuite pas hésité à ratifier la volonté populaire, version MRC Brome-Missisquoi.
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