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Craquer pour des mitaines

Marie-Hélène Guillemin-Batchelor

Photo : Marie-Hélène Guillemin-Batchelor

Tous les mercredis soirs, un groupe de femmes enjouées et laborieuses se sont réunies à la Station Communautaire de Saint-Armand pour tricoter de bien drôles de mitaines.

Sous la direction de Lorraine Pullens, notre maîtresse-tricoteuse,  nous avons appris comment les Terre-Neuviens, les Labradoriens et les Néo-Écossais se réchauffent les mains lorsque la température tombe sous la barre du zéro : ils portent des mitaines thrummed. Je n’arrive pas à prononcer ce mot amusant sans postillonner, ni à en trouver la traduction exacte… On pourrait dire « mitaines fourrées, ouatées ou molletonnées ». Quel que soit leur nom, ce qu’il en faut retenir c’est que quand on glisse ses mains dedans, c’est comme de plonger dans la toison chaude et douce  d’un agneau. À l’extérieur, elles ressemblent à des mitaines normales, parsemées de petits pois, mais quand on les retourne, surprise ! On dirait des gants pour cirer les voitures ! C’est ce qui fait la particularité de ces mèches de laine pure qui nous réchauffent. À Terre-Neuve, on les appelle aussi « mitaines homard » car les pêcheurs aux mains transies les enfilent avec grand plaisir en arrivant au port après leur journée au large.

Photo : Marie-Hélène Guillemin-Batchelor

Grâce aux patientes explications de Lorraine, nous avons donc appris, non sans difficulté et avec beaucoup de fous rires, cette ancienne technique qui date d’environ 200 ans, appelée thrummed mittens et qui consiste à insérer des boucles de laine brute entre les mailles du tricot. Ravies et fières du résultat, nous espérons relancer cette mode, afin que tous ceux qui aiment les balades d’hiver puissent en profiter sans se geler les doigts.

 

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