Christian Guay-Poliquin
Membres de la famille, amis et admirateurs s’entassaient, bières de Dunham à la main pour l’exotisme, dans la chaleur et la fébrilité du Vices & Versa pour le lancement du premier roman de l’Armandois et collaborateur de votre cher journal, Christian Guay-Poliquin. Le fil des kilomètres, publié par la maison d’édition La Peuplade est en vente depuis cette soirée de grande première qui s’est tenue à Montréal le 6 novembre dernier.
Accoucher d’un premier roman ne va pas sans peine : pages déchirées, table rase, doute, nombreux refus des éditeurs, tout y passe. L’exercice est exigeant, angoissant, très personnel, mais aussi libérateur. « Pour en arriver là, j’ai écrit trois romans en dix ans, confie Christian. C’est une chose de rayée ; maintenant je peux faire de l’espace dans ma tête pour la suite. » Et de l’espace, il en avait besoin. Avec ce roman, il a pu se débarrasser de tous les flashs qu’il accumulait depuis la tendre enfance.
Entre le parcours sinueux de l’écriture et le moment de vérité, le scénario s’est vite embelli. « C’est moi qui suis tombée sur son manuscrit et ça m’a complètement happée, s’exclame Sophie Gagnon-Bergeron, adjointe à l’édition chez La Peuplade. Je suis allée m’installer au café à côté et je n’ai pas pu en sortir, je l’ai lu jusqu’au bout. J’étais sous le charme. » Ensuite, les choses ont évolué rapidement. Appel à l’éditrice en chef, convocation d’un comité de lecture. Ils sont unanimes : c’est le coup de cœur. Quatre mois plus tard, le roman Dunham à la main pour l’exotisme, dans la chaleur et la fébrilité du Vices & Versa pour le lancement du premier roman de l’Armandois et collaborateur de votre cher journal, Christian Guay-Poliquin. Le fil des kilomètres, publié par la maison d’édition La Peuplade est en vente depuis cette soirée de grande première qui s’est tenue à Montréal le 6 novembre dernier.
Accoucher d’un premier roman ne va pas sans peine : pages déchirées, table rase, doute, nombreux refus des éditeurs, tout y passe. L’exercice est exigeant, angoissant, très personnel, mais aussi libérateur. « Pour en arriver là, j’ai écrit trois romans en dix ans, confie Christian. C’est une chose de rayée ; maintenant je peux faire de l’espace dans ma tête pour la suite. » Et de l’espace, il en avait besoin. Avec ce roman, il a pu se débarrasser de tous les flashs qu’il accumulait depuis la tendre enfance.
Entre le parcours sinueux de l’écriture et le moment de vérité, le scénario s’est vite embelli. « C’est moi qui suis tombée sur son manuscrit et ça m’a complètement happée, s’exclame Sophie Gagnon-Bergeron, adjointe à l’édition chez La Peuplade. Je suis allée m’installer au café à côté et je n’ai pas pu en sortir, je l’ai lu jusqu’au bout. J’étais sous le charme. » Ensuite, les choses ont évolué rapidement. Appel à l’éditrice en chef, convocation d’un comité de lecture. Ils sont unanimes : c’est le coup de cœur. Quatre mois plus tard, le roman sortait des presses. « Il faut dire que c’est un projet passablement abouti, comme on en voit peu », ajoute Sophie Gagnon-Bergeron. Le fil des kilomètres est un roman en trois temps. Comme le dit son auteur, un « road novel pré-apocalyptique ». C’est l’histoire d’un mécanicien qui a renoncé au bonheur de vivre. Pris dans le brouillard de sa conscience et de son ivresse, il titube entre l’atelier d’une ville pétrolifère où il travaille et le taudis qu’il habite avec ses fantômes. Une panne bouleverse la monotonie de sa routine et, sur un coup de tête, il part à la rescousse de son vieux père qui, seul et malade, vit à l’autre bout du pays. Le long voyage qu’il entreprend alors sera parsemé de rencontres qui alimenteront ses réflexions et sa fatigue.
Le fil de l’histoire
Au début, le fil est plutôt à l’image du télégraphe. Le narrateur est confus, pris dans son naufrage, saoul, fatigué, et ses idées se bousculent. Le récit est décousu. Malgré tout, il semble un peu trop conscient de ce qui l’entoure. Est-ce le fruit du passé littéraire de l’auteur, qui vient du milieu de la poésie ? Bref, les images poétiques sont légère ment trop accentuées. Un premier roman, c’est toujours un peu « adolescent », admet ce dernier. « C’est comme un casse-tête, il y a peut-être trop de pièces, j’en ai peut-être forcé quelques-unes », confie-t-il.
Malgré tout et considérant le ton plutôt sombre du roman, la lecture est facile et agréable. On ne peut s’empêcher de faire le rapprochement avec The Road de Cormac McCarthy, sans l’élément peur toutefois, et On the Road de Jack Kerouac, sans le jazz. Il n’est pas seulement question ici de musique, mais de rythme, d’effervescence. On entre facilement dans le récit, surtout une fois le voyage du personnage entamé. On suit son évolution et l’écriture s’éclaircit au fil des kilomètres. La mise en contexte par la reconstruction du mythe du fil d’Ariane est tout simplement géniale. Le Minotaure n’est pas nécessairement celui qu’on pense ni là où on le croit. « Celui qui fait demi-tour ne revient jamais sur ses pas. » Ce roman générationnel évoque avec un ton très personnel la perte de repères que cause l’exil, le renoncement à ses idéaux, le repli sur soi-même et l’exploitation sans mesure des ressources naturelles. L’émotion et la réflexion sont au rendez-vous.
Christian poursuit actuellement un doctorat en création littéraire et travaille à sa thèse, qui porte sur le récit de chasse. Il continue de virevolter entre Montréal, Madeleine-Centre, Lévis et Pigeon Hill, au fil des kilomètres, des bricolages et de la chasse. Cette année, l’orignal ne lui a pas souri, mais son oncle a tué un beau petit cerf à dix pointes. Il dédie le roman à son père, Jean-Noël Poliquin, grand artiste visuel décédé en 1999. Gageons que le père aurait été fier de son fils.
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