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- Des nouvelles de l'OBVBM -

Propriétaires d’étangs artificiels, soyez informés !

Anne Marie Comparot, OBVBM

Un étang artificiel en santé a des répercussions positives sur la qualité de l’eau dans l’ensemble du bassin versant (cours d’eau, rivières, lacs en aval). À l’inverse, s’il est mal conçu et mal entretenu, il peut avoir des conséquences négatives importantes sur la qualité de l’eau, sur la faune, sur la flore et sur tout l’écosystème de la région.

L’Organisme de bassin versant de la baie Missisquoi (OBVBM) estime à 1477 le nombre d’étangs présents sur son territoire. La quasi-totalité d’entre eux sont artificiels ; ils se retrouvent autant en milieu agricole qu’en milieu montagneux et forestier. Ce nombre a pu être déterminé grâce à une analyse cartographique qui permet de cibler précisément ces plans d’eau dans le bassin versant.

Campagne de sensibilisation

L’OBVBM compte sensibiliser les propriétaires d’étangs artificiels ainsi que le personnel des municipalités, des MRC, des entreprises d’aménagement d’étangs et des golfs à la question de la saine gestion des étangs artificiels. Dès le mois de mars, nous ferons parvenir aux propriétaires un guide portant sur les bonnes pratiques et sur la réglementation en vigueur.

Des erreurs à éviter

Le guide permet de faire l’autodiagnostic de son étang et propose des solutions concrètes pour corriger les problèmes éventuels. Sur le terrain, Bernard Mercier, expert-conseil et biologiste au Regroupement des associations pour la protection de l’environnement des lacs et des bassins versants (RAPPEL), constate que la majorité des problèmes liés aux étangs artificiels tient à l’absence de bande riveraine ou à la largeur insuffisante de celle-ci et de sa pauvreté en plantes. « Une bande riveraine qui ne joue pas son rôle, explique-t-il, entraîne une cascade d’impacts ; le soleil plombe sur l’étang, l’eau se réchauffe et s’évapore plus rapidement, les plantes aquatiques prolifèrent et prennent toute la place, l’étang étouffe et s’eutrophise, son vieillissement s’accélère. »

Il souligne également que les propriétaires ne connaissent souvent pas la réglementation en vigueur concernant les étangs, considérés comme des milieux humides renaturalisés : « Les étangs aménagés depuis plusieurs années sont souvent connectés au réseau hydrique (à un ruisseau par exemple), ce qui est interdit aujourd’hui. Ces étangs sont alors soumis aux mêmes règlements qu’un plan d’eau naturel. »

Bonnes pratiques

Le guide propose plusieurs actions détaillées permettant une saine gestion des étangs artificiels. La première consiste à s’assurer que la bande riveraine soit assez large et soit composée de trois strates de végétation indigène, c’est-à-dire herbacée, arbustive et arborescente. Ces aménagements permettent notamment d’atténuer le réchauffement de l’eau et de filtrer les polluants en provenance du bassin versant (champs agricoles, fosses septiques, etc.)

Par ailleurs, il va de soi qu’on devrait éviter d’épandre des engrais ou des fertilisants à proximité de l’étang afin de limiter l’apport de nutriments qui favorisent la croissance d’algues indésirables. Bernard Mercier nous met également en garde contre certaines pratiques, par exemple celle qui consiste à ajouter des bactéries ou d’autres produits dans les étangs. En effet, ces pratiques ne se fondent pas toujours sur des données scientifiques probantes, sans compter qu’elles peuvent avoir pour effet d’altérer les écosystèmes des étangs. Il importe de se renseigner auprès de professionnels en environnement avant d’intervenir sur ces plans d’eau.

En ce qui concerne le problème des espèces exotiques envahissantes, la prévention est la clé du succès. Il est d’ailleurs interdit d’introduire dans un étang de telles espèces – végétales ou animales – y compris le poisson rouge d’aquarium.

Penser globalement, agir localement, ce principe s’applique également ici. « Les propriétaires d’étangs qui veulent améliorer la qualité de leur eau, explique Bernard Mercier, doivent avant tout agir dans le bassin versant (ensemble du territoire se drainant vers leur étang) pour diminuer les apports en polluants plutôt que d’intervenir uniquement au niveau de l’étang. »

Le guide Bonnes pratiques et réglementation pour vos étangs artificiels a été publié grâce à l’aide financière de la New England Interstate Water Pollution Control Commission en partenariat avec le Lake Champlain Basin Program.

thumbnail of Page couverture_Guideide disponible en ligne sur notre site Internet au
https://obvbm.org/wp-content/uploads/2023/04/OBVBM_brochure_final_web.pdf .

Renseignements :

communications@obvbm.org

 

 

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