La MRC Brome-Missisquoi a été choisie avec sept autres MRC du Québec pour établir un plan de développement de sa zone agricole qui mettrait l’accent sur des pratiques agricoles autres que l’agriculture intensive. Jusqu’à présent, les pratiques alternatives étaient marginales parce qu’elles n’intéressaient pas le MAPAQ (ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec), lorsqu’elles n’étaient pas carrément interdites. Ce plan pourrait contribuer à la création d’entreprises artisanales à petite échelle utilisant des matières premières produites et transformées sur place : fromageries, boucheries, charcuteries, tables champêtres, gîtes du passant, culture maraîchère biologique, etc.
Nous avons questionné à ce sujet M. Robert Desmarais, directeur général de la MRC : « Cette étude a été mise en route dans le sillage de la Commission Pronovost sur l’avenir de l’agriculture (2007), dit-il, et les consultations publiques démontraient un réel intérêt pour aujourd’hui, le désintérêt du MAPQ et la sévérité des règlements de la CPTAQ (Commission de protection du territoire agricole du Québec) avaient découragé plus d’un agriculteur qui considérait d’autres types de production, après avoir constaté que le modèle unique genre « maïs mur à mur » commençait à s’essouffler. Cette étude révèle non seulement un début d’assouplissement possible des règles gouvernant le monde rural mais aussi une écoute des agriculteurs qui souhaitent un changement dans leur mode de production. M. Desmarais ajoute que « si cette étude de faisabilité démontre la nécessité d’un virage radical, les programmes d’aide et de soutien qui seront mis en place contribueront au développement des communautés rurales, tant sur le plan économique que démographique. » (Une solution pour les jeunes qui fuient à regret la campagne ?)
La MRC travaille à mettre en place ce plan ; les travaux s’étaleront du printemps à l’automne 2009, période durant laquelle des consultations publiques auront lieu. Pour le moment, la MRC bénéficie d’un budget de 50 000 $ du MAPAQ à cet effet.
Saint-Armand est une zone particulièrement favorable à ce type de projet à cause de la taille modeste des exploitations agricoles (par rapport aux plaines de Pike River ou de SaintAlexandre). Alors soyez vigilants, et préparez vos projets pour être prêt le moment venu.
Le Saint-Armand suivra l’évolution de ce plan et y consacrera un article en 2009.
Pour tester l’intérêt que peut soulever le sujet, nous avons communiqué avec des producteurs locaux, qui ont eu l’audace de lancer leur propre « agriculture différente » avant qu’on les y encourage. Ils semblent ravis de cette initiative mais restent sur leurs gardes car ils ont déjà vu des projets géniaux oubliés sur les tablettes ou ont en mémoire le désastreux commando du fromage !